Moisson 2025 : de très bons résultats en orges, prometteurs sur les premiers blés et colzas
La récolte des cultures d’hiver s’annonce à ce jour très positive avec des rendements élevés et une bonne qualité des grains. Dans toutes les régions, les bonnes récoltes en orge d’hiver sont au rendez-vous. Pour la suite, les premiers résultats en colza, pois et blés, sont encourageants, avec quelques bémols cependant dans certaines régions de la moitié sud.
La récolte des cultures d’hiver s’annonce à ce jour très positive avec des rendements élevés et une bonne qualité des grains. Dans toutes les régions, les bonnes récoltes en orge d’hiver sont au rendez-vous. Pour la suite, les premiers résultats en colza, pois et blés, sont encourageants, avec quelques bémols cependant dans certaines régions de la moitié sud.

Rendement et qualité sont pour l’instant au rendez-vous de cette moisson 2025 qui a démarré très tôt partout en France. « La première caractéristique de cette moisson, c’est sa précocité, annonce François Pignolet, directeur collecte chez Soufflet agriculture. C’est un record, nous avons déjà 10 à 15 jours d’avance et 40 % de notre collecte est déjà réalisée au 1er juillet. » Chez Vivescia, Flora Rousselle, chef de marché au sein du service collecte, parle d’une moisson 2025 qui « se distingue par sa précocité », du côté de Dijon céréales, « la moisson avance vite », et dans le Sud-Ouest, la collecte commencée le 16 juin, est à ce jour « réalisée à 90 % » chez Euralis.
Des rendements entre 85 et 90 quintaux par hectare en orge d’hiver dans la moitié Nord
Un peu partout, la récolte des orges d’hiver est bien avancée, voire terminée et les résultats sont bons. Dans le Grand-Est, « les bons résultats, certes hétérogènes, sont au rendez-vous, avec une moyenne de rendement entre 85 et 90 q/ha. » Flora Rousselle ajoute que « la qualité donne également satisfaction avec des calibrages proches de 92 %, des PS (poids spécifiques) élevés et un taux de protéines dans la moyenne des standards des marchés brassicoles à 10,4. » Nicolas Schroeter, de la Coopérative agricole Lorraine (CAL), annonce les mêmes niveaux de rendements et une qualité très bonne avec des PS autour de 65, voire 68 et même au-delà. « Le calibrage des orges brassicoles est très bon, autour des 90 et avec une protéine pas très élevée, ce qui est bon signe. »
En allant vers les Hauts-de-France, Maxime Thuillier, directeur céréales chez Unéal, indique que la récolte des orges d’hiver est réalisée à 60 % au 4 juillet, « avec des rendements élevés, à plus de 90 q/ha et une qualité au rendez-vous, avec 13 d’humidité, 67 de PS, et 11 de protéines. » De l’Oise à la Seine-et-Marne, Loreleï Dufresne parle d’une qualité relativement correcte pour les 2 400 tonnes d’orge récoltées chez Val France.
Des orges d’hiver globalement conformes à la qualité requise pour la brasserie
Même discours plus au sud sur les terres de Dijon Céréales. Benjamin Boyet, directeur du pôle agricole, parle d’une « bonne surprise », avec des rendements qui sont globalement supérieurs d’une tonne par hectare à ce qui est fait habituellement à la coopérative. Là aussi, la qualité est au rendez-vous : « Nous battons des records avec des calibrages à plus de 90. » Sur une zone très vaste, de Metz à La Rochelle, François Pignolet, directeur de la collecte chez Soufflet agriculture, indique lui aussi de très bons rendements et des taux de protéines corrects, entre 9 et 11. « On est très bien pour la brasserie », se félicite-t-il. Le responsable s’inquiète toutefois de « potentiels petits problèmes de calibrage. »
Dans le sud de la région Centre, les retours du terrain sont plus mitigés avec des déceptions sur les rendements en zone intermédiaire. En Poitou-Charentes, Clément Gras d'Arvalis parle de très bons retours terrain en rendement, autour de 70 q/ha de moyenne, « une valeur quasi historique », avec des PS et calibrage excellents. Plus au sud encore, Clément Roux, directeur commerce du grain chez Arterris, qui collecte de Toulouse à la région PACA, parle lui de rendements satisfaisants pour la partie Sud-Ouest, entre 50 et 70 q/ha, avec « des PS dans les normes, autour de 62 et 63. » Dans le Gers, chez Val de Gascogne, Denis Mousteau, directeur de la commercialisation, indique à nos confrères d’Agra une moyenne des rendements oscillant entre 63 et 65 q/ha pour une bonne qualité en fourragère mais « un peu juste » en brassicole au niveau du taux de protéines.
Les orges de printemps semées à l’automne (OPSA) sortent avec des rendements de bons niveaux, des calibrages et des PS très satisfaisants, mais des taux de protéines qui déçoivent légèrement en dessous de 9,5, indique Flora Rousselle pour Vivescia, qui ajoute que les OPSA démarrent avec des calibrages qui semblent très élevés, supérieurs à 95. Le discours est le même chez Soufflet.
De bonnes premières bennes de blés mais attention à la protéine
Les blés qui arrivent chez Vivescia présentent « des résultats encourageants avec des rendements entre 75 et 90 q/ha, des PS très élevés autour de 80. » En revanche, le taux de protéines semble un peu décevant autour de 11 %. En Lorraine, Nicolas Schroeter pour la CAL reste prudent, « la maturité s’est très vite accélérée à cause des fortes températures et là on aura peut-être quelques surprises plus ou moins bonnes », tout en étant plutôt optimiste, « les blés devraient suivre les orges avec des rendements et une qualité bien supérieurs à l’an passé. »
Aux portes de Paris, les premiers blés arrivent chez Val France avec « une qualité satisfaisante » tandis que chez Dijon Céréales, le directeur du pôle agricole annonce que 10 à 15 % des blés sont récoltés, avec des rendements au rendez-vous, des qualités très bonnes et des protéines qui sont dans les normes. Les 15 % de blés déjà récoltés chez Soufflet font des rendements qui vont de 50 à 120 q/ha sur un territoire très vaste. « Le sujet PS est très bon, au-dessus de 80, par contre les protéines sont un peu faiblardes, un peu en dessous de 11 », explique François Pignolet qui espère que le gros de la collecte va corriger le tir.
En Poitou-Charentes, les rendements sont très bons sur les zones les plus précoces, et dans les sols argilo calcaires. Néanmoins, Arvalis nuance pour les zones qui ont souffert de déficit hydrique au printemps ou de mauvaises conditions d'implantation, et pour les secteurs les plus tardifs de la région où les résultats sont attendus plus contrastés, « puisqu’ils ont subi le stress hydrique de façon plus importante. »
Dans le Sud-Ouest, où la récolte se termine, les rendements sont « plutôt bons » chez Arterris, entre 60 et 80 q/ha, avec un taux de protéine qui devrait tenir les 11 %. Par contre, Clément Roux indique que si les blés de force présentent de très bons PS, autour de 80, il va manquer un demi-point de protéine, « ce sera un challenge de tenir le 13,5 %. » Même constat, chez Val de Gascogne, avec des rendements qui vont de 58 à 65 q/ha, et des premiers tests de panification « très bons ».
En blé dur, les rendements sont dans les normes, entre 40 et 50 q/ha, « un peu décevants » comparés à ceux du blé tendre, avec des PS plutôt limites et une protéine qui sera là aussi un peu en dessous des standards, à 13 ou 13,5 %. Par contre, il est trop tôt pour se prononcer sur la partie Sud-Est, qui n’est pas en avance dans ses collectes. « La récolte pourrait être plus faible que prévu dans ce secteur », avance Clément Roux.
Les colzas déjà récoltés affichent de très bons rendements, autour de 40 quintaux par hectare, et de la qualité
Les premières coupes de colza ont été faites dans les Hauts-de-France où les premiers échos de rendements affichent 45 q/ha chez Unéal. Dans le Grand-Est, la récolte démarre juste mais chez Vivescia, on parle déjà de « rendements qui vont être exceptionnels, bien qu’hétérogènes, se situant autour de 40 q/ha ». En Bourgogne, Benjamin Boyet parle de « rendements au-delà de ce qui était espéré, avec des qualités, notamment en huile, qui sont au rendez-vous », sur une collecte réalisée à 60 % chez Dijon Céréales. Au 1er juillet, la récolte des colzas était réalisée à 50 % chez Soufflet. François Pignolet annonce des humidités légèrement inférieures à 7 % en moyenne, des graines assez petites, et des taux d’huile assez encourageants supérieurs à 45. Dans le Sud-Ouest, Clément Roux annonce des rendements décevants, à 25 q/ha de moyenne.
Les pois suivent le mouvement général
La récolte des pois a elle aussi démarré. Dans le Grand-Est, en pois d’hiver les résultats sont très hétérogènes mais globalement satisfaisants, avec des rendements qui oscillent entre 30 et 70 q/ha chez Vivescia. Les pois de printemps semblent eux aussi « assez satisfaisants pour le moment. » Même son de cloche du côté de Soufflet où les protéagineux récoltés sont très bons en qualité avec des rendements corrects. Par contre, il y a de la déception dans le Sud, où les rendements sont inférieurs à 25 q/ha chez Arterris qui a terminé ses récoltes pour la partie Sud-Ouest.