Aller au contenu principal

Dossier poireau : le plant pour lutter contre la fusariose

L’élevage du plant est un des facteurs à l’origine de la fusariose. Des expérimentations réalisées à Terres de Saint-Malo montrent l’efficacité des systèmes d’élevage Sol extérieur et Compost sous tunnel.

La fusariose est un pathogène de faiblesse liée à un complexe de champignons (tels que fusarium culmorum et purenochaeta terrestis) qui entraîne une perte de récolte lors de stress à l’élevage et/ou en parcelle. Elle se traduit tout d’abord par la fonte de plants au champ puis plus tardivement une pourriture turgescente à la base du fût à la récolte rendant le légume non commercialisable.

Poser les plaques sur une bâche neuve

Il existe trois facteurs de développement de la fusariose : la parcelle, le climat et le plant (voir encadré). Ces facteurs, qui sont vecteurs de stress, conditionnent l’apparition de la fusariose. Mais le facteur plant arrive en amont du processus : il est donc indispensable d’avoir un plant sain. A Terres de Saint-Malo, la majorité des producteurs élève leurs plants eux-mêmes sous tunnel. Les poireaux sont semés en mini-mottes de 500 trous courant mars/avril pour des plantations de juin/juillet et des récoltes de décembre à avril. « Au départ, les producteurs élevaient leurs plants en posant les plaques en polystyrène sur des pots, comme en choux et en céleri. Puis, l’utilisation de plaques mini-mottes en plastique lavables a permis de limiter les pathogènes », explique Jean-Philippe Stien, Terres de Saint-Malo. Toutefois, des problèmes de fusariose étaient fréquents avec cette technique. Suite aux premiers essais, les producteurs ont fait le choix de poser les plaques directement sur une bâche neuve. Aujourd’hui, cette technique de Hors-sol sous tunnel sur une bâche neuve est majoritaire. Ce système a pour objectif d’éviter le contact des racines avec l’air afin d'empêcher qu’elles ne sèchent. Malgré cela, selon les années, les pertes liées à la fusariose sont encore parfois importantes, surtout lors d’épisodes chauds et secs comme à l’été 2016. Terres de Saint-Malo a mis en place un essai pour comparer plusieurs techniques d’élevage de plant et conclure sur la ou les plus performantes.

Quatre méthodes d’élevage à l’essai

Quatre méthodes d’élevages ont été testées (voir encadré). « Les élevages autres que le Hors-sol sous tunnel ont pour objectif d’éviter le desséchement des racines puisqu’en hors-sol les plaques sont posées sur une bâche dont la surface du sol n’est pas toujours plane », explique le technicien. L’élevage Sol sous tunnel n’a pas été reconduit en 2016, suite au mauvais résultat de 2015. Il a été remplacé par un autre élevage : le Compost sous tunnel qui résout le problème de rotation dans le tunnel. Sur les deux années d’essai, c’est la modalité Sol extérieur qui obtient le meilleur résultat. Toutefois, en 2016/2017, les pertes liées à la fusariose sont plus importantes qu’en 2015/2016. La modalité Compost sous tunnel est aussi performante que la modalité Sol extérieur au niveau statistique. Dans les deux cas, le pourcentage moyen de poireaux récoltés sans fusariose est proche de 90 %. « L’efficacité des systèmes d’élevage Sol extérieur et Compost sous tunnel est donc très bonne, malgré la météo 2016 en dessous des normes de pluviométrie », précise Jean-Philippe Stien. Avec une météo pluvieuse fin juin (deux fois plus que les normes), les plantations ont parfois été retardées, entraînant des plants plus vieux et donc moins performants à la reprise (plus de stress, donc plus de risque de fusariose). En effet, la durée d’élevage d’un plant de poireau doit être d’environ 11 à 12 semaines maximum. « Le type ou la méthode d’élevage de plant est une culture à part entière, une mauvaise gestion technique peut conduire à une perte de performance de ces systèmes d’élevage. Cet essai confirme que l’élevage de plant est à l’origine de la fusariose », assure le spécialiste. Par conséquent, il est impératif de maîtriser tout l’itinéraire technique de la production de poireau pour avoir le moins de fusariose possible. Car bien sûr, l’élevage ne fait pas tout, d’autres facteurs entrent en ligne de compte : les rotations, la fertilisation, le travail du sol, la structure du sol, l’irrigation au trou pour la reprise, etc.

Trois facteurs de développement de la fusariose

1 la parcelle : champignons dans le sol, mauvaise structure, fertilisation excessive, chaleur du sol…
2 le climat : sécheresse excessive, pluie orageuse, chaleur
3 le plant : mauvais élevage de plant entraînant un système racinaire insuffisant et/ou malade

Les méthodes d’élevages testées

Hors sol sous tunnel (2015-2016) : pose des plaques sur une bâche neuve dans le tunnel de production de plants
Sol sous tunnel (2015) : pose des plaques sur sol dans le tunnel de production de plants
Sol extérieur (2015-2016) : pose des plaques sur sol en extérieur avec une bâche de protection P17 ou Mikroclima surélevée (50 cm), ou sortie des plaques en mai pour pose sur sol en extérieur après un pré-élevage en Hors-sol sous tunnel

Compost sous tunnel (2016) : pose des plaques sur du compost dans le tunnel de production de plants.

 

Retrouvez les autres articles de notre dossier Poireau : 

L’enjeu capital du plant

Une offre française portée par la bio

Les plus lus

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

PNR BARONNIES PROVENCALES
L’IGP Abricot des Baronnies sur la rampe de lancement

L’abricot des Baronnies, qui attendait ce printemps la toute dernière validation de son IGP, est d’ores-et-déjà en ordre de…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes