Aller au contenu principal

L’Ifip et les Cuma proposent une appli pour chiffrer le coût d’un épandage du lisier

L’Ifip et le réseau des Cuma Ouest ont élaboré un calculateur permettant de déterminer les coûts et la durée des chantiers d’épandages alternatifs à la traditionnelle tonne à lisier et son tracteur.

L'application calcule le coût de fonctionnement et le temps de travail nécessaire pour des équipements d'épandage alternatifs.
© D. Poilvet

L’outil de chiffrage des coûts d’épandage proposé par l’Ifip et des Cuma Ouest (1) détermine le coût du m3 de lisier épandu ainsi que la durée de l’épandage sur la base d’un ensemble d’information à saisir : quantité de lisier à épandre, distance moyenne du parcellaire… L’utilisateur a notamment le choix, via des menus déroulants, entre de multiples équipements d’épandage (épandage sans tonne à lisier, automoteurs de type « Terragator » disposant de sa cuve à lisier ou les Quadraferti pour des épandages sans tonne) et d’organisation de chantier. Le calculateur propose en outre une liste complète d’équipement : buse palette, rampe à buses, pendillard, enfouisseur à disque et à soc. Les simulations sont également envisageables pour du digestat liquide issu de la méthanisation, puisqu’il s’agit généralement des mêmes équipements.

Cette première version, ne nécessite pas d’être un expert car la plupart des cellules sont prérenseignées via des menus déroulants. Outre la nature des équipements et organisations de chantiers mentionnées précédemment, les volumes des tonnes à lisier et les largeurs d’épandage sont à renseigner via une liste prédéfinie. D’autres critères nécessaires au calcul ont par ailleurs été prérenseignés et ne sont pas modifiables dans la version libre de l’outil. Il s’agit notamment des coûts d’usage des équipements (principalement issus du barème de l’APCA pour les situations les plus courantes), des vitesses de transport sur route (du tracteur ou du camion-citerne), du débit instantané d’épandage (en sortie de tonne à lisier, de l’automoteur et d’un épandeur sans tonne à lisier), du coût de la main-d’œuvre (fixé à 20 €/h), etc... l’ensemble de ces critères étant toutefois consultable sur un guide méthodologique téléchargeable (2).

De nouveaux équipements pour plus d’efficacité

L’agrandissement des élevages est une tendance de fond impliquant une spécialisation des compétences. Les éleveurs ont des besoins de délégation plus importants des travaux aux champs, notamment ceux d’épandage. De plus, le temps pour réaliser les chantiers se restreint, compte tenu des contraintes croissantes sur les périodes d’épandage, l’équilibre de la fertilisation (impactant la taille des plans d’épandage)… Par ailleurs, des unités de méthanisation collectives impliquent des plans d’épandage parfois de plusieurs milliers d’hectares. Pour répondre à ces impératifs, les équipements investis sont de plus en plus performants et imposants. Pour gagner du temps, il peut être intéressant de dissocier son chantier d’épandage. Un tracteur et sa tonne à lisier sont exclusivement dédiés à l’épandage proprement dit, tandis que l’étape de transport entre la fosse de stockage du lisier et le parcellaire est effectuée soit par un autre tracteur (et sa tonne à lisier), soit, en cas de distance importante, par un camion-citerne.

C’est dans ce contexte que le maintien des activités d’épandage nécessite de tester de nouveaux équipements et de nouvelles organisations tout en maîtrisant le coût d’épandage à charge des éleveurs. L’élaboration de ce calculateur constitue l’un des éléments d’un projet plus vaste, mené par le réseau des Cuma de l’Ouest, portant sur l’organisation de chantiers d’épandage.

(1) Cet outil est téléchargeable à l’adresse suivante : https://urlz.fr/9eER
(2) https://urlz.fr/9vL3

En savoir plus

Ce projet, conduit sur trois ans (2015-2017), a été mené par la FRcuma Ouest avec la collaboration de la station agromachinisme des Cormiers (chambre d’agriculture de Bretagne), la ferme expérimentale de Derval (chambre d’agriculture de Loire-Atlantique), la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, l’Ifip-Institut du Porc, l’union des Cuma des Pays de la Loire, la Fédération des Cuma de Mayenne et l’association Aile. Il a été soutenu par les conseils régionaux de Bretagne et des Pays de la Loire.

Un exemple concret de simulation de coût d’épandage

Voici un exemple de calcul pour 2 000 m3 de lisier à épandre à la dose moyenne de 25 m3/ha et à une distance moyenne du parcellaire de 3 km (aller et retour). Dans le scénario ci-dessus, nous voulons tester la situation où la voirie est particulièrement dégradée. Le chauffeur de la Cuma est contraint d’utiliser une tonne à lisier de capacité moitié moindre (12 m3 contre 24 m3).

Le comparateur montre un allongement considérable du temps d’épandage (46 heures contre 28 heures). Le surcoût au m3 de lisier épandu n’augmente pas toutefois dans les mêmes proportions (+ 22 ct€/m3, soit 440 € de surcoût pour les 2 000 m3 épandus) compte tenu du coût d’usage respectif des équipements.

Les plus lus

Attention : mention "archives" obligatoire. Transport des porcs / Porcins en bétaillère / Déchargement des porcs pour l'abattoir / animaux dans un camion
Les abattoirs bretons en catégorie poids lourd
L’aval de la filière porcine bretonne est à l’image de son amont : dense et dominant en France. La région recense ainsi les…
bâtiment porc naisseur-engraisseur vue extérieure
Des exploitations porcines plus grandes et plus spécialisées en Bretagne
Avec une baisse de 30 % du nombre d’élevages de porcs en dix ans, la production bretonne s’est concentrée avec des élevages…
Bertrand Houzé et son fils, Pierre-Louis. «Le choix d’investir dans des cases liberté est devenu une évidence depuis trois-quatre ans.»
« Nous gagnons plus d’une heure par jour avec notre nouvelle maternité pour truies en liberté »

Magalie et Bertrand Houzé ont investi dans deux salles de maternité de 30 places chacune. Avec des cases permettant de libérer…

Les huit structures de commercialisation de porcs en Bretagne
Les groupements de producteurs, pivots de la production porcine bretonne
En Bretagne, la commercialisation des porcs charcutiers par les groupements de producteurs est la règle. Les huit organisations…
Béatrice Eon de Chezelles, experte des filières animales au Crédit agricole. «Certaines coopératives entrent au capital en haut de bilan lors d’une installation en ...
Installation en porc : le portage de capital en débat

En marge de l’assemblée générale du Comité région porcin de Bretagne, un débat sur le portage de capital dans le cadre d’une…

Philippe Bizien, président de l'Inaporc. «Nous avons voulu donner une trajectoire sur plusieurs années à l’ensemble de la filière porcine française.»
L’interprofession Inaporc trace la route du porc français pour les dix prochaines années
L’interprofession porcine a présenté sa démarche de responsabilité sociétale déclinée en cinq points lors de son assemblée…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)