La valeur fertilisante des effluents d’élevage peut s’échapper dans des proportions importantes lors de son stockage et de son épandage. Jusqu’à 20 % de l’azote ammoniacal au stockage, et jusqu’à 55 % à l’épandage peut se volatiliser pour un lisier de bovins.
La forme d’azote la plus volatile est l’azote ammoniacal. Le lisier présente donc le plus d’enjeux. Pour conserver l’azote minéral au maximum dans l’effluent puis dans le sol, il faudrait couvrir tout le stockage pour empêcher le contact de l’effluent avec l’air, et l’amener au sol et l’enfouir dans les six heures.
La couverture de la fosse à lisier par géomembrane est onéreuse. L’Institut de l’élevage s’intéresse donc de près à l’effet de la croûte naturelle qui se forme en surface des fosses à lisier, et surtout à parfaire les bonnes pratiques pour que cette couverture tienne son rôle dans la durée.
Épandre sous couvert ou sur sol travaillé
Pour l’épandage, les buses palettes finiront par être interdites et de plus en plus les éleveurs s’équipent ou délèguent à une ETA équipée de pendillards et d’enfouisseurs. Mais ces équipements ne font pas tout.
« Dans un essai avec du lisier de porc, avec des pendillards, sur sol nu et non travaillé au préalable et avec un enfouissement au bout de 48 heures, il y a eu 40 % de volatilisation. Avec l’épandeur à disque sur sol nu non travaillé, 20 % », présente Fabrice Fiers, du Satège Nord Pas-de-Calais.
Pour une réduction vraiment importante des émissions, « il faut associer aux pendillards un prétravail du sol, ou un enfouissement immédiat (moins de 10 % de volatilisation), ou un épandage sous un couvert végétal de 10-20 cm de haut (moins de 5 % de volatilisation). Avec un épandeur à dents (il enfouit après les pendillards) sur sol nu non travaillé, il n’y a aucune volatilisation ».
