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L’AOC luberon pousse ses vins blancs

Si l’AOC luberon a toujours fait la part belle aux cépages blancs, elle a décidé de mieux le faire savoir et de miser sur une montée en gamme des cuvées.  

En 2021, la production de blanc en AOC luberon a atteint 23 % soit autant que celle de rosé. Une spécificité sur laquelle l'AOC entend miser durablement.
© C.Gerbod

Trait d’union entre la Vallée du Rhône et la Provence, le Luberon joue la carte de l'implantation de son vignoble, entre 200 et 500 mètres d’altitude, pour valoriser sa production de blancs. Elle en présentait une sélection lors d’une dégustation pour la presse spécialisée, le 19 avril dernier.

« Un profil sudiste mais pas trop »

Sur sa production moyenne annuelle de 160 000 hectolitres, la part du blanc dépasse 20 %. Une part nettement supérieure à la moyenne du vignoble rhodanien qui ne dépasse guère 10 %.

Le terroir a traditionnellement fourni des vins de base en ugni blanc aux mousseux bon marché. Mais ces dernières années, le vignoble a mis le cap sur la valorisation des cuvées.

« Nous avons un profil sudiste mas pas trop », résume  Sylvain Morey, vigneron du domaine La Bastide du Claux et vice-président du Syndicat des vignerons du Luberon. Arrivé sur l’appellation il y a 20 ans, ce bourguignon d’origine a été surpris par l’acidité naturelle des vins, lui qui pensait tomber sur des blancs sudistes opulents. Il fait partie de ceux qui croient fort au potentiel des blancs grâce à leur profil intense et frais.

« Ce qui m’intéresse c’est que, potentiellement, on peut faire ce que l’on veut. On a une acidité tartrique suffisante pour se passer de l’acide malique », développe-t-il. Il met également en avant l’amplitude thermique, mesurée par une étude récente : « elle est de 12 à 13 degrés dans le Luberon contre 5 à 6 degrés sur Avignon. On a tous les types d’orientation », précise-t-il.

Se différencier sur le plan commercial

Au Château La Verrerie, Valentine Tardieu Vitali, directrice et oenologue, a fait passer la part des blancs de 15 % à 30 % de la production entre 2017 et 2021. « Je me suis rendue compte en arrivant qu’il y avait beaucoup de terroirs prédestinés pour les blancs », explique-t-elle. Un choix qu’elle juge gagnant sur le plan commercial.  Elle estime que « ça fonctionne bien. Mieux vaut vendre de beaux blancs que des rouges entrée de gamme où l’on est concurrencé par des vins beaucoup moins chers ».

Bien choisir les cépages pour préserver le style

La préservation du profil équilibré passe par une forte attention portée aux cépages, changement climatique oblige. Cépages autochtones, la clairette et le bourboulenc sont de retour car ils résistent à la sécheresse et modèrent les degrés. Le vermentino (rolle) et le grenache blanc sont aussi plus adaptés. Viognier, marsanne et roussanne devraient à l'inverse diminuer car les fortes chaleurs les pénalisent. Difficile de garder leur qualité sans irrigation.

Pour Sylvain Morey, « on est dans un cap intéressant. Aujourd'hui, une partie des cépages blancs va dans les rosés mais ça change et ils reviennent sur les blancs. » Pour autant, l’idée n’est pas d’uniformiser les blancs du Luberon. « Partir sur des vins technologiques, trop thiolés, ce serait se tirer une balle dans le pied », considère Valentine Tardieu Vitali. L'appellation vise un statut de cru blanc de la vallée du Rhône.

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