Les chèvres boivent au Pradel
La ferme expérimentale caprine du Pradel consomme en moyenne 4 000 litres d’eau par jour. L’abreuvement représente le premier poste de consommation mais avec des variations dans l’année.
La ferme expérimentale caprine du Pradel consomme en moyenne 4 000 litres d’eau par jour. L’abreuvement représente le premier poste de consommation mais avec des variations dans l’année.




La ferme expérimentale caprine du Pradel en Ardèche s’est équipée de treize compteurs à eau dans le cadre du projet Cerceau. Cinq sondes de températures et d’humidité ont aussi été installées afin d’expliquer la variabilité de la consommation. En bâtiment, en laiterie et en fromagerie, les compteurs automatisés ont enregistré les consommations d’eau toutes les quinze minutes pendant vingt mois.
Un besoin d’eau pour faire du lait
Chaque jour, 4 000 litres d’eau sont en moyenne nécessaires pour abreuver les 217 chèvres, les boucs et les jeunes, nettoyer les deux salles de traites expérimentales et fabriquer des picodons. Cela fait en moyenne 6,5 litres d’eau pour un litre de lait produit. « L’abreuvement des animaux reste le principal poste avec 54 % de la consommation d’eau », explique Romain Salles, chargé de projet à l’Institut de l’élevage. Chaque chèvre boit en moyenne 8 litres par jour mais la température, l’alimentation, l’accès au pâturage, l’humidité ambiante ou le stade de lactation influencent la consommation d’eau.
La température augmente la conso
Par exemple, une hausse de la température peut quadrupler la consommation journalière d’eau d’une chèvre. « Chaque degré en plus, c’est 0,3 litre consommé en plus », calcule Élisa Landais de la chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes. De même, le pâturage d’herbes fraîches, riches en eau, réduit significativement les besoins en abreuvement au bâtiment. Chaque heure passée au pâturage diminuerait ainsi la consommation de 0,5 litre par chèvre. Un effet statistiquement significatif de l’humidité ambiante a aussi été observé sur les besoins en eau des chèvres. Une augmentation de 10 % de l’humidité moyenne se traduit ainsi par une diminution de la consommation de 0,2 litre. « Mais une humidité trop importante apporte de l’inconfort aux animaux », rappelle Romain Salles
Au-delà de l’abreuvement, les mesures du Pradel ont montré que la laiterie (avec ses deux salles de traites expérimentales) consommait 1 200 litres par jour, soit 30 % de la consommation globale. Avec 600 litres par jour, la fromagerie consomme, elle, 15 % du global. Ces mesures mettent en lumière les enjeux de la gestion de l’eau et appellent à rechercher des pistes d’économie.
Les compteurs, utiles pour suivre sa consommation… et repérer les fuites

Les compteurs à eau permettent de mesurer précisément les volumes consommés. Ils sont aussi utiles pour repérer des fuites comme ce fut le cas sur la canalisation d’arrivée d’eau des boucs au Pradel. « Le 11 décembre, la consommation était normale, se souvient Romain Salles, mais dès le 12, une fuite a commencé à apparaître avec une augmentation régulière du volume d’eau consommé. » Bien que modérée, la fuite représentait un débit de 500 litres par jour, soit un mètre cube d’eau perdu tous les deux jours. « Ce genre de fuite est souvent invisible, car l’eau peut s’écouler dans une canalisation enterrée ou bétonnée, rendant sa détection difficile sans outils adaptés. »
Privilégier les compteurs volumétriques
On peut trouver des compteurs de bonne qualité à partir d’une centaine d’euros. « Ce qui va coûter cher, c’est plutôt l’installation, remarque Romain Salles, mais un bricoleur peut le faire lui-même. Il est important de choisir un compteur adapté au diamètre de la canalisation et de privilégier un modèle volumétrique. Ce type de compteur est précis, même à faibles débits, ce qui est essentiel pour détecter les petites fuites. »