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Fin des néonicotinoïdes : 4 conseils pour vos semis de betterave

Le couperet est tombé : les prochains semis de betteraves se feront sans semences enrobées aux néonicotinoïdes. Les planteurs de betteraves doivent se préparer à cette nouvelle saison, pour laquelle le risque de virus de jaunisse occasionnée par les pucerons n’est pas encore précisé.

Virus de la jaunisse sur la betterave à sucre
En 2023, il n’est pas encore possible d’accéder à des variétés de betteraves tolérantes à la jaunisse.
© G. Omnès

Y a-t-il une variété de betterave qui permettra de limiter la casse en cas de jaunisse ? Quel est le risque de transmission par les pucerons cette année ?

Autant de questions que se posent de nombreux producteurs de betteraves, qui comptaient sur une nouvelle dérogation concernant l’utilisation des néonicotinoïdes en enrobage des semences de betteraves sucrières, récemment jugée illégale par la Cour de justice européenne et finalement non accordée par le ministre français de l’Agriculture.

Dans l’attente d’y voir un peu plus clair, voici quelques conseils pour se préparer aux semis à venir.
 

1 - Éviter de se précipiter pour changer de variété

Si bon nombre d’agriculteurs ont déjà commandé leurs semences auprès des sucreries, l’impossibilité d’utiliser des semences traitées avec des néonicotinoïdes peut susciter des interrogations sur les variétés à privilégier. « Ma préconisation c’est que les agriculteurs doivent en rester aux choix qu’ils ont faits », conseille François Desprez, président du groupe semenciers Florimond Desprez, avant d’ajouter que, face au risque de jaunisse : « les variétés actuellement sur le marché se valent toutes ».

En 2023, s’il n’y a pas encore de possibilité d’accéder à des variétés de betteraves tolérantes à la jaunisse, le progrès variétal devrait commencer à porter ses fruits dès l’année prochaine.
 

2 - Suivre les progrès variétaux

Les semenciers font de la jaunisse un véritable cheval de bataille. « Sur l’ensemble des sélectionneurs, le quart de notre budget recherche est consacré à la jaunisse », rapporte François Desprez, également président de l’interprofession semencière (Semae).

Le groupe Deleplanque vient d’annoncer que cinq variétés tolérantes à la jaunisse seront testées en post-inscription ce printemps. Elles assureraient une « capacité à sécuriser le rendement à hauteur de 85 % en situation extrême d’inoculation artificielle, soit potentiellement 90 % en situation de jaunisse modérée ».

Pour François Desprez, l’année 2024 sera marquée par des « variétés un peu meilleures » mais il faudra attendre au moins 2026 pour avoir des « variétés bien tolérantes » avec un potentiel de rendement intéressant.

L’élaboration d’une variété tolérante à la jaunisse demande du temps, car il faut également tenir compte des capacités de résistance face à d’autres menaces (rhizomanie, cercosporiose, nématodes), mais aussi d’autres enjeux, comme le stress hydrique, en plus de la productivité de la betterave.
 

3 - Tenir compte des prévisions de la pression pucerons

Pour avoir une idée plus précise du risque d’arrivée précoce de pucerons vecteurs de la maladie, il faudra patienter quelques jours : « Vers le 15 février nous pourrons communiquer sur le risque d’apparition des pucerons et, préconiser ou non d’implanter des plantes compagnes », annonce Ghislain Malatesta, responsable expérimentation et expertise régionale à l’ITB (Institut technique de la betterave).
 

4 - Envisager les plantes compagnes

Il s’agit d’un des leviers testés sur le réseau des fermes pilotes d’expérimentation du Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) pour réduire les symptômes de jaunisse.

Les plantes compagnes comme l’avoine ou l’orge, sont implantées au même moment que les betteraves : « elles se sèment la veille ou le jour même, avec un semoir classique », précise Ghislain Malatesta.

Pour l’heure, le risque de jaunisse sur la betterave est en cours d’évaluation, au travers de multiples paramètres tels que les températures moyennes en automne et en hiver. La date d’occurrence des premiers vols de pucerons virulifères est liée à la "relation entre la température moyenne au cours des mois de janvier-février et la date des premiers vols de pucerons", d’après les données de l’Inrae.

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