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Marquage des œufs : l’Europe l’impose à la ferme

Pour renforcer la traçabilité et l’information des consommateurs, l’Union européenne transfère l’obligation de marquage des œufs du centre de conditionnement à l’élevage de poules pondeuses. 

L’Europe impose le marquage des œufs à la ferme
Depuis l'adoption du nouveau règlement en août 2023 qui sera obligatoire le 8 novembre prochain, les autorités sanitaires françaises n'ont pas indiqué si la France allait maintenir la dérogation du marquage à la ferme.
© Vencomatic


 

Pourquoi rendre obligatoire le marquage des œufs à la ferme ? 

Par son règlement 2 023/2 464 du 17 août 2023, l’Union européenne a révisé les normes de commercialisation des œufs. Afin de renforcer l’information des consommateurs et d’améliorer la traçabilité, comme elle s’y est engagée dans sa stratégie Farm to fork, la Commission rend obligatoire le marquage des œufs à la ferme, avec un numéro propre à chaque élevage de poule pondeuse.

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Quand s’appliquera l’obligation de marquage des œufs à la ferme ?

Ce règlement entrera en application le 8 novembre 2024. L’ancien règlement de 2013, autorisait le marquage des œufs des élevages de plus de 250 poules (voir détail), au choix sur le site de production ou dans le premier centre d’emballage. Si le marquage avait lieu en centre de conditionnement, les œufs devaient y arriver dans des conteneurs identifiés avec le nom, l’adresse et le numéro de production, le nombre d’œufs et leur période de ponte.

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L’obligation de marquage à la ferme devrait apporter une sécurité supplémentaire sur les origines, face à des œufs coquilles importés à la traçabilité imparfaite (voir ci-dessous).

 

Le marquage des œufs pour prouver la traçabilité « poussée » des œufs

Comme le changement de réglementation a été motivé par un renforcement de la traçabilité, les États membres qui prouveront qu’ils assurent déjà cette traçabilité à partir de critères objectifs, pourront continuer à marquer les œufs dans les centres de conditionnement. L’administration française ne s’est pas encore prononcée sur la possibilité ou non d’exemption. 

"Un travail commun et de collaboration entre le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et les organisations professionnelles concernées est en cours pour déterminer ces exemptions avant le 8 novembre 2024 par la France", précise le Ministère de l'Agriculture. Ces exemptions accordées par l'Etat membre sur la base de critères objectifs donneront lieu à un marquage dans le premier centre d’emballage et "devront être proportionnées, non discriminatoires et ne pas nuire à l’objectif de traçabilité des œufs.

« En France, la traçabilité est déjà poussée, argumente Alice Richard, directrice du CNPO, le comité national de promotion de l’œuf. Nous estimons que le marquage en centres de conditionnement assure déjà cette traçabilité. Si le marquage devient obligatoire à la ferme, il faudra voir quel accompagnement pourra être en réponse aux investissements et au surcoût, notamment pour les petits producteurs. »

« La dérogation au marquage en élevage ne pourra être que du cas par cas, argumente, pour sa part, Thomas Bartlett, du Snipo, le syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf. Nous sommes attachés à la traçabilité. Le marquage à la ferme apportera une sécurité supplémentaire pour garantir l’origine des œufs aux consommateurs. » Certains groupements accompagnent déjà l’investissement dans les élevages.

 

Des équipements de marquage à adapter au volume d’œufs

Il existe deux grandes catégories d’équipements de marquage, utilisables à la ferme : par tamponnage et par imprimante à jet d’encre. Quand le ramassage est manuel, les systèmes par tamponnage suffisent. Il existe des tamponneuses manuelles, par rangée d’œufs, ou automatique, à l’alvéole. Les prix débutent à 1 500 euros.

 

 
L’Europe impose le marquage des œufs à la ferme
Tamponnage automatique avec un modèle Nuovo. Avec la traçabilité dès le lieu de production, la garantie de sécurité monte d'un cran.
© P. Le Douarin

Dans les élevages équipés d’une emballeuse et devant gérer un flux plus important d’œufs, le marquage peut être assuré par des imprimantes à jet d’encre. Ces imprimantes s’installent sur l’emballeuse. « En plus du débit permis, les imprimantes ont l’avantage d’être simples d’utilisation, par exemple pour changer de code si on a plusieurs bâtiments », souligne Tony Philippe, de Vencomatic.

Chaque fabricant d’emballeuses propose des imprimantes compatibles avec ses modèles. « L’installation d’un système de marquage n’a pas d’incidence sur la vitesse de ramassage », rassure Maxime Tréhorel, d’Ovoconcept. Le modèle d’imprimante sera à calibrer sur la capacité de l’emballeuse, avec des coûts de 5 000 à 9 000 euros.

À l’investissement, il faudra ajouter le coût des consommables. « Pour une imprimante, une cartouche d’une cinquantaine d’euros permet de marquer 250 000 œufs », chiffre Maxime Tréhorel.

 

La réglementation actuelle sur le marquage des œufs

- Si l’éleveur détient moins de 250 poules et remet ses œufs directement au consommateur, il indique seulement son code producteur sur chaque œuf (document cerfa 15 296*01 à envoyer à la DDPP)
 
- Avec plus de 250 poules, l’œuf doit transiter par un centre de conditionnement agréé et porté quatre mentions : le code d’élevage (0,1,2,3), le code pays d’origine (FR), le code élevage, le code bâtiment.
 
 

Témoignages à propos du marquage des œufs

Guillaume Lancelin, producteur d'œufs en vente directe à Astille, en Mayenne

L’Europe impose le marquage des œufs à la ferme
Guillaume Lancelin, éleveur de poules pondeuses en vente directe en Mayenne
© G. Lancelin

« Producteur avec 20 000 poules, je fais de la vente à la ferme, donc le marquage est obligatoire. Je n’ai pas eu le choix pour garder mon agrément. Depuis trois ans, je me suis équipé d’une tamponneuse Nuovo (Easystamp R6 Compact) qui est sur l’emballeuse. Ça ne rallonge pas le temps de travail. J’ai investi dans les 2 500 euros ».

 

Valentin Guyon, producteur d'œufs en Label rouge à Bézu-le-Guéry, dans l’Aisne

 

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Valentin Guyon, éleveur de poules Label rouge dans l'Aisne
© V. Guyon

« Dans le cahier des charges Label rouge, le marquage est obligatoire à la ferme, si le centre de conditionnement n’est pas exclusivement en Label rouge. Pour mes 12 000 poules, je me suis équipé d’une imprimante à jet d’encre reconditionnée (Nuovo Egg Jet Sprinter R6), que j’ai payée 5 000 euros. S’ajoutent 1 000 euros d’encre par an. C’est un investissement deux fois plus élevé que pour une installation par tamponnage, mais cela demande moins de temps de travail. C’est simple et rapide pour changer les informations, comme le numéro de bâtiment. Chaque jour, on fait des vérifications de traçabilité sur six alvéoles pour s’assurer que le marquage est bien fait ».

 

Quel marquage pour les œufs importés ?

La réglementation actuelle comporte des trous dans la raquette en matière de traçabilité sur le pays d’origine des œufs importés en coquille.

 

L’Europe impose le marquage des œufs à la ferme
© Source : Réussir Volailles d’après la réglementation

Le marquage individuel des œufs provenant d’un pays tiers n’est obligatoire que s’ils sont directement destinés au consommateur final, via des GMS ou d’autres circuits (grossistes notamment). Il n’est pas obligatoire pour les envois vers un centre de conditionnement. La marchandise doit être accompagnée d’un document officiel des services vétérinaires du pays exportateur et la DDPP (1) du département de réception doit être avertie. Propre à chaque lot, le document mentionne l’identification du véhicule de transport, ainsi que le code des œufs.

(1) Direction départementale de la protection des populations
Rédaction Réussir

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