Aller au contenu principal

Rapport Ifen sur l´environnement
Climat et biodiversité, les défis majeurs de l´avenir

Une synthèse de l´Institut français de l´environnement (Ifen), parue en octobre 2006, dresse un bilan des pressions sur l´environnement, de l´état des milieux et des territoires en France entre 2002 et 2006.


A l´issue des quatre années d´observation (2002-2006), l´Ifen note une diminution des concentrations de produits phytosanitaires dans les cours d´eau et une stabilisation des effets négatifs. C´est un point positif du rapport. Que ce soient pour les produits de protection des plantes ou la fertilisation minérale, les apports sont en voie de diminution et fractionnés, signe d´un raisonnement plus poussé de la conduite d´une culture.
Concernant les nitrates dans les eaux, la France est divisée en deux. Le quart Nord-Ouest présente une qualité médiocre alors que le reste de du pays (exception des régions de cultures intensives du Sud-Ouest) est de qualité plutôt bonne. Les concentrations en nitrates dans les eaux de surface se stabilisent. En revanche, elles augmentent dans les eaux souterraines. En ce qui concerne le problème des phosphates, la qualité des cours d´eau s´améliore depuis vingt ans. Mais les teneurs en phosphates sont trop élevées pour arrêter l´eutrophisation à l´aval des cours d´eau.

Biodiversité, une richesse menacée
Autre priorité environnementale, la biodiversité est devenue un enjeu depuis la signature en 1992 de la convention de Rio. La France possède une très grande richesse d´habitats, 62 % des habitats d´intérêt communautaire sont présents en métropole. Mais comme les autres pays, elle enregistre une perte de biodiversité. Les populations d´oiseaux communs des milieux agricoles ont diminué de 27 % au cours des quinze dernières années. Les espèces qui sont aujourd´hui banales pourraient devenir rares. Certaines espèces peuvent devenir envahissantes et provoquer des perturbations au niveau de l´écosystème. Le changement climatique est également mis en cause dans l´érosion de la biodiversité. La stopper d´ici 2010 est l´objectif de la stratégie nationale de la biodiversité (2004). Autre constat, la surface agricole se réduit au profit de l´urbanisation et du boisement. Entre 1993 et 2003, plus de 600 000 hectares de prairies ont disparu, alors que seuls 60 000 hectares ont été convertis en cultures. L´artificialisation grignote 60 000 hectares chaque année et les surfaces boisées augmentent de 40 000 hectares. La ville gagne du terrain et le littoral s´urbanise de plus en plus loin dans l´arrière-pays.
Le changement climatique et l´érosion de la biodiversité sont au coeur des préoccupations environnementales. Ils font l´objet de stratégies mondiales et nationales pour arrêter ces phénomènes.
La température mondiale a augmenté de 0,6ºC au cours du xxe siècle, celle de la France de 0,9 ºC. De 1990 à 2004, les émissions des gaz à effet de serre (GES) ont diminué pour les secteurs industriel (-21,6 %) et agricole (- 10,5 %) alors qu´elles sont en hausse pour ceux des transports (+ 22,7 %) et résidentiel (+ 22,3 %). Depuis 2000, les émissions des six principaux producteurs de GES se stabilisent et sont inférieures aux objectifs du protocole de Kyoto.

Changement climatique, stratégie mondiale
Le secteur agricole émet environ 30 millions de tonnes équivalent carbone, soit 20 % des émissions françaises. Ses émissions ont baissé grâce à la diminution du cheptel et l´utilisation des engrais minéraux. La forêt stocke environ 14 millions de tonnes de carbone par an. Les surfaces de cultures énergétiques pour la production d´énergie renouvelable (301 000 ha en 2004) devraient être multipliées par sept d´ici 2010. Mais l´impact de ces cultures sur l´environnement doit être toutefois surveillé. Pour contenir l´ampleur du réchauffement à moins de 2ºC, la France, avec l´Europe, s´est fixée un objectif d´ici 2050. Cet objectif, appelé Facteur 4, est la division par quatre des émissions de GES des pays industrialisés. Diminuer la pression de millions d´agressions quotidiennes contre l´environnement est le défi actuel.

En savoir plus
 Synthèse de l´Ifen, édition 2006, 35 ? TTC + 3 ? frais d´envoi, à commander à l´Institut français de l´environnement ( 5, route d´Olivet, BP 16 105, 45 061 Orléans Cedex 2).
 www.ifen.fr

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures