« Un travail du sol soigné avec le mini croskill », Jacky Hénin, vigneron champenois
Jacky Hénin et son fils Julien, viticulteurs marnais, peaufinent le travail du sol de leurs vignes avec des rouleaux mini croskills.
Jacky Hénin et son fils Julien, viticulteurs marnais, peaufinent le travail du sol de leurs vignes avec des rouleaux mini croskills.
Basé à Aÿ-Champagne, dans la Marne, le domaine Champagne Hénin Delouvin exploite 7 hectares de pinot noir, meunier et chardonnay. « Nous avons repris le charrutage il y a une dizaine d’années et progressivement abandonné le chimique, explique Jacky Hénin, à la tête de l’exploitation avec son fils Julien.
Le rouleau casse les mottes et peaufine le travail du sol
Le vigneron n’en oublie pas l’objectif premier du travail du sol. « Le but n’est pas que le rouleau rappuie les adventices que l’on vient déterrer avec les outils de travail du sol, pour qu’elles repoussent. C’est en ça que j’aime le travail de ce type de rouleau. Il casse les mottes, peaufine le travail des outils sur les perches, mais tend à soulever les mauvaises herbes et à les poser sur le dessus du sol. » Le vigneron apprécie la qualité du travail réalisé. « Quand on intervient au bon moment, que ce n’est ni trop humide, ni trop sec, c’est un vrai billard derrière et on n’a pas à y revenir trop tôt », observe-t-il.
Pour le vigneron, le rouleau mini croskill s’avère aussi être un moyen de lutter contre l’érosion. « Le sol est rappuyé, stabilisé mais n’est pas lisse, décrit-il. Il y a encore des petites mottes qui freinent le ruissellement. De plus, derrière les disques crénelés, les mini croskills rebouchent en rappuyant le sillon laissé par les disques. Or, ce sillon est une voie privilégiée pour le ruissellement. »
Du côté des limites, les mini croskills n’aiment la terre trop fraîche, raison pour laquelle Jacky Hénin ne les monte pas sur l’enjambeur pour le premier passage en sortie d’hiver.
Mini croskill, un outil de rappui polyvalent
Après une phase de développement en Champagne, le rouleau mini croskill connaît une phase d'essor hors de la région.
Le rouleau mini croskill connaît depuis quelques années un intérêt grandissant en Champagne, car il permet de niveler le sol après un travail du sol et limite les risques d'accidents des opérateurs à pied. « On commence à avoir des demandes de viticulteurs et de concessionnaires en Bourgogne et en Gironde », remarque Cédric James, de la société Semas qui construit ce type de rouleaux.
« En viticulture, on va leur préférer les mini croskills, poursuit Cédric James. Le diamètre est plus petit que le croskillette de grandes cultures (36 et 39 cm de diamètre, contre 50 à 60 cm pour les culture annuelles), ce qui permet de tourner plus vite et de mieux se débourrer en conditions un peu fraîches. De plus, la particularité du mini croskill est d'avoir des disques de diamètres différents, alternativement 36 et 39 cm. Les billes les plus grandes présentent du jeu autour de l'axe du rouleau. Cela permet d'une part d'assurer le rappui même sur des terrains aux profils irréguliers, d'autre part d'avoir un effet cisaillement participant à l'émiettement de la terre et au débourrage. »
Souvent placés derrière les roues arrière des tracteurs enjambeurs, ces rouleaux nécessitent tout de même une puissance minimale de relevage, affichant un poids de 120 kg pour 50 cm de large. En dehors du travail du sol, ce poids peut par ailleurs être exploité pour transformer le mini croskill en rolofaca, pour les essences les plus sensibles à l'écrasement.
Côté tarif, Semas annonce 2 940 euros HT (prix catalogue, départ usine) pour une paire de mini croskills de 50 cm de largeur de travail, 3 360 euros HT pour un modèle vignes larges (1,04 m de largeur de travail) s'attelant sur le relevage trois points.