Alain Décembre poursuit son ascension
De notre correspondante en Midi-Pyrénée
Lorsqu’Alain Décembre a décidé de se lancer dans le tranchage et le conditionnement de charcuterie, en 2000, le grossiste aveyronnais, implanté à Millau, « ne connaît rien au métier ». « Il y avait de la demande, aussi bien du côté des petits salaisonniers régionaux, qui n’avaient pas les moyens de s’équiper, que du côté des distributeurs qui recherchaient ce genre de produits pour leurs rayons libre-service ou frais emballé», explique-t-il. Il avait vu juste.
Quatre ans après, son activité progressant, il investit 1,37 million d’euros dans la construction d’un atelier neuf de 3 000 m2, à La Cavalerie, sur le plateau du Larzac, non loin de l’autoroute A20. Là, avec une seule chaîne de tranchage- emballage, il double son activité qui atteint 150 tonnes en 2004.
Aujourd’hui, Alain Décembre travaille deux grandes familles de produits : 30 % de charcuteries régionales, en provenance de toute la France, représentant un marché de niche qu’il entend développer ; et 70 % de charcuteries fournies par de grands groupes industriels (Madrange, Stalaven, Argoat), sous forme de « barres industrielles ». 80 % sont vendus au rayon LS, en barquettes à poids fixe, marketées sous sa propre marque, Louison.
20 % sont conditionnés en barquettes à poids variable non marketées et destinées au rayon frais emballé. « Sur ce marché, nous conditionnons nos produits pour un certain nombre d’enseignes, en barquettes neutres ou sous MDD, poursuit Alain Décembre. Nous travaillons, par exemple, avec la chaîne de boucheries Carnivore, pour laquelle a été créé un process spécial (que nous sommes encore les seuls à utiliser) permettant d’apposer son logo en couleur à l’intérieur des barquettes. La marque ne se trouve donc plus sur le film supérieur qui est généralement jeté à l’ouverture de l’emballage, mais sur le film inférieur qui se découvre au fur et à mesure que le produit est consommé. Cette présentation colorée donne une forte identité au produit et le démarque dans le rayon par rapport aux autres barquettes. »
Une deuxième ligne pour septembre
Le gérant de la sarl étudie également, avec des spécialistes de l’emballage, la possibilité d’effectuer, de façon automatique, la dépose (aujourd’hui manuelle) des aliments dans les barquettes, ce qui pourrait être possible grâce à un « bras araignée » doté d’une pelle. En attendant, une deuxième ligne de tranchage-emballage (nécessitant un nouvel investissement de près de 300 000 euros) devrait être prête pour septembre prochain. Le potentiel de production de l’usine sera alors d’au moins 800 tonnes par an.