Inondations
Un CNGRA insatisfaisant pour les syndicats
Réuni le 26 juillet, le CNGRA n'a étudié que les pertes de fonds sur sept départements. Les pertes de récolte seront abordées le 19 octobre. Les syndicats restent inquiets.
Réuni le 26 juillet, le CNGRA n'a étudié que les pertes de fonds sur sept départements. Les pertes de récolte seront abordées le 19 octobre. Les syndicats restent inquiets.
Le CNGRA (1) s'est réuni le 26 juillet « sous la pression de la FNSEA », concernant les pertes liées aux pluies et inondations du printemps. Et « les maraîchers peuvent difficilement se contenter de ses conclusions », écrit le président de Légumes de France Jacques Rouchaussé dans Direct Légumes. Seules les pertes de fonds (sols, palissades, cultures pérennes telles que pépinières, asperges et artichauts) ont été abordées, pour sept départements – ceux dont les DDT (2) ont constitué les dossiers dans les délais : Indre, Loir-et-Cher, Loiret, Seine-et-Marne, Val-de-Marne, Yvelines, Essonne. « Il n'y a eu que des avis favorables, avec quelques rectificatifs », précise à fld Claire-Isabelle Rousseau, chargée d'études à l'APCA. Les pertes de fonds y sont estimées à 5 M€ et l'indemnité prévisionnelle (toutes cultures) est de 1,443 M€. « Un acompte de 30 % est transféré aux DDT, les agriculteurs vont faire les demandes individuelles, explique-t-elle. Lorsque ces 400 000 € seront consommés, le reste du montant sera libéré. »
Les pertes de récoltes seront étudiées en fin de campagne (réunion du CNGRA le 19 octobre). « Elles vont monter à des sommes vertigineuses, estime Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA. Le problème qu'il reste à trancher avec le ministère est la méthode de calcul. Sur des cultures annuelles comme le blé, la perte de récolte est calculée sur la perte de rendement. Mais en maraîchage, les cycles sont plus courts, avec plusieurs cultures qui se succèdent sur l'année. Une moyenne de perte annuelle risque de donner un résultat lissé qui serait catastrophique pour la trésorerie des agriculteurs. Je souhaite que l'on considère culture par culture, c'est-à-dire une perte de 100 % pour les cultures semées en avril-mai. » Ce problème sera abordé le 1er septembre, lors d'un Conseil de l'agriculture française exceptionnel (syndicats, banques, mutuelles et chambres d'agriculture) qui vise à échafauder un plan de sortie de crise.
Face aux délais, Jacques Rouchaussé s'inquiète : « Les producteurs de Légumes de France demandent instamment au ministère de mobiliser les DDT pour qu'elles organisent sans délai des missions d'expertises sur les cultures maraîchères afin que le CNGRA puisse être réuni au plus tard début septembre. Tout délai supplémentaire aboutira à des liquidations d'entreprises. »
(1) Comité national de gestion des risques en agriculture. (2) Directions départementales des territoires.
Selon Joël Limouzin, les épisodes de gel drômois (9 février-10 mars) ont été abordés le 26 juillet, malgré « la volonté de l'administration de ne pas les mettre à l'ordre du jour ». La perte de récolte sur pêches-nectarines, abricots, cerises et nashis est estimée par la DDT à 37 M€ (indemnisation de 13 M€). Le dossier a été ajourné en attendant les résultats définitifs. Il sera finalisé en octobre.