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"Je suis accompagnée par le cédant dans la reprise de l’exploitation ovine"

Elisa Morel, 23 ans, en stage pré-installation au sein de sa future exploitation, est tombée sous le charme de la race Hampshire présente sur la ferme et souhaite diversifier ses productions.

Elisa Morel : « Très attachée au massif vosgien, le cédant m’accompagne dans la reprise de l’exploitation, en me laissant libre sur les choix de conduite à venir. »
Elisa Morel : « Très attachée au massif vosgien, le cédant m’accompagne dans la reprise de l’exploitation, en me laissant libre sur les choix de conduite à venir. »
© DR

J’aimais bien l’école. Après un bac technologique Stav Aménagement, je me suis orientée davantage vers le monde agricole via un BTS Acse en maison familiale rurale. Grâce aux nombreux stages en exploitation, j’ai pu découvrir diverses productions, dont une qui m’a particulièrement plu : les ovins ! Forte de cette expérience, j’ai intégré en 2019, un CS Ovin viande par apprentissage au sein d’une exploitation. Cette année de formation a été très enrichissante et m’a confortée dans mon amour du mouton. Par la suite, j’ai eu l’occasion de travailler en tant que salariée en élevage bovin, mais, l’envie de prendre mon envol et d’être mon propre patron était plus forte.

Un bon exemple de cédant

Les mots du cédant résonnent encore dans ma tête : « Je te vends l’exploitation et tu en fais ce que tu en veux ! ». Pascal m’accompagne sans m’étouffer, ce qui est très appréciable. Non issu du milieu agricole, puisque boucher de formation puis cuisinier, Pascal possède une belle ouverture d’esprit : il ne cesse de se remettre en question, de s’interroger sur ce qui peut être encore à faire et/ou à améliorer. Pascal est un grand monsieur impressionnant avec une grosse voix et, je dois avouer, qu’il me faisait un peu peur avant de le rencontrer. Finalement, il est adorable. J’ai commencé chez lui par du salariat pendant quelques mois, puis j’ai entamé le stage installation, en souhaitant être accompagnée sur deux années.

Il faut continuer à se diversifier

L’exploitation, qui compte 250 brebis de race Hampshire, commercialise ses agneaux via des supermarchés locaux, en partenariat avec deux autres éleveurs vosgiens. Nous faisons également de la découpe et de la transformation en vente directe. Un marché de producteurs dans le village, les vendredis des mois d’été, nous permet de proposer des plateaux-repas. Ces marchés nocturnes sont très appréciés par les estivaliers. Nous vendons également quelques reproducteurs à des élevages de petite taille. Nous proposons, inspirés des pays nordiques, des peaux d’agneaux (aux vertus hypoallergéniques et de thermorégulatrices) en guise de fond de berceau ou pour la décoration sous le logo Papy mouton. Les peaux présentant des défauts sont valorisées pour créer des objets en bois (moutons et toises) à destination de la petite enfance. Par la suite, j’envisage aussi de réaliser des chaussettes, des semelles ou des tapis pour les animaux de compagnie avec ses mêmes peaux déclassées. Enfin, un magasin de vente à la ferme est en réflexion à moyen terme.

De la volonté mais quelques craintes

Un projet de construction d’un bâtiment de stockage de fourrage est souhaité, afin de gagner de la place en bergerie. Cette dernière est assez fonctionnelle ; il ne faut pas oublier que les hivernages sont longs par chez nous. Le travail ne me fait pas peur, mais les investissements à venir m’angoissent un peu. Les aléas climatiques sont aussi pesants, mais nous saurons nous adapter. Heureusement, le paysage est magnifique. La période des agnelages est certes fatigante, mais tellement gratifiante. J’ai découvert le travail avec un border collie ; cette complicité est vraiment magique. J’ai hâte que ma petite chienne Toupie puisse déplacer les troupeaux avec moi.

« La Hampshire, ça déchire ! »

Pascal porte fièrement un t-shirt scandant ce slogan. Cette race est un réel coup de cœur pour moi. Elle est adaptée à nos conditions climatiques et à notre terroir, avec une qualité de toison indéniable. Elle est plutôt trapue et bien conformée, un avantage pour la commercialisation. J’hésite à me lancer dans la sélection, même si tous les deux ans, nos béliers sont achetés inscrits auprès de GEODE. Peut-être qu’un jour, je vendrais des reproducteurs !

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