variété patrimoniale
Le cépage counoise résiste bien à la sécheresse
Ce cépage traditionnel provençal sort de l’oubli car il montre une bonne aptitude à résister à la sécheresse et à modérer les degrés, tout en étant qualitatif. Son caractère tardif est aujourd’hui un atout.
Ce cépage traditionnel provençal sort de l’oubli car il montre une bonne aptitude à résister à la sécheresse et à modérer les degrés, tout en étant qualitatif. Son caractère tardif est aujourd’hui un atout.
ORIGINE ET ADAPTATION LOCALE
Une faculté à moins accumuler les sucres
La counoise est un cépage méridional. Elle n’a jamais disparu mais s’est progressivement retrouvée sur le banc de touche aux côtés des terret noir, muscardin ou vacarèse, tandis que le grenache, la syrah ou le carignan occupaient le terrain. Selon Marcel Richaud, vigneron du domaine Richaud à Cairanne, dans le Vaucluse, elle a aussi été desservie par sa ressemblance avec l’aubun, cépage beaucoup moins intéressant. « Dans les années 80, on considérait qu’elle avait du mal à mûrir », avance Didier Pourriol, vigneron coopérateur du Vignoble du Roy René, à Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui son caractère tardif est justement un atout fort souligné par Laurent Audeguin, directeur du pôle matériel végétal de l’IFV. « La counoise accumule modérément les sucres », pointe-t-il également. Ce cépage est inscrit au Catalogue officiel des variétés de vigne sur la liste A et classé.
PHÉNOLOGIE ET CARACTÉRISTIQUES AGRONOMIQUES
Une faible sensibilité au mildiou et à l’oïdium
Son port est semi-érigé. Le domaine Richaud, qui en possède 2 hectares, la conduit en gobelet et la trouve très adaptée à ses « terres pauvres, de garrigue ». Il constate qu’elle est peu sujette à la coulure. Le cépage est peu sensible au mildiou et à l’oïdium. Selon Laurent Audeguin, il peut être plus vulnérable en cas de pourriture grise. Sa maturité est plus tardive que celle de la syrah et du cinsault. Didier Pourriol, constate une bonne résistance à la sécheresse, avec des « grains qui restent jolis ». Pour lui, c’est un cépage « correctement productif » avec un rendement autour de 50 hl/ha.
Marcel Richaud, évoque plutôt un rendement de 30-35 hl/ha compte tenu de ses terres. Même constat chez Jean-Pierre Venture, vigneron du Mas de la Séranne, à Aniane, dans l’Hérault, qui trouve les baies un peu hétérogènes.
POTENTIALITÉS ŒNOLOGIQUES
Des vins fruités, épicés avec un caractère désaltérant
Grâce à ses baies relativement grosses, « il fait du jus », apprécie Didier Pourriol. Pour les rosés, son aptitude à moins monter en degré que le grenache est très appréciable, relève le coopérateur. Marcel Richaud estime qu’en rouge, ce cépage s’associe très bien au grenache, en apportant des notes d’épices et de poivre blanc. Le domaine en fait aussi une cuvée presque monocépage présentée comme un « breuvage désaltérant ». Même profil au domaine Ampelhus à Lunel-Viel dans l’Hérault, qui décrit son rouge 100 % counoise comme ayant des « notes épicées, de myrte » et une bouche « juteuse et rafraîchissante ».
carte d’identité
Origine Vaucluse
Couleur rouge
Synonymes pas de synonyme connu mais souvent confondu visuellement avec l’aubun
Débourrement 12 jours après le chasselas
Époque de maturité deuxième époque
Productivité entre 30 et 50 hl/ha
Surface cultivée en France 300 hectares
Deux clones agréés en France, le 508 et le 725
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