Prix du lait : la laiterie Sill se diversifie pour mieux valoriser le lait
Le groupe breton Sill cherche à augmenter ses fabrications de produits laitiers de grande consommation (PGC) pour réduire son exposition aux produits industriels laitiers de commodité.
Le groupe breton Sill cherche à augmenter ses fabrications de produits laitiers de grande consommation (PGC) pour réduire son exposition aux produits industriels laitiers de commodité.


Si le transformateur laitier Sill (marques Malo, Le Gall, Le petit basque ...) est connu pour ses produits de grande consommation (PGC) tels que les beurres, yaourts et desserts lactés, il fabrique aussi du cream cheese pour l'export, des poudres de lait infantile et des poudres de commodité soumises aux caprices du marché mondial.
« Si le beurre a très bien valorisé le lait en 2024 - 2025, ce n'est pas le cas de son coproduit la poudre de lait. La valorisation beurre poudre - c'est-à-dire le prix du lait permis par la vente du couple beurre et poudre - n'était que de 410 euros les 1000 litres cette fin d'été. Si la valorisation beurre poudre baisse encore ces prochaines semaines et mois, nous fabriquerons moins de beurre », plante Yannick Auffret, responsable des ressources laitières de la Sill.
Il ajoute que « pour réduire son exposition aux mauvais prix de la poudre de lait, l'entreprise souhaite augmenter sa part d'ultra-frais et diversifier son mix produits vers les PGC pour mieux valoriser la protéine laitière ».
Un lait UHT local pour valoriser la proteine
C'est le sens du rachat de Puffy's, une marque de Skyr bio (ultra-frais hyper protéiné entre le fromage blanc et le yaourt). Autre exemple, le lancement du lait UHT local - "Lait Malo engagé" -, lancé en mars 2025. « Il permet d'optimiser l'utilisation de la ligne de fabrication des soupes UHT (NDLR : La Sill fabrique des produits laitiers pour 70% de son chiffre d'affaires, des soupes pour 15% de son CA et des plats cuisinés surgelés pour 15%). »
La laiterie, les distributeurs du Grand Ouest et les organisation de producteurs (OP) Galeo, Rolland et Triballat ont abouti à un engagement pour un prix du lait de 520 euros les 1000 litres (primes aux taux butyreux et protéique comprises) pour les 260 producteurs de lait conventionnel engagés en OP (sur 370 exploitations conventionnelles au total). Ce prix s'applique aux volumes vendus, encore modestes en cette année de lancement, mais avec un objectif 2026 de 10 millions de litres. « Si le produit fonctionne, il permettra de soutenir le prix du lait, qui était en 2025 proche des autres laiteries du Grand Ouest et en hausse de 25 €/1000 l par rapport à 2024 », ajoute Yannick Auffret.
Un prix plancher pour les jeunes installés
Le groupe vient également de lancer une initiative originale pour faciliter les installations en soutenant le prix du lait des jeunes installés. « Il s'agit d'un prix plancher, garanti pendant cinq ans, dont le montant sera révisé régulièrement. Nous avons déjà assuré deux installations de couples, pour lesquels l'installation n'aurait pas pu aboutir sans cette garantie », détaille Yannick Auffret.