Univol accélère dans le poulet lourd
Le groupement de producteurs Univol (Carhaix-Plouguër) a poursuivi en 2024 la construction de son modèle de production qui mixe poulet lourd et dinde, avec la montée en puissance de son offre en poussins mâles sexés.
Le groupement de producteurs Univol (Carhaix-Plouguër) a poursuivi en 2024 la construction de son modèle de production qui mixe poulet lourd et dinde, avec la montée en puissance de son offre en poussins mâles sexés.


Le groupement de volaille de chair Univol-Nutréa (120 producteurs) est en phase d’optimisation de son système de production calé sur le poulet lourd et sexé. Ces gallinacés ont représenté l’an passé 50 % du tonnage de poulets du groupement et sont passés à 60 % sur le premier trimestre de 2025.
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Univol a produit l’an passé 60 000 tonnes équivalent carcasse de volaille, à 83 % en poulet et le reste en dinde. Avec cette organisation, le groupement de volaille de chair (300 000 mètres carrés de poulaillers) consolide sa position d’acteur de poids du secteur.
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Adossé à la coopérative Eureden, Univol bénéficie des services d’un groupe (fonctions supports, capacités d’investissement en couvoir, vente de poussins…) et avec l’industriel de la nutrition animale Nutréa (550 000 tonnes d’aliments dont 140 000 tonnes achetés par les éleveurs Univol), « de la réactivité d’une PME (proximité, agilité, planning, formulation interne…) », poursuit la dirigeante. Dernier maillon de la filière Univol-Nutréa, l’industriel Galliance (groupe Terrena) qui, en achetant 74 % de la production d’Univol est, de fait, son premier partenaire aval. Il a cependant fallu un peu de temps pour construire cette filière, en particulier sur la partie amont.
Un poids moyen toujours en hausse
Univol rappelle qu’en cinq ans, « l’évolution des schémas de production et l’alourdissement des calibres a permis de gagner 3,5 kilos de plus au mètre carré pour dépasser les 50 kilos (+ 350 grammes de poids moyen) ». Toutes productions de poulets confondues, le poids moyen en équivalent carcasse a encore progressé entre 2024 (2,716 kilos) et 2025 (2,813 kilos) et le chargement de kilos nets par mètre carré gagné en un an près de 2 kilos à 53,05 kilos. C’est la confirmation par les chiffres d’une part plus importante de poulets lourds et sexés dans la production totale de poulets d’Univol. Les poulets lourds exprimant tout le potentiel génétique de la souche Ross 308, l’indice de consommation s’améliore (1,668 en 2024, 1,653 en 2025) et la marge nette gagne 2 euros au mètre carré à 14,06 euros, tous poulets confondus. Si l’on ne regarde que les chiffres techniques des poulets lourds sexés, on constate des améliorations partout. En poids moyen (2,888 kilos équivalent-carcasse en 2025 contre 2,742 kilos en 2022), en indice de consommation (1,654 contre 1,676 sur la même période) et, surtout, en chargement par mètre carré (54,55 contre 51,47) grâce à l’alourdissement des calibres. De fait, la marge par mètre carré bondit de 13,37 à 14,72 euros par mètre carré, entre 2022 et 2025.
Viser 3,2 kilos au maximum
Les quelques dérives de ces dernières années, notamment avec des poulets parfois trop lourds se réduisent fortement. « Il faut viser un poids vif de 3,2 kilos maximum », souligne Pascale Madec. C’est le poids optimal demandé par l’industriel Galliance. Dans son système de production, des éleveurs d’Univol travaillent encore en poulets « semi-lourds » (40 % de la production). « Cette production va basculer progressivement dans le poulet lourd cette année. »
55 millions d'œufs à couver
La production d’œufs à couver du couvoir du groupement à Cléden-Poher –55 millions produits, la moitié vendue aux éleveurs reproducteurs du groupement, le reste à des tiers (poussins ou œufs à couver) – fait de plus en plus la part belle aux poulets lourds sexés. Dès le second semestre de cette année, la totalité de production sera sexée grâce à l’acquisition d’un outil de sexage automatisé des futurs poulets lourds. Le groupement a encore plusieurs dossiers à traiter. Univol aspire à retrouver de la production en dindes, les difficultés économiques du secteur l’an passé combinées au manque de performances techniques ayant contraint trois élevages adhérents d’Univol à arrêter leur activité cette année.
Le groupement milite pour que « les éleveurs poursuivent leurs investissements en matière de brumisation », souligne le président d’Univol, Benoît Cornec. 40 % des élevages du groupement n’en sont pas équipés pour rafraîchir l’ambiance des bâtiments en cas de forte chaleur. Univol précise que des aides et subventions existent, notamment dans le cadre d’Agri Invest. Le groupement continue cette année d’explorer plusieurs dossiers : la vaccination in ovo Gumboro indispensable pour les sexés, la qualité de l’eau, une étude entérocoque, etc. Enfin, Univol travaille au renouvellement des générations. Ses équipes ont interrogé les éleveurs qui partiront en retraite dans cinq ans. « 57 % d’entre eux disent avoir une solution de reprise », poursuit le président. Par contre, le groupement reconnaît que l’aide à la reprise d’élevages est « un peu faible ».