Fertilisation azotée
Comment affiner les premiers apports
Fertilisation azotée
Logiciels reprenant la méthode du bilan adaptée à la région, bandes double densité : pour les premiers apports d´azote, le raisonnement tente de s´affiner sur les quantités d´engrais et dates de fourniture.
Largement utilisée au travers d´outils d´aide à la décision, la méthode du bilan prévisionnel nécessite la connaissance des reliquats azotés de sortie d´hiver. Ces analyses de reliquats sont difficiles voire impossibles à réaliser dans certaines situations agricoles, notamment sur les terres caillouteuses. Le bilan azoté de la culture peut alors être déterminé selon une nouvelle équation mettant en jeu le coefficient apparent d´utilisation (CAU). Ce coefficient est défini par culture et selon son stade.
La région Poitou-Charentes utilise cette méthode du bilan avec CAU au travers d´un logiciel : PC Azote. Après saisie de données de pluviométrie et liées à la culture, au précédent et à l´anté-précédent, PC Azote fournit la quantité d´azote à apporter.
La quantité d´azote pour le premier apport avoisine les 40 unités. PC Azote peut conseiller de ne rien apporter du tout ou, au contraire, une dose supérieure. « Mais le plus important, selon Carine Catala, de la Chambre d´agriculture de la Vienne, c´est la date de cet apport. »
La bande double densité pour la date de premier apport
Mise au point par François Limaux de la Chambre d´agriculture de Lorraine, la bande double densité (BDD) permet de déterminer cette date. La BDD s´est généralisée chez les agriculteurs de la Vienne car elle a été instituée comme obligatoire dans le cadre de la directive Nitrates. Le principe est de surveiller la coloration de cette bande de blé semée avec une densité double. Dès qu´une décoloration apparaît, c´est le signe d´un besoin du blé en azote. Il faut alors réaliser le premier apport. « Pour le Poitou-Charentes, on dispose de cinq à six jours pour faire cet apport », conseillent les Chambres d´agriculture de la région. Cette latitude permet de choisir des conditions climatiques adéquates de façon à ne pas matraquer le sol tout en visant une humidité suffisante pour la bonne assimilation de l´engrais par la culture. Le premier apport se réalise généralement lors du plein tallage du blé. En aucun cas, il ne faut dépasser le stade « épi 1 cm » même s´il n´a pas été constaté de décoloration de la BDD.
Le deuxième apport est plus important en quantité qui, celle-ci, est calculée par la méthode du bilan. Il intervient souvent autour de la mi-mars. « Il est préconisé au stade `épi 1 cm´ mais on peut calculer la somme des températures de jour pour déterminer la période à respecter entre le premier et le deuxième apport, explique Myriam Laurent, de l´organisme Agrotransfert. Pour que l´azote du premier apport soit bien absorbé et valorisé, il faut une somme minimale de températures de 200ºC jour », précise-t-elle. Cette nouvelle donnée est envisagée comme règle de décision supplémentaire pour le raisonnement de la fertilisation azotée.