Produits phytosanitaires
Innover entre respect de l´environnement et bio-résistances
Produits phytosanitaires
Le facteur « environnement » oriente les découvertes de molécules d´herbicides, de fongicides et d´insecticides. La résistance des ennemis des cultures également.
« Les nouvelles molécules herbicides apparaissent très propres du point de vue environnemental, estime Christian Gauvrit, spécialiste herbicides à l´Inra de Dijon. Les contraintes de la directive 91/414 pour l´homologation y sont pour quelque chose. Il y a une baisse de concentration de matière active à l´hectare et donc, moins de risque d´en trouver 0,1 microgramme par litre dans l´eau (norme de potabilité) ».
Les molécules herbicides présentées de congrès en congrès sont presque toutes à action de post-levée. « Il y a de moins en moins de molécules utilisables en prélevée car c´est avec ces matières actives qu´on a le plus de risques d´avoir un impact sur l´environnement, explique le chercheur. Actuellement, un produit homologué ne peut être à la fois rémanent et mobile dans le sol (c´était le tort de l´atrazine) pour éviter le transfert dans l´eau. » Autre problème d´importance en herbicide : la résistance de graminées adventices à quelques familles majeures de produits. On recherche donc de nouveaux modes d´action. Mais les nouvelles molécules présentées apportent peu d´innovations en ce domaine.
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La résistance met en péril l´innovation
La résistance gagne également les maladies (oïdium, septorioses) vis-à-vis d´une famille importante de fongicides, les strobilurines. A tel point, que Pierre Leroux, spécialiste des modes d´actions fongicides à l´Inra, déclare : « Le fort potentiel d´efficacité des strobilurines tombe. Cette famille ne prendra pas la place des triazoles dans les fongicides. Avec la faculté de résistance des maladies, le nombre d´innovation baisse et nécessite un retour vers des solutions plus classiques. » Selon Robert Delorme, spécialiste insecticides à l´Inra, « chez les ravageurs, les phénomènes de résistances sont plus lents à apparaître. Une innovation insecticide dure alors plus longtemps. Mais les insectes sont des organismes plus complexes à combattre que des champignons. Le renouvellement des produits insecticides est moins rapide qu´en fongicides ». Ce sont des produits intrinsèquement plus toxiques pour l´homme, ce qui ne facilite pas le passage du portillon de l´homologation.
Une nouvelle famille prend son essor, celle des nicotinoïdes avec déjà l´imidaclopride (Gaucho) pour la représenter. En grandes cultures, ces produits sont envisagés surtout à travers les traitements de semences. « La méthode de traitement la plus respectueuse de l´environnement », considère Robert Delorme, en dépit des critiques sur ce mode de protection.
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Cet article est extrait du dossier de Réussir Céréales Grandes Cultures de décembre 2003. Sous le titre « Virage à négocier pour les phytos », la revue explique que le secteur de la protection des cultures est soumis aux pressions de l´opinion publique, aux contraintes économiques, réglementaires, environnementales, et n´échappe pas à une remise en question. (RCGC nº165, 20 pages)
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