Aller au contenu principal

Marketplace
[Coronavirus Covid-19] : De la restauration aux particuliers, la plateforme Prestachef s’est adaptée au confinement

Face à l’arrêt de la restauration hors domicile pendant le confinement, et à l’instar d’autres opérateurs grossistes ou marketplaces, la plateforme de prise de commandes Prestachef est passée du BtoB au BtoC. Et a acté le retour en force du produit français. Bilan par son dirigeant et fondateur Maxime Gues.

 

Un panier Prestachef.com pour les particuliers
© Julia Commandeur - FLD

Prestachef.fr est une plateforme de prise de commandes multifournisseurs (fruits et légumes, viande, marée, crèmerie, épicerie…) sur le marché des CHR (cafés hôtels restaurants), née d’une expertise de 15 ans dans le sourcing et la négociation tarifaire et lancée en novembre 2018. La marge se fait sur une commission globale sur les fournisseurs. Prestachef.fr totalise 580 clients actifs CHR en région parisienne et un chiffre d’affaires avant crise de 15 M€, pour un trend d’acquisition clients de 30 clients par mois. Pendant la crise sanitaire et le confinement, Prestachef a été déclinée en Prestachef.com : permettre aux particuliers de commander ces produits premium destinés aux chefs et se faire livrer chez eux en 24h. Rencontre digitale avec le fondateur et dirigeant Maxime Gues.

 

FLD : Passer du BtoB, la restauration, au BtoC, les particuliers, était-ce déjà en projet ? Quel était l’objectif ?

Maxime Gues : Ce projet n’était absolument pas prévu, ou alors très loin dans les cartons, et nous l’avons lancé mi-avril, trois semaines après le début du confinement. Notre objectif était de tester le marché du BtoC en proposant des produits premium aux particuliers confinés chez eux et surtout d’aider notre filière de production, en proposant un nouveau débouché à nos fournisseurs, dont les clients, les restaurateurs et hôteliers, étaient à l’arrêt. Nous n’avons pas sauvé à nous seuls ces producteurs, mais nous leur avons donné un coup de pouce, ça leur a surtout montré qu’on est sérieux, réactifs et qu’on les soutient.

 

 

FLD : Quel bilan tirez-vous de cette expérience ? Va-t-elle perdurer ?

Maxime Gues : Prestachef a l'avantage, contrairement à ses concurrents le plus souvent opérateurs depuis Rungis qui sont passé d'un modèle BtoB aux particuliers, d'avoir une gamme de produits bien plus large, des produits plus compétitifs, une livraison sans contact en 24h par camions écologiques du transporteur Ecolotrans. Nous margeons très peu car nous faisons bénéficier les particuliers de nos tarifs professionnels. Pendant le confinement, nous étions à 40-50 commandes par jour. Aujourd’hui, ce développement s’est calmé, avec en moyenne deux fois moins de commandes. Mais nous voulons conserver cette plateforme BtoC, car en fonction de ce que nous réserve l’avenir, nous serons prêts. A date [7 juillet 2020], le site a enregistré plus de 5 000 commandes avec un panier à 115 € en moyenne. La clientèle est francilienne, des CSP + avec enfants, mais l'idée, à terme, est de servir la France entière et de travailler plus en direct avec les producteurs.

 

FLD : Qui sont vos fournisseurs ?

Maxime Gues : Les fournisseurs de la plateforme BtoC sont les mêmes que ceux de la BtoB. Nous avons une cinquantaine de fournisseurs, qui vont du généraliste national -comme Pomona- aux fournisseurs spécialisés de taille moyenne sur Rungis qui servent 200-300 clients de la restauration par jour (Daumesnil Primeurs, Halles Paris Sud Rungis, Halles Prestige, Maison Bio Sain…), en passant par les fournisseurs locaux et spécialisés dans une filière qualitative (Imanol Jaca au Pays Basque sacré meilleur boucher au monde, Thierry Dumas et ses volailles fermières en Dordogne, les gariguettes de Prince de Bretagne ou les cerises des Monts de Venasque…). Et Prestachef va aller chercher de plus en plus les producteurs locaux.

 

FLD : Quelles sont les principaux produits commandés par les consommateurs ? Leurs principales exigences ?

Maxime Gues : Les fruits et légumes sont la catégorie la plus importante commandée (en volume), que ce soit en BtoB (24 % de nos volumes d’achats sur 15M€ de ventes) ou en BtoC (60 %). Les consommateurs veulent du frais, ils veulent des fruits et légumes de qualité. De manière générale, les produits que les particuliers commandent le plus sur Prestachef.com sont ceux un peu festifs, premium et faciles à cuisiner avec des enfants : côte de bœuf de Salers, fraises gariguettes, burrata à la truffe, les salades… Enfin, et c’est une condition presque sine qua non, l’origine France. Puis viennent le local le bio. Nous, nous sommes positionnés sur des produits premium, et 70 % de nos fruits et légumes -bientôt 100 % j’espère- sont origine France.

 

 

FLD : Le retour à la préférence nationale a donc été le principal enseignement de la crise sanitaire selon vous ?

Maxime Gues : Une crise sanitaire amène à revoir nos modèles alimentaires et cette crise du Covid-19 nous a tous fait réfléchir sur un modèle de produits français. C’est une tendance forte sur laquelle on revient, même si c’est plus cher et que les volumes sont moindres. Pour moi, c’est clairement une tendance qui va perdurer, même si certaines populations à plus faible pouvoir d’achat continueront à arbitrer différemment leurs achats alimentaires. Plus que de l’origine France, il y a une demande forte pour du local, et c’est pourquoi nous allons démarcher de plus en plus de producteurs locaux.

 

FLD : Outre le démarchage de nouveaux producteurs locaux, quels sont vos projets à court terme ?

Maxime Gues : Nous attendons de voir ce qui va se passer d’ici l’automne mais nous voulons nous étendre en province, avec certainement des bureaux en Aquitaine et dans le Nord. Pour cela, nous préparons une levée de fonds de 2 M€ -nous fonctionnons pour le moment uniquement sur fonds propres.

Les plus lus

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

PNR BARONNIES PROVENCALES
L’IGP Abricot des Baronnies sur la rampe de lancement

L’abricot des Baronnies, qui attendait ce printemps la toute dernière validation de son IGP, est d’ores-et-déjà en ordre de…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes