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« Les chevreaux sous les mères ont induit la lactation »

Lucie Lechevalier, éleveuse d’une soixantaine de chèvres alpines en Isère, a réussi à induire la lactation de cinq chèvres en leur faisant adopter des chevreaux.

<em class="placeholder">L&#039;éleveuse frictionne le nouveau-né.</em>
Selon l'éleveuse iséroise, il est important de choisir des chevreaux bien dynamiques pour garantir la réussite de l'adoption.
© DR

À la ferme de Ser Clapi, en Isère, une partie des chevreaux est élevée sous les mères. Ne souhaitant pas réformer cinq de ses chèvres primipares qui n’avaient pas pris lors de la reproduction, l’éleveuse a tenté de faire adopter un chevreau à chacune d’elles. L’objectif était de confier au chevreau, né d’une portée double ou triple, la tâche de stimuler fréquemment les mamelles de sa nourrice.

Isolées dans des cases individuelles mais à proximité du troupeau

Elle a profité d’une période de mises bas groupées pour introduire un chevreau tout juste né auprès de l’une des primipares vides. « Il est important que les mères adoptives soient présentes dans l’espace des mises bas pour bénéficier de ce bain hormonal, mais séparées des autres pour permettre au chevreau de s’attacher à sa nourrice », explique Lucie Lechevalier. Les cabris et leurs nourrices sont restés dans des cases individuelles pendant environ dix jours avant de rejoindre le reste du troupeau.

« Le plus gros du travail se fait lors de l’adoption, il faut être très présent pour encourager la nourrice et permettre l’attachement du chevreau, précise l’éleveuse. Au début, les chevreaux ont commencé à stimuler les mamelles en cherchant le lait de réserve. Comme ce n’était pas suffisant pour couvrir leurs besoins, il a fallu les biberonner dans un premier temps. Mais rapidement, les chèvres induites ont produit suffisamment de lait pour les nourrir. »

Adoption et induction de la lactation réussies 5/5

L’expérience a été un succès puisque cinq chèvres sur cinq ont induit une lactation suite à l’adoption d’un chevreau. Ces chèvres n’ont pas été traites tant qu’elles allaitaient leurs chevreaux. Après le sevrage, lors du premier contrôle laitier, les chèvres induites ont produit entre 0,4 et 3,2 kilos de lait après 46 jours de stimulation. Lors du second contrôle laitier, leur production laitière était comparable à celle des autres chèvres, autour de 2,5 kilos de lait, environ 80 jours après l’adoption.

 

« L’une des cinq chèvres induites se trouvait parmi les 10 % des meilleures productrices, tandis que les autres atteignaient la moyenne basse. Une seule avait une production juste suffisante pour nourrir son chevreau, et n’est donc pas passée à la traite. » Pleinement satisfaite, l’éleveuse iséroise prévoit de réitérer l’expérience en 2025, en faisant adopter des chevreaux à une quinzaine de chèvres, soit environ 15 % du troupeau.

Lire aussi : De longs efforts pour déclencher une lactation sans mise bas

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