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Grandes cultures dans les Hauts-de-France : comment se portent les cultures d’hiver et les semis de printemps ?

Blé tendre, colza, orge, betterave, maïs… Dans les Hauts-de-France, les excès d’eau pénalisent les cultures d’hiver comme les semis de printemps.

Parcelle de maïs, stage 3-4 feuilles, fin mai, retard de semis, Nord
Les reports de surfaces des cultures d'hiver aux cultures de printemps se sont surtout faits au profit du maïs grain dans les Hauts-de-France.
© V. Charpenet

Recul des surfaces de blé tendre dans les Hauts-de-France au profit des cultures de printemps

Les Hauts-de-France n’échappent pas à la tendance nationale avec un recul des surfaces de blé tendre de 10 % d’après les estimations d’Arvalis. Les surfaces d’escourgeon montrent une stabilité, ainsi que celles de colza. Les reports ont surtout profité aux cultures de printemps avec des chiffres qui restent à consolider.

C’est en maïs grain que la hausse des surfaces serait la plus forte, supérieure à 10 %, indique Anne-Sophie Colart, d’Arvalis, notamment dans le Pas-de-Calais marqué par des épisodes d’inondations intenses où elle pourrait atteindre 15 %. Le maïs fourrage, lui, marquerait un recul de 5 à 10 %.

Les surfaces d’orge de printemps augmenteraient d’environ 10 %. « L’augmentation est toutefois moins importante qu’attendu au regard des achats de semences », note Charlotte Boutroy, ingénieure régionale chez Arvalis. Les espoirs des agriculteurs de semer de l’orge de printemps au lieu du blé ont en effet été douchés par les pluies en début d’année.

Les surfaces de betterave, de pomme de terre et de lin de printemps s’annoncent également en légère hausse.

Les semis des céréales d’hiver et de l’orge de printemps sont marqués par leur étalement dans le temps. Au 22 mai, sur les blés tendres, on constatait une dizaine de jours de décalage entre les semis effectués avant le 15 octobre et ceux de janvier, les stades allant de la dernière feuille étalée à l’épiaison. En orge de printemps, l’hétérogénéité est aussi très importante entre les semis de janvier et ceux effectués souvent dans de mauvaises conditions jusqu’à début avril.

Les maladies mettent la pression sur les céréales

Septoriose, rouilles, fusariose (microdochium nivale), piétin verse… La principale inquiétude pour les céréales d’hiver se situe du côté de la pression maladie favorisée par les pluies incessantes. « Cette année, c’est assez exceptionnel, tout le catalogue des maladies fongiques s’exprime dans la plaine dans les Hauts-de-France », s’inquiète Philippe Pluquet, responsable technique de la coopérative Noriap (Hauts-de-France et Seine-Maritime). Courant mai, les fenêtres de beau temps n’ont jamais été assez longues pour que les conditions s’assèchent durablement. « L’augmentation des températures risque de favoriser la rouille brune, latente dans de nombreuses parcelles », rappelle Philippe Pluquet.

La rouille jaune est surtout observée sur les variétés sensibles, note Charlotte Boutroy.

Le climat plutôt frais observé courant mai était également favorable à la fusariose du blé (Microdochium nivale et Fusarium graminearum) à un stade sensible pour la culture (épiaison ou floraison dans de nombreuses parcelles).

Concernant le désherbage, certaines parcelles ont dû être retournées localement suite à des échecs liés aux interventions compliquées à l’automne dernier.

Une bonne nouvelle du côté des orges de printemps semées en janvier : les parcelles sont dans un bon état végétatif avec un potentiel de rendement prometteur. Les semis plus tardifs effectués en mars et début avril ont un potentiel de rendement dégradé, mais profitent de l’humidité ambiante.

Concernant le colza, les jeux sont faits. « La culture a été relativement épargnée côté maladie grâce aux températures fraîches », note Philippe Pluquet. Principale ombre au tableau, dans toute la région, le colza a manqué de rayonnement lors de la floraison.

Des semis de betterave effectués au compte-gouttes

Les semis de betterave ont été effectués au compte-gouttes à cause des pluies, entre le 15 mars et le 15 mai. « Les producteurs doivent faire face à d’importantes attaques de limaces, très présentes cette année à cause de l’humidité », précise Ghislain Malatesta, de l’Institut technique de la betterave (ITB). Les pucerons sont sous étroite surveillance avec des passages d’insecticides déjà effectués pour les premiers semis lorsque le seuil de 10 % de plantes colonisées est atteint.

Point positif : les conditions climatiques permettent une bonne efficacité des traitements herbicides.

En maïs, les semis sont terminés mais ont été effectués avec du retard par rapport à la normale. Conséquence : les récoltes de maïs grain seront plus tardives à l’automne, avec plus de risques d’avoir de mauvaises conditions météo. Toutefois, « les levées sont pour l’instant plutôt rapides et homogènes », souligne Anne-Sophie Colart.

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