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Fromages AOP en crise : les ventes de fromages de chèvre sous appellation ont chuté de 9 % en 2023

En deux ans, les ventes de fromages de chèvre sous appellation ont fondu de plus de 10 %. Le Cnaol, qui tient son assemblée générale à Niort, appelle à un soutien des pouvoirs publics pour préserver les fromages AOP.

Après une baisse de 2 % des volumes de fromages de chèvre AOP en 2022, la chute des chèvres sous appellation s’est accélérée avec une baisse de 9 % en 2023. Cette morosité est partagée par les fromages AOP au lait de brebis et au lait de vache qui connaissent une perte de 3 % sur leurs ventes. En chèvre, ce sont le mâconnais (-48 %), le chevrotin (-31 %) et la rigotte de Condrieu (-28 %) qui ont le plus perdu en proportion et le chavignol (-113 tonnes), le picodon (-105 tonnes) et le sainte-maure-de-touraine (-93 tonnes) en volume.

Lire aussi : Baisse de 2 % des volumes de fromages de chèvre AOP en 2022

Ces chiffres ont été dévoilés lors de l’assemblée générale du Cnaol qui se tient les 26 et 27 septembre à Niort. Pour le Conseil national des appellations d’origine laitières, ces chiffres sont les conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat et la consommation, les produits d’appellation étant avant tout des produits « plaisir ». Les Français ont ainsi acheté moins de fromages AOP et davantage sous marque de distributeurs (56 %). Ils ont aussi délaissé le rayon coupe, perçue comme cher, alors qu’il représente plus du tiers des ventes de fromages AOP.

Lire aussi : Les AOP laitières française face à de nombreux défis

À cette conjoncture économique compliquée s’ajoutent une instabilité sanitaire et des aléas climatiques qui entachent le moral des 15 300 éleveurs laitiers sous appellation. Alors que 77 % des volumes des fromages AOP sont fabriqués avec du lait cru, les transformateurs subissent la surenchère des mesures sanitaires, conduisant souvent à la destruction de nombreux lots selon le principe de précautions. Face à ces difficultés, les appellations laitières appellent à un meilleur accompagnement des pouvoirs publics et notamment un appui financier à la certification des AOP les plus fragiles, le retrait des dispositions contradictoires aux AOP (nustriscore, origin-info) et une véritable adaptation des contraintes sanitaires au contexte lait cru.

Lire aussi : À Fromagora, un fromager et un chercheur pour défendre le lait cru

« Nos AOP ne sont pas délocalisables, elles sont résilientes et depuis longtemps engagées dans la sobriété, la valorisation de ressources, assure Hubert Dubien, producteur de lait pour l’AOP Fourme de Montbrison et président du Cnaol. Mais il y a urgence à ce que les pouvoirs publics agissent à nos côtés car ce qui se joue aujourd’hui sur nos territoires, c’est tout simplement le maintien d’hommes et de femmes qui vivent sur et de ces territoires. »

Volumes commercialisés des fromages AOP au lait de chèvre

Volumes commercialisés des fromages AOP au lait de chèvre ( *fabrications fermières uniquement - source : Cnaol))
 

2023

(tonnes)

2023/20222023/2013

Banon

   dont fermier

85

16

-13%

7%

36%

45%

Brousse du Rove *16-2% 

Chabichou du Poitou

   dont fermier

262

46

-11%

-6%

-31%

28%

Charolais

   dont fermier

107

63

-21%

-14%

133%

58%

Chavignol

   dont fermier

723

203

-14%

-8%

-11%

-11%

Chevrotin *55-31%-15%

Mâconnais

   dont fermier

44

0

-48%

-100%

-28%

-100%

Pélardon

   dont fermier

254

157

-10%

-6%

17%

14%

Picodon 

   dont fermier

456

146

-19%

-8%

-5%

49%

Pouligny-Saint-Pierre

   dont fermier

171

62

-14%

-12%

-45%

-43%

Rigotte de Condrieu

   dont fermier

41

30

-28%

1%

-47%

45%

Rocamadour

   dont fermier

1 312

421

0%

3%

19%

19%

Sainte-Maure de Touraine

   dont fermier

1 829

249

-5%

-33%

30%

-42%

Selles-sur-Cher

   dont fermier

1 031

173

-8%

-9%

7%

-5%

Valençay

   dont fermier

300

59

-7%

-21%

-22%

-51%

Total des fromages AOP au lait de chèvre

   dont fermier

6 686

1 696

-9%

-12%

5%

-8%

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