Soja toasté et séchage en grange pour une autonomie complète
Bastien Christy élève 300 Manech tête rousse dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette année, il modifie profondément son système pour le simplifier et devenir autonome en protéines.
Bastien Christy élève 300 Manech tête rousse dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette année, il modifie profondément son système pour le simplifier et devenir autonome en protéines.
Chez Bastien Christy, les travaux vont bon train pour construire la nouvelle bergerie. L’éleveur de 300 brebis Manech tête rousse installé depuis 2012 a décidé de changer complètement son système. Il est seul sur l’exploitation familiale de 48 hectares depuis six ans. Jusqu’à l’année dernière, il avait encore un atelier bovins allaitants en plus de son troupeau ovin laitier mais « c’est compliqué d’avoir deux ateliers pour une personne seule », explique-t-il. Il a donc décidé d’arrêter les vaches et se tourne vers le grand projet de devenir autonome en protéines et simplifier son système brebis laitières.
Un seul grand projet pour devenir autonome
Bastien Christy a investi dans un nouveau bâtiment comprenant une bergerie et du séchage en grange. Au total, le projet coûte 450 000 euros. La vente des vaches, de leur stabulation, du bol et du round baller ainsi que des subventions en financent 200 000 euros. Jusqu’à l’année dernière, la ration des brebis se composait de foin, de regain, de maïs, de luzerne déshydratée et d’un aliment de la coopérative composé de drêche, de pulpe et d’un mélange de trois tourteaux. La luzerne et l’aliment étaient achetés. L’objectif est de les remplacer par du foin de luzerne et du soja toasté produits sur l’exploitation. Pour amener des fibres dans la ration, il compte sur le foin de luzerne et des dérobées (vesce et avoine) semées après le maïs et le soja. L’éleveur pyrénéen veut être autonome en aliment quitte à baisser en production. Ce nouveau système permettra d’économiser 25 tonnes de luzerne (300 €/t), 15 tonnes d’aliment (500 €/t) et entre 3 000 et 4 000 euros de carburant pour le bol. « Je sais ce que je vais économiser mais je ne connais pas encore la baisse du volume de lait produit », explique-t-il. Ces changements vont simplifier le système qui sera plus adapté à une personne seule. De plus, Bastien Christy est président du CNBL et vice-président du centre ovin, il fait donc souvent appel à ses parents pour l’aider. Il sera plus simple pour lui de se faire remplacer avec un seul atelier.
Du soja toasté
Du côté des cultures, Bastien Christy a semé 2,5 hectares de maïs, 2,5 hectares de soja et 6 hectares de luzerne. Le reste de la SAU est composé de 36 hectares de prairies. « C’est la première année que je fais du soja et de la luzerne. Le soja est assez simple mais j’ai fait deux formations à la chambre d’agriculture pour la luzerne », raconte-t-il. Il espère récolter entre 25 et 30 quintaux de soja par hectare. Il le fera ensuite toaster pour améliorer grandement les PDI. Le toastage sera réalisé quand une machine de la Cuma agro innovation 640 passe dans la région vers fin octobre. L’éleveur estime que cela coûtera 35 euros la tonne. Il prévoit d’augmenter la surface cultivée en soja l’année prochaine.
Du foin de meilleure qualité
La gestion des prairies va aussi être modifiée. « Je vais semer un mélange suisse sur mes prairies temporaires. Avant j’avais un mélange qui séchait bien mais je n’en ai plus besoin avec le séchage en grange », explique-t-il. Ce nouveau mélange est constitué de fléole, ray-grass anglais, fétuque, dactyle, trèfle blanc, trèfle blanc géant et trèfle violet. L’éleveur espère pouvoir faire plus de coupes avec le séchage en grange. L’arrêt de l’atelier bovin lui permettra aussi de faire des fauches plus précoces et de meilleure qualité. « Avant, il fallait quand même sortir assez de volume pour les vaches mais maintenant je vais faucher plus tôt », raconte Bastien Christy.
Le séchage en grange a une capacité de 200 tonnes répartie en trois cellules. Une pour le foin, une pour les regains et une pour la luzerne. Il est un peu surdimensionné pour les 36 hectares de prairies et les 6 hectares de luzerne mais cela donne une marge de manœuvre. L’éleveur réfléchit déjà à « trouver un moyen pour represser et vendre du foin » s’il en a trop.