Producteurs de blé : Annie Génevard au soutien de l’AGPB et des céréaliers pour les cent ans de l’association
Lors de l’évènement fêtant les 100 ans de l’AGPB, Annie Génevard, ministre de l’Agriculture est venue au soutien de l’association et de son président, Éric Thirouin, sur les mesures souhaitées pour soutenir les céréaliers.

À l’occasion de l’évènement organisé le 28 mai pour l’anniversaire des 100 ans de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), Éric Thirouin, son président, a présenté un ensemble de souhait pour soutenir les producteurs céréaliers, devant une assemblée de 400 personnes.
Des prix du blé au fond du trou
D’abord, il a formulé un constat alarmiste : « En 2024, nous avons connu la pire moisson depuis 40 ans. Cette année, le potentiel de nos céréales est affaibli et les prix sont au fond du trou et nettement en dessous des coûts de production. Nous assistons à une véritable liquidation planifiée de l’agriculture française », juge le président de l’AGPB en mettant en avant les interdictions de solutions en protection des plantes, une réduction des soutiens à l’agriculture et une baisse des surfaces, « de 20 % de blé tendre et de 50 % du blé dur en moins de dix ans. »
Satisfactions sur la PPL Entraves et la taxation des blés ukrainiens importés
« Nous avons touché le fond mais rebondir est possible », espère Éric Thirouin. Il retient des mesures prises ou en passe de l’être, comme la motion « votée par les deux tiers des députés pour soutenir l’agriculture » en parlant de la PPl Entraves, des jachères qui ont disparu au profit des productions - « la commission européenne ne parle plus de jachère » -, de l’entrée en vigueur le 6 juin de droits de douane sur les importations de blé ukrainien (règlement ATM)… On reviendrait ainsi à la taxe initiale de 95 €/t sur les 950 000 premières tonnes importées. Certains de ces points sont encore en débat ou en négociation. Aux dernières nouvelles, la Commission mixte paritaire qui doit débattre et statuer sur la PPL Entraves ne devrait se tenir que fin juin ou début juillet (et non le 10 juin comme le souhaitaient certains parlementaires).
Des souhaits sur la moyenne olympique, le blé dur, la MAEC zone intermédiaire
Il émet des vœux à Annie Génevard, ministre de l’Agriculture, présente à l'évènement. Il voit avec satisfaction la décision de la Commission européenne de passer la moyenne olympique de cinq à huit ans, qui sert de référence pour calculer les pertes pour l’indemnisation via l’assurance multirisque climatique. Il espère que cette mesure de la Commission européenne ne se limitera pas qu’aux cultures pérennes mais à celles annuelles comme les céréales.
En soulignant que « 65 % des pâtes sont importées en France », il souhaite par ailleurs une réévaluation de l’aide couplée au blé dur aussi bien en zone traditionnelle et hors cette zone, en lien avec des contrats de livraison et l’achat de semences certifiées.
Il réclame également une MAEC Zones intermédiaires rendue plus accessible (sur le pourcentage des cultures à bas intrant notamment) aux agriculteurs concernés au travers du second pilier.
Inquiétude sur le budget de la future PAC
Il note le soutien de Christophe Hansen, commissaire à l’agriculture et à l’alimentation, pour garder un budget fort et commun dédié à l’agriculture de l’Union européenne. Mais l'AGPB s’inquiète d’une éventuelle fusion de budgets avec dissolution de la PAC au sein d’un fonds unique sur lequel travaillerait Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Rendez-vous le 16 juillet sur ce point avec la présentation de la proposition de budget de la Commission européenne sur la future PAC.
Plus de disponibilité en engrais et sur le flufenacet
Éric Thirouin note l’augmentation des droits de douane sur les engrais importés de Russie et du Bélarus mais indique rester vigilant sur l’évolution des prix des engrais et de leur disponibilité. Il souhaite voir supprimer les taxes de 6,5 % sur les autres origines de façon à générer une offre qui contribuera à stabiliser les prix. (source AFP)
Suite à l’avis du Scopaf (Europe) proposant un délai de grâce de 18 mois pour l’écoulement des stocks de produits à base de flufenacet (herbicide), il espère une autorisation en ce sens de l’Anses pour rendre utilisable l’herbicide jusqu’à fin 2026, à savoir sur encore deux campagnes de production de céréale à paille d’hiver. Cet herbicide sert de base dans la lutte contre les graminées.
Dans son discours en conclusion de l’évènement des cent ans de l'AGPB, Annie Génevard a affiché son soutien aux demandes de l’AGPB.