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Recul de la collecte de lait de chèvre, pression sur les revenus des éleveurs caprins et espoir sur l'exportation de fromages

La collecte de lait de chèvre a baissé en 2024 malgré une dynamique positive de l’exportation de fromages. Les éleveurs alertent sur l’urgence d’une revalorisation des prix pour garantir la pérennité de leur métier.

<em class="placeholder">collecte du lait de chèvre : le chauffeur tire un tuyau près de son camion.</em>
La collecte de lait de chèvre a pâti de la mauvaise qualité des fourrages récoltés l'an dernier.
© D. Hardy

Lors de l’assemblée générale de l’Anicap, le tableau conjoncturel dressé par Virginie Hervé-Quartier, économiste à l’Institut de l’élevage, souligne une situation tendue mais contrastée pour la filière caprine. « En 2024, la collecte laitière a reculé à 500 millions de litres, soit 17 millions de moins qu’en 2023, probablement liée à la qualité très moyenne des fourrages récoltés l’an dernier », a-t-elle expliqué. Les premiers mois de 2025 confirment la tendance, mais les volumes de mai (-0,5 % selon FranceAgriMer) laissent entrevoir un redressement.

<em class="placeholder">Mickaël Lamy, président de l’Anicap</em>

Côtés débouchés, l’exportation représente aujourd’hui un quart des volumes de fromages de chèvre, avec 24 500 tonnes expédiées en 2024, en hausse de 3 %. « Heureusement qu’il y a l’export pour tenir la demande car, sur le marché intérieur, la restauration hors domicile ralentit et les produits caprins pâtissent des arbitrages prix dans les grandes surfaces », résume Mickaël Lamy, éleveur dans le Maine-et-Loire et président de l’Anicap.

Des prix pour des éleveurs demain

Coté revenus, Sylvain Boiron, éleveur dans le Loir-et-Cher et secrétaire général de la Fnec, a lancé une alerte claire : « Quand la collecte baisse, c’est le revenu des éleveurs qui recule, et avec trois années sans revalorisation significative, c’est intenable. Il faut impérativement une hausse des prix à la production. » Il avertit : « Si on veut encore des gens pour traire des chèvres demain, il faut que ce métier permette de vivre, d’investir, de se moderniser. Sinon, c’est l’érosion garantie. »

Une analyse partagée par Mickaël Lamy, tout en soulignant une nécessité complémentaire : « Oui, la valorisation est cruciale, mais le premier levier du revenu reste la production ; cela reste le meilleur multiplicateur de revenu et le meilleur diviseur de coût de production. »

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