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Mieux valoriser son parcours de volailles avec la méthode Bouquet

La méthode Bouquet permet à Bruno Durif, éleveur de volailles label rouge dans l’Ain, d’engager une démarche de progrès ciblée pour mieux mettre son parcours en valeur.

Bruno Durif détient un atelier de volailles de chair label rouge avec un parcours d’environ 1,2 hectare qu’il a aménagé entre 1990 et 2012.Il comprend 15 peupliers, 53 robiniers faux acacia et 12 saules pleureurs dans les premières zones suivant les sorties de trappes, avec un couvert végétal semé de Ray-grass. Des essences locales ont été privilégiées pour favoriser leurs reprises après avoir fait des boutures. « Ma principale motivation pour cet aménagement était d’encourager la sortie des volailles et de leur assurer un confort thermique, même en période climatique moins favorable », résume l’éleveur.

 

 
Les arbres ont surtout été plantés à proximité du batiment pour créer de l'ombre et attirer les volailles à l'extérieur. © Itavi
Les arbres ont surtout été plantés à proximité du bâtiment pour créer de l'ombre et attirer les volailles à l'extérieur. © Itavi

 

Sollicité par l’Itavi, il a trouvé intéressant qu’un test de la méthode Bouquet soit réalisé. Cette évaluation des cinq types de services apportés par son parcours a conduit à un diagnostic suivi de la construction de scénarios d’évolution. L’évaluation Bouquet a mis en évidence des progrès possibles sur l’intégration au territoire du parcours et sur sa qualité environnementale.

Deux axes d’améliorations à engager

 

Pour limiter la proportion de sol nu, surtout en été, Bruno Durif prévoit l’implantation d’un couvert végétal multi espèce davantage résistant au piétinement et à la sécheresse. Il sera composé de Ray-Grass, mais aussi de fétuque et de trèfle. Cette couverture pérenne devrait alors améliorer l’esthétisme du paysage, ainsi que le potentiel de recyclage des nutriments rejetés.

En implantant du trèfle, une plante à haut potentiel mellifère, l’éleveur compte encourager la pollinisation sur son site. Il espère réaliser une production de foin en fond de parcours, estimée à 450 kg.

La meilleure valorisation des arbres est son second axe de progrès. En consacrant davantage de temps à son parcours, l’éleveur a pour perspective de valoriser ses robiniers faux acacia, en produisant une cinquante de piquets par an, pour une valeur d’environ 250 €. La taille de ses arbres devra être adaptée. Il compte aussi produire du bois de chauffage pour son compte avec ses saules pleureurs, avec une production de bois estimée à 1 m3 par an (environ 1 850 kWh).

Cet état des lieux a permis à Bruno Durif d’appréhender son atelier de façon globale. Il lui a servi de base pour amorcer une réflexion sur des perspectives d’évolution au regard de ses envies et possibilités. Des évolutions techniques ou de pratiques peuvent être envisagées à court ou moyen terme sur un parcours aussi particulier soit-il. Comme il n’existe ni parcours idéal, ni aménagement type, l’évaluation avec la méthode Bouquet des services générés, suivie de perspectives ciblées et à différentes échelles, a vraiment un sens.

 

 

La méthode Bouquet, c’est quoi ?

Un atelier de volailles avec parcours peut générer des services répartis en cinq catégories : la production de ressources et de valeurs, la qualité de vie de l’éleveur, les relations entre les éleveurs, les consommateurs et la société, dont fait partie le respect du bien-être animal, la qualité environnementale, ainsi que l’intégration au territoire.

Pour les concrétiser, l’Itavi a mis au point la méthode Bouquet dans le cadre d’un projet multidisciplinaire avec 14 partenaires. Des notes synthétiques sont attribuées de 0 à 5 par catégorie de services, pour situer les forces et les faiblesses du parcours. L’objectif final est que l’éleveur mène une réflexion globale d’aménagement, en vue d’optimiser le potentiel de son parcours, en fonction de ses propres objectifs et contraintes. Son application comprend trois phases : une caractérisation cartographique et du contexte climatique du site, un entretien avec l’éleveur, un suivi du parcours dans le temps.

Les notes Bouquet obtenues chez Bruno Durif

- 3,1 sur 5 pour les relations éleveur-consommateurs-citoyens : Les aménagements permettent une bonne protection des animaux contre le vent et le soleil sur la première partie favorisant une prospection élevée (88 % du parcours est exploré).

- 2,9 sur 5 pour la production de ressources et de valeurs : L’éleveur ne valorise pas encore les aménagements, mais les arbres représentent un potentiel de valorisation non négligeable à long terme.

 © Itavi
© Itavi

- 4,6 sur 5 pour la qualité de vie : L’éleveur est peu contraint en termes de temps passé et de pénibilité de travail.

- 1,6 sur 5 pour l’intégration territoriale : L’éleveur ne s’inscrit pas dans des événements du terroir ou des démarches de qualité en lien avec le territoire. De plus, la forte proportion de sol nu dégrade sa note, en lien avec l’esthétisme du paysage.

- 2,5 sur 5 pour la qualité environnementale : La forte proportion de sol nu (32 % en période estivale) accroit les risques de pollution des eaux souterraines et le potentiel de pollinisation est bas (peu d’espèces mellifères). En revanche, le potentiel de stockage de carbone est correct et la biodiversité végétale relativement élevée.

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