Famille Michaud prône une apiculture française professionnelle
> Vincent Michaud, président de la société éponyme.
L'entreprise Famille Michaud devrait cette année voir son chiffre d'affaires augmenter « de 10 à 11 %, autour de 132/133 millions d'euros », indique Vincent Michaud son président. Et pourtant, le contexte est difficile. « Nous sommes en pénurie. En miel français, nous n'avons pu livrer que 60 % de nos volumes de l'an dernier. Et pourtant les consommateurs français réclament du miel français », relate le dirigeant et président du Syndicat français des miels depuis juin dernier. La production de miel s'est effondrée dans l'Hexagone, passant de 32 000 t en 1995 à 10000 t en 2014. Une baisse de 68 % en moins de 20 ans, que Vincent Michaud « ne veut pas voir comme une fatalité. Il faut que l'on se mobilise ». L'entreprise a ainsi créé en avril dernier la Fondation Lune de Miel, sous l'égide de la Fondation de France afin de financer les projets en faveur de la sauvegarde de l'apiculture. Vincent Michaud réclame également une professionnalisation du métier, dans un pays où les apiculteurs possèdent en moyenne 23 ruches contre 147 en Espagne.
« Nous manquons de grosses exploitations à 1000 ou 2000 ruches », juge le dirigeant qui a écrit au ministre de l'Agriculture. « Ce que nous proposons, c'est de changer le régime fiscal de l'apiculture. Actuellement les apiculteurs sont taxés au-delà de 76300 euros de recettes, et ils refusent donc de franchir ce plafond », relate-t-il. Pour lui, pour éliminer cet effet seuil, il faut créer, à l'image des zones franches, une « activité franche », partant du principe que les « apiculteurs participent à l'augmentation des rendements agricoles. Il faut remplacer cet impôt qui n'est pas perçu, par un impôt qui n'est pas dû ! », résume-t-il. A.-K. M.