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[Sécheresse] : « En Bretagne, l’irrigation des légumes d'industrie devient indispensable »

Confrontés à la sécheresse, les légumes d'industrie voient leurs volumes fortement régresser en Bretagne cette année, notamment en haricots. Développer l’irrigation devient indispensable pour maintenir les surfaces.

En Bretagne, en légumes d'industrie, les pertes liées à la sécheresse sont particulièrement fortes en haricots verts.
© Véronique Bargain - FLD

En Bretagne, important bassin de production de légumes industrie, avec 20 000 ha cultivés sur un total au niveau national de 70 000 ha, la sécheresse de l’été, après un hiver déjà déficitaire en eau, a de lourdes conséquences sur les récoltes. L’impact est fort notamment en haricots verts, dont les premiers semis ont lieu fin mai.

« A mi-campagne, les volumes récoltés pour Eureden atteignaient à peine 50 % du prévisionnel, avec une qualité très moyenne, indique Jean-Claude Orhan, président de l’AOP Cenaldi et de l’OP Légumes d’Eureden, qui collecte notamment 6 200 ha de pois et 4 500 ha de haricots verts. 10 % des surfaces n’ont pas été emblavées au dernier moment du fait de la sécheresse. Et les rendements sur les surfaces cultivées non irriguées sont en forte baisse. Il reste encore la moitié des surfaces à récolter et il a un peu plu depuis deux semaines. Mais des usines ne pourront être approvisionnées comme prévu, avec des conséquences pour l’emploi et pour nos clients ».

La situation est encore moins bonne en flageolets, dont le cycle est plus long et qui a encore plus souffert du manque de précipitations. Les résultats sont plus satisfaisants pour les pois, semés fin février pour une récolte à partir de fin mai, dont les surfaces ont reculé de 8 % mais qui ont bénéficié des réserves d’eau encore présentes dans le sol.

De même, les résultats sont corrects en épinards, avec un recul des surfaces de 10 %, mais des rendements et une qualité très satisfaisants. « Mais pour les légumes d’automne, céleris, betteraves rouges, navets, choux-fleurs, brocoli..., même si ces légumes sont souvent irrigués, il faudrait de la pluie d’ici 2-3 semaines », souligne Jean-Claude Orhan.

Il faudra aussi valoriser davantage les légumes

Pour le président du Cenaldi, cette situation montre qu’il devient urgent de développer l’irrigation en Bretagne. « Alors que dans le Sud-Ouest, 100 % des cultures de légumes industrie sont irriguées et plus de 90 % dans les Hauts-de-France, en Bretagne, 35 % seulement des surfaces sont équipées d’irrigation. Jusqu’ici, la région bénéficiait toujours d’un peu de pluie en été. Mais si les sécheresses se répètent, il deviendra très compliqué de produire des légumes industrie en Bretagne sans irrigation. D’autant plus qu’il y a une concurrence accrue pour les surfaces des céréales et oléagineux, moins risqués et actuellement très bien valorisés ».

Si le conseil régional de Bretagne a voté des subventions pour développer l’irrigation, les projets restent très difficiles à faire aboutir au niveau des départements pour des raisons administratives de protection des zones humides. « Développer l’irrigation est pourtant une nécessité, estime Jean-Claude Orhan. La Bretagne a des eaux de surface. Et si nous voulons garder des producteurs en légumes industrie, nous allons aussi devoir valoriser davantage les légumes, bien au-delà des 16 % d’augmentation du coût de production ».

 

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