Aller au contenu principal

Assemblée générale FNO 2007
Il faut hausser le revenu des éleveurs par des primes

Après les États généraux d´Auvergne, de Poitou-Charentes Limousin, le débat s´engage pour l´obtention d´un meilleur revenu. C´était le thème de cette assemblée tenue à Paris le 12 avril.


« Priorité : revenu ! ». Ces deux mots engagent le débat et Serge Préveraud, secrétaire général adjoint de la FNO insiste d´entrée de jeu sur « la fragilité des exploitations ovines dont le revenu est souvent beaucoup trop faible pour véritablement se moderniser ».
Au fil du débat engagé avec Jean-Michel Lemétayer (FNSEA), Edouard Fabre (RAGT) et Samuel Gaborit (Jeunes Agriculteurs), les comparaisons vont bon train. En Lorraine, un calcul montre qu´il faudrait 1500 brebis pour obtenir un revenu équivalent à celui de 125 vaches allaitantes ou traire 280 000 litres de lait. Ce que tempère Jean-Michel Lemétayer en affirmant que l´import de viande bovine d´Argentine ou du Brésil pourrait ramener la viande française à deux euros le kilo.
La FNSEA estime néanmoins nécessaire une compensation équitable entre productions. De nombreux intervenants des régions soulignent le différentiel de revenu entre les productions viande, non à cause des prix mais par les aides octroyées.

Des primes complémentaires nécessaires
Pour Jean-Michel Lemétayer, la demande des éleveurs ovins doit être précisée. « Tout le monde reçoit une prime à la brebis et nous militons pour que sur la PHAE, il n´y ait pas de nouveaux exclus. C´est donc sur le second pilier et peut-être avec des aides régionalisées qu´il faut porter une revendication. »
Pour certains éleveurs présents, l´aide doit être argumentée « si l´éleveur ovin disparaît, c´est la friche. Les ovins garantissent la protection de l´environnement, la biodiversité, la défense contre l´incendie. Des primes et prestations spécifiques peuvent être envisagées, notamment avec la disparition des CTE. ». Se pose donc la question : « Sur quels leviers agir ? Surtout que l´on ignore si demain le découplage sera total ou pas. Ce choix pèsera sur l´évolution des compensations » estime Jean-Michel Lemétayer.

Pour Bernard Martin, président de la FNO : « il faut se positionner sur des objectifs clairs et des projets mais aussi dialoguer avec les autres producteurs dans les départements, y compris sur les DPU. Sur le second pilier, il est possible d´imaginer une politique contractuelle qui assurerait certaines aides. » Edouard Fabre note : « qu´il faut se rappeler que ces compensations sont justice. Les aides peuvent aussi se mutualiser entre productions. »
Enfin, Jean-Michel Lemétayer précise « que le producteur doit aussi se battre pour obtenir de la valeur ajoutée et donc améliorer ses performances ce qui nécessite d´investir, de se moderniser. »

Se battre pour obtenir l´équité
Dans sa conclusion, Bernard Martin insiste « sur le faible niveau de soutien par les primes par rapport aux autres productions. Nous devons réclamer notre part : sans revenu, il n´y a plus de filière et de consommation. La politique de certains autres pays de l´UE conduit au déclin du cheptel et au départ des éleveurs. Les éleveurs ovins devront se battre ensemble pour obtenir l´équité. Notre devoir est de travailler sur l´installation, sur la formation au métier et d´avoir un outil génétique performant. Le plan de modernisation des bâtiments est un échec . 2007 servira uniquement à éponger les dossiers en attente. Les éleveurs ovins doivent obtenir un réseau syndical fort avec des adhérents actifs et revendicatifs. Nous ne devons pas être des assistés : notre travail mérite salaire et notre métier a un coût. »

Les plus lus

Bouc de race saanen
Quels boucs choisir en 2024 ?
Le catalogue Capgènes des semences de boucs alpins et saanen vient de paraître. Le meilleur de la génétique caprine française est…
Elise, Jérôme et leurs deux filles, de 8 et 11 ans, vivent au milieu des animaux. Lapins, cochons, chèvres, chevaux, vaches, oies, ânes et chiens cohabitent à la ferme ...
« Mon mari boucher vend de la viande de porc et de chevreau de la ferme »
Élise et Jérôme Happel élèvent des chèvres et des porcs en Alsace. Boucher de métier, Jérôme valorise la viande caprine issue de…
Chèvrerie vue d'avion
« On veut travailler dans de bonnes conditions et que les chèvres soient bien »
L’EARL des Tilleuls a investi dans un bâtiment tout confort pour travailler dans de bonnes conditions. Salle de traite, stalle de…
Répartition régionale du cheptel français de chèvres au 1er novembre 2023 et évolution par rapport à 2022
Recul du cheptel caprin quasi généralisé en 2023
Le cheptel caprin français est en recul dans quasiment toutes les régions. Analyse et graphique de l’Institut de l’élevage.
Émilien Retailleau et ses chèvres poitevines
« Je vends des chevreaux élevés sous la mère »
Émilien Retailleau, éleveur d’une cinquantaine de chèvres poitevines à la ferme de la Bonnellerie dans la Vienne, commercialise…
Améliorer le bien-être des chèvres via l’aménagement des bâtiments
Un mini-guide pour enrichir l'espace de vie des chèvres
L'Anicap édite une plaquette qui montre quatre types d'aménagements à installer facilement dans une chèvrerie.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre