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Filière agneau
De belles perspectives pour l’agneau français

Après une année 2020 tumultueuse avec le confinement juste avant la fête catholique, la filière viande d’agneau semble avoir repris du poil de la bête.

« Il y a tout juste un an, on s’arrachait les cheveux ! Dans les premiers jours du confinement et à l’approche de Pâques, le marché de l’agneau s’était complètement effondré », se remémore douloureusement Patrick Soury, président de la section ovine d’Interbev. Après cette période de grand stress des éleveurs et abatteurs, la situation s’est rétablie pour être revenue à la normale aujourd’hui. Sur le reste de l’année 2020, le prix de l’agneau était satisfaisant pour les éleveurs et, malgré un petit tassement conjoncturel sur les mois de janvier et février 2021, la cotation reste élevée. Avec Pâques le 4 avril prochain, la cotation redécolle. « Ce très bon niveau de prix s’explique en grande partie par la moindre disponibilité des agneaux d’importations, détaille Patrick Soury. D’un côté, le gros des exports de la Nouvelle-Zélande est attiré par le marché chinois qui a retrouvé tout son dynamisme. De l’autre, le Brexit a ralenti les flux en provenance de Grande-Bretagne. » 2021 semble plutôt bien partie pour la filière ovine française, mais l’interprofession reste vigilante quant aux accords de libre-échange avec l’Océanie et l’attribution de contingents aux deux géants du mouton que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Favoriser l'installation ou la création d'atelier

Le prix de l’agneau payé à l’éleveur, actuellement à un bon niveau, pourrait inciter à la création d’ateliers ovins sur des exploitations ou bien à l’installation de nouveaux agriculteurs. Patrick Soury, très sensible à la question du renouvellement des générations, souligne la volonté des producteurs de dégager davantage de plus-value pour leurs agneaux, rendant le métier plus attractifs. « Nous avons pour ambitions de doubler les volumes d’agneau produit sous signe de qualité, explique-t-il. Cette montée en gamme doit absolument s’accompagner d’une redistribution de la valeur ajoutée sur toute la chaine de production. »

L’interprofession travaille aussi sur l’étalement de la production afin de répondre à la demande en agneau toute l’année. « Interbev Ovins soutient le dispositif Sicoop pour avoir un meilleur prévisionnel des sorties d’agneaux. Et nous travaillons toujours avec la restauration hors-domicile pour valoriser les agneaux issus des bassins laitiers, aujourd’hui exportés pour la plupart, alors que la restauration s’approvisionne en agneaux d’importation. »

L’agneau en cuisine sur les réseaux

En novembre, l’interprofession de la viande a intensifié la promotion de l’agneau sur les réseaux sociaux. En plus des communications régulières de @jadorelagneau, deux influenceurs culinaires ont rejoint la démarche. Chaque semaine, de nouvelles recettes étaient dévoilées. Papa en Cuisine propose notamment des recettes à réaliser avec les enfants et The Daily Saby propose aussi une idée de plat hebdomadaire à retrouver sur Instagram, Facebook et Youtube. « Nous adaptons nos outils de communication aux segments de population que nous voulons toucher », développe Patrick Soury, président d’Interbev Ovins. À savoir les 35-49 ans, les familles avec de jeunes enfants « pour faire d’une pierre deux coups et éduquer les plus jeunes à la consommation de l’agneau. » Pour cela, l’interprofession travaille à de nouvelles présentations des produits, des découpes plus adaptées à la consommation d’aujourd’hui, du haché… et une segmentation pour répondre à toutes les attentes. « Nous devons être vigilants à ce qu’il y ait toujours de la disponibilité d’agneau dans le commerce, qu’il soit français ou non. S’il vient à manquer, on risque de perdre des points de consommation qui sont ensuite très durs à reconquérir », met en garde Patrick Soury.

Les Français aiment toujours la viande et ceux qui la font

Malgré l’annulation du Salon de l’agriculture et l’habituelle affluence du grand public sur le stand Interbev pour (re)découvrir les métiers de la viande, les Français confirment leur attachement à la viande et à ceux qui la font.

Chaque année, l’interprofession du bétail et de la viande sort le grand jeu pour présenter la filière viande au grand public lors du salon de l’agriculture. La pandémie de Covid-19 ne permettant pas la tenue de l’évènement parisien cette année, Interbev a anticipé en menant une enquête auprès de 1 000 Français en décembre dernier pour connaître leur sentiment à l’égard de la viande et de ceux qui la font. Et les résultats sont plutôt encourageants pour les acteurs des filières ruminants allaitants car 89 % des personnes interrogées affirment que le savoir-faire des éleveurs français garantit une viande de qualité. Les consommateurs sont d’ailleurs de plus en plus attachés à l’origine des produits qu’ils achètent et d’autant plus lorsqu’il s’agit de viande. Pour la plupart des personnes interrogées, l’adage « manger mieux » se traduit par « manger français ». En effet, 90 % d’entre eux reconnaissent que la viande est un aliment qu’ils prennent grand plaisir à manger et à partager. Pour 89 % des personnes interrogées, la viande a toute sa place dans une alimentation équilibrée et elle est reconnue pour être une des meilleures sources de fer. Les trois quarts des interrogés soulignent que la consommation de viande est indispensable pour être en forme. Enfin, 73 % des personnes interrogées estiment que la production de viande contribue à la biodiversité du territoire et que la présence des ovins et bovins apportent de la valeur au paysage français.

La Commission européenne met sur la sellette les campagnes de promotion collectives de la viande

Dans une lettre adressée aux présidents de la Commission européenne à l’agriculture, à l’environnement et à la pêche et du Green Deal,  les représentants de plusieurs interprofessions de la viande et du bétail européennes dénoncent la stratégie de la commission européenne concernant la promotion de la viande rouge. En effet, sous couvert de protéger l’environnement et la santé des citoyens européens, la Commission prévoit, dans son plan d’action à venir pour 2021, la diminution drastique voire la suppression des aides pour les campagnes de promotion collectives de la viande. Les présidents des interprofessions française (Interbev), espagnole (Interovic et Provacuno), irlandaise (Board Bia), italienne (Intercarne Italia) et hongroise (Juh Terméktanács) ont rappelé l’importance du maintien du secteur de l’élevage allaitant de ruminant pour l’environnement, le piégeage du carbone, le maintien de l’économie en secteur rural. Les signataires de cette lettre soulignent également l’excellence de la viande européenne, les efforts faits pour réduire l’utilisation des antibiotiques et la confrontation avec la viande importée d’Amérique du Sud. Cette dernière contribue à l’image négative de la production carnée, avec un impact environnemental négatif et le non-respect des standards européens.

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