Aller au contenu principal

Ail de France : un potentiel en baisse et de sérieux problèmes de qualité

Les volumes d’ail hexagonaux seront moindres cette année. La faute à la sécheresse qui impacte fortement la qualité du produit. Les producteurs appellent à la compréhension de leur principal client, la GMS.

Selon une note d’Interfel en date du 30 août dernier, les volumes sont en retraits d’environ 20%, ce qui laisse un potentiel provisoire de 12 000 t au début septembre.
© Philippe Gautier-FLD

Les producteurs français d’ail s’apprêtent à vivre une campagne 2021-2022 difficile. La saison a été lancée à l’occasion d’une réunion à Paris, le 9 septembre au Palais du Luxembourg, à l’invitation du sénateur du Gers, Alain Duffourg.

Lire aussi

Ail : après l’euphorie, l’inquiétude

[Fruit Logistica 2022] Condifrance veut développer le segment de l’ail noir, entre autres dans l’industrie

Un potentiel déjà en baisse de 20 %

L’ail français est tributaire, comme toutes les autres productions, des conditions météorologiques. Cette année, ce fut particulièrement le cas : « 2022 a surpris avec un début de récolte très précoce, de l’ordre de 8 à 10 jours selon les bassins de productions, souligne Christiane Pieters, présidente d’Aniail, le contexte de la sécheresse a aussi influé sur le calibre, plus petit, et quelques problèmes de coloration pour l’ail violet ». De plus, l’étape de séchage se déroule dans des conditions de températures extrêmes (des pointes à 50°c ont été notées). Cela impacte la qualité des produits et oblige à un tri sévère de la part des producteurs, entamant les volumes disponibles.   

La production d’ail français tourne autour des 22 000 t par an, dont 15 000 t sont destinées au marché de consommation (le reste est destiné à la filière semences). « Le produit n’est pas au mieux pour une commercialisation sereine cette année, reconnaît Christiane Pieters. Nous n’atteindrons pas 100 % de qualité commercialisable ».

Selon une note d’Interfel en date du 30 août dernier, les volumes sont en retraits d’environ 20 %, ce qui laisse un potentiel provisoire de 12 000 t au début septembre. Seule consolation, l’Espagne, principal concurrent du produit français, connaît les mêmes situations et ne devrait pas représenter un recours pour la distribution.

Consommation : un retour à la normale après 2020

En 2020, les ventes d’ail français avaient connu une belle augmentation. En 2021, la situation est revenue à la normale, voire un peu en retrait par rapport à la moyenne sur cinq ans. Selon les données de Kantar Worldpanel, 62,2% des ménages ont acheté de l’ail français en 2021 contre 64,5% en 2020 (moyenne sur 5 ans :  62,4 %). Les quantités achetées par acte d’achat s’établissent à 210 g (soit grosso modo un filet de 3 têtes) contre 220 g en 2020.

En magasin, l'Association nationale interprofessionnelle de l'ail (Aniail) déploiera sa communication avec des PLV (affiches et stop rayons), une théâtralisation « Mon ail français ». Les unités de ventes consommateurs (UVC) seront commercialisées avec le logo « Mon ail français ».

 

L’agréage de l'ail, un point de discorde

L’agréage est une procédure importante pour la production d’ail français, qui commercialise 70 % de ses tonnages en grande distribution. Traditionnellement, des coupes de bulbes sont réalisées par les agréeurs. S'ils découvrent une gousse présentant des symptômes similaires au « Waxy » (aspect translucide et cireux avec une forte odeur caractéristique), les bulbes sont déclassées entraînant des pertes importantes de volumes.

Dans le contexte de cette campagne, la procédure est fortement ressentie par l’amont : « Nous espérons que les services qualité des enseignes se montreront bienveillants face à la situation que nous connaissons », a déclaré la présidente d’Aniail.

Rémy Algayres, directeur clientèle d’Agri Condiments, s’est voulu un peu rassurant : « L’agréeur, c’est un peu le sheriff. L’agréage parfait n’existe pas. Je pense qu’il vaut mieux communiquer auprès de lui en expliquant que la coupe longitudinale d’une tête pour agréer, ce n’est pas possible. Depuis une semaine, j’ai quand même remarqué une meilleure écoute de la part de la grande distribution ».

Des surfaces en progression

Dans un contexte difficile, la filière peut malgré tout se féliciter de voir ses surfaces augmenter (ce ne fut pas toujours le cas). Ainsi, en 2021, cette augmentation moyenne a été de 9 % pour atteindre 3 520 ha de production. Le phénomène a concerné l’ensemble des bassins de production traditionnels mais aussi les « nouvelles » zones comme le Centre et le Val de Loire.

L’Occitanie demeure toujours le premier producteur d’ail avec 65 % des surfaces, le Tarn (842 ha) et le Gers (730 ha) menant la danse. Vient ensuite la Région Auvergne-Rhône-Alpes avec 22 % des surfaces : l’essentiel se situe dans la Drôme (662 ha). Les Hauts-de-France, connus surtout pour l’ail fumé d’Arleux, regroupent 5 % des surfaces. Les 8 % restant concernent les autres régions françaises.

 

     

Les plus lus

Producteur de myrtilles et ingénieur de l'INRAE préparent  préparent un lâcher de Ganapsis kimorum pour lutter contre Drosophila suzukii à Saint-Julien-du-Gua en Ardèche.
Ardèche : lutte biologique contre Drosophila Suzukii sur myrtilles sauvages

En Ardèche, début juillet, un lâcher de Ganapsis kimorum, ennemi naturel de Drosophila suzukii, a eu lieu sur myrtilliers.…

annie genevard ministre de l'ag(riculture en visite officielle en PACA
Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes : 8 millions d’euros pour la rénovation des vergers

Le dispositif couvre les campagnes 2025-2026 et 2026-2027. La campagne de dépôt des demandes d’aide est ouverte jusqu’au 8…

<em class="placeholder">L’Aprel travaille sur deux approches contre les pucerons : des produits de biocontrôle et des auxiliaires de culture.</em>
Biocontrôle en fraises : actionner les leviers contre les pucerons

Avec le non-renouvellement du spirotétramat, pour la culture de fraises, difficile de lutter contre les pucerons. Mais de…

<em class="placeholder">Tomasz Spizewski, vice-président de l&#039;Association polonaise des producteurs d&#039;asperges, également chercheur à l&#039;Université des sciences de la vie de Poznań.</em>
L’asperge passe du blanc au vert en Pologne

Que ce soit au niveau de la production ou de la consommation d’asperges, les Polonais délaissent de plus en plus les asperges…

PPL Duplomb : le Conseil constitutionnel valide l’essentiel du texte, sauf la réintroduction de l’acétamipride
Portail Reussir

Le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 7 août sur la controversée proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb. Si l’…

Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?
Portail Reussir

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 18 juillet 2025 sur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes