Serre photovoltaïque pour la vente directe : « J'ai privilégié la luminosité et l’aération »
Pour développer des cultures diversifiées destinées à la vente directe, la SCEA de Flaujac a fait le choix d’une serre photovoltaïque répondant à ses contraintes de production : luminosité et aération, et sans subir de pression financière.


Installé sur la ferme familiale de 150 hectares près d’Agen (Lot-et-Garonne), Benoît de Flaujac s’est peu à peu orienté vers les cultures maraîchères. « À mon installation en 2006, les grandes cultures et le tabac étaient les productions principales, j’y ai ajouté les productions de semences en maïs et tournesol, et développé l’irrigation », mentionne-t-il. En 2013, la baisse de rentabilité du tabac le conduit à développer les cultures de légumes pour la vente directe. Les séchoirs à tabac sont progressivement transformés en abri plastique pour accueillir des fraises en hors-sol qui représentent aujourd’hui 2 000 m2.
Asperges, courges… sont plantées en plein champ. Grâce à la proximité de l’agglomération agenaise, la vente directe est un succès avec notamment des casiers installés sur l’exploitation. « À l’arrivée de mon frère Théophane dans l’entreprise, nous avons choisi de développer les surfaces des serres pour développer les cultures de vente directe sans toutefois s’épuiser financièrement », explique le jeune entrepreneur. Le partenariat avec un constructeur de serres photovoltaïques correspond à leur stratégie. Le choix du partenaire et de l’outil de production se fait avec des idées déjà bien définies.
Un confort pour les plantes et les personnes
« J’ai tout de suite écarté les serres Venlo classiques à 50 % d’occultation, et j'ai privilégié la luminosité et l’aération », explique-t-il. Urbasolar et son modèle Serrilux ont répondu au cahier des charges qu’il s’était fixé. En allongeant le pan sud de la chapelle, le constructeur ajoute ainsi une bande transparente, en verre diffusant, permettant un gain de 30 % de la luminosité. L’aération est assurée par le pilotage des ouvrants en faîtage et le relevage des pans latéraux de la serre. La SCEA de Flaujac s’est donc lancée dans la construction de presque 40 000 m2 de serres photovoltaïques en deux blocs, 32 000 et 8 000 m2. Les structures ont été montées pendant l’hiver 2023-2024. Et la mise en culture s’est faite progressivement.
En 2024, des productions d’été, tomates, courgettes, haricots… ont donné pleine satisfaction aux producteurs et aussi aux clients. « En plantant au 18 avril, nous avons récolté dès la mi-juin sans perte de précocité. En plein été, nous avons constaté un confort de conduite pour les plantes mais aussi pour les personnes », témoigne Benoît de Flaujac. L’unité de 8 000 m2, consacrée au maraîchage, est divisée en 18 secteurs de 400 m2 environ. « C’est à la dimension d’un tunnel ce qui facilite l’organisation du travail, permet de diversifier les cultures pour la vente directe et de gérer les rotations », explique le producteur.
Tester des cultures sans pression
« Nous avons également pu tester avec succès des cultures d’hiver, salades, épinards, radis que nous avions placé au centre du bloc pour avoir une idée précise de l’effet d’ombrage », précise Benoît de Flaujac. La grande serre accueille progressivement d’autres cultures. Dès 2024, 1,5 hectare de kiwis jaunes a été planté ; 1 hectare d’asperges vertes a donné une récolte très partielle mais prometteuse durant quinze jours dès la première année de plantation en 2025. Des plantations de pivoines et de raisins de table sont prévues. « Ne pas avoir les annuités de la serre permet de tester des cultures pour répondre au mieux aux attentes de notre clientèle », confie-t-il. Pour cela la SCEA de Flaujac s’est engagée sur la mise à disposition de son terrain sur un bail de trente ans et a assumé le terrassement et la construction des bassins d’infiltration. Le reste : financement de l’étude, du permis de construire et de la construction, jusqu’à l’aménagement paysagé ont été pris en charge dans le partenariat. « Chaque site a ses particularités, le partenariat est donc étudié au cas par cas », précise Benoît de Flaujac.