Rhône : quelle qualité pour les sols maraîchers ?
L’assemblée générale du Bureau technique des maraîchers (BTM), qui s’est déroulée en mars dernier à Rillieux-la-Pape dans le Rhône, a permis la présentation d’une étude sur la qualité structurale des sols maraîchers du Rhône. [Article rédigé par Emanuelle Perrussel]
L’assemblée générale du Bureau technique des maraîchers (BTM), qui s’est déroulée en mars dernier à Rillieux-la-Pape dans le Rhône, a permis la présentation d’une étude sur la qualité structurale des sols maraîchers du Rhône. [Article rédigé par Emanuelle Perrussel]

Noémie Morel et Giulia Martini, étudiantes de l’université de Lausanne en Suisse, ont analysé le rapport matière organique sur argile comme indicateur de la qualité structurale des sols maraîchers du Rhône. Alors que des seuils de matière organique sur argile (MO/argile) ont déjà été définis comme indicateurs de fertilité des sols en grandes cultures dans le canton de Genève, les étudiantes ont réalisé plus de 100 prélèvements de sol chez 80 maraîchers du Rhône, adhérents au BTM. Une note du sol a été attribuée prenant en compte : la porosité du sol, la présence de racines, d’agrégats, la taille et la forme des agrégats.
Selon la nature des sols et les pratiques
Les étudiantes ont également interrogé les producteurs sur leurs pratiques (travail du sol et apport de matière organique). Ces observations couplées à des analyses de sols en laboratoire (stabilité, infiltration, analyses chimiques) ont permis d’établir des indicateurs de fertilité des sols. Les données suisses sur grandes cultures avaient permis d’établir qu’un ratio MO/argile de 24 % témoigne d’une bonne fertilité des sols, 17 % d’une fertilité moyenne et 14 % d’une fertilité dégradée. Dans le Rhône en contexte maraîcher : les résultats seraient de 17 % pour une bonne fertilité, 14 % pour une fertilité moyenne et 10 % pour une fertilité dégradée.
« Ces résultats sont différents par la nature sableuse des sols et la nature des pratiques maraîchères. Ils restent néanmoins à consolider, notamment en déterminant un seuil de “fertilité maximum” des sols du Rhône en prélevant des sols très peu travaillés (prairie permanente, forêt…) en proximité des parcelles déjà évaluées pour cette étude. L’influence des pratiques de mécanisation et d’amendement sur la fertilité du sol doit aussi être prise en compte. Les suites de cette étude feront l’objet d’un travail de thèse en partenariat avec l’Hépia (Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture) de Genève », a précisé Léo Truglia, conseiller maraîchage à la chambre d’agriculture.
Bureau technique des maraîchers : un dynamisme de 40 ans
Le Bureau technique des maraîchers existe depuis 40 ans. Il rassemble environ 120 producteurs conventionnels et bio animés par un conseil d’administration dont la moyenne d’âge est inférieure à 40 ans. Deux conseillers spécialisés de la chambre d’agriculture du Rhône assument les nombreuses actions du BTM auprès de ses adhérents (mails, échanges téléphoniques, SMS), et l’animation de groupes thématiques (production d’endives, agronomie, suivi jeune agriculteur, lutte biologique intégrée…). Pour 2025, le BTM lance trois nouveaux chantiers en lien avec le changement climatique en maraîchage. D’autres projets sont en cours sur l’utilisation de compost de biodéchets, l’emploi, la récupération des eaux de pluie et eaux de lavage…