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Raynal et Roquelaure affiche de nouvelles ambitions

Pour améliorer sa compétitivité, l'entreprise vient de terminer un programme de spécialisation et de modernisation de ses trois sites de production. Avec l'arrivée de nouveaux actionnaires, elle envisage de se développer à l'export et vers la RHF.

L'année 2013 « n'a pas été facile » pour Raynal et Roquelaure (R&R), au dire de son dirigeant Norbert Glemet. Et pour cause, le 28 novembre 2012, l'entreprise a lancé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Le but était de réorganiser les outils industriels, en les spécialisant, afin de sauvegarder la compétitivité des usines.

Les plats français et exotiques (couscous, paëllas…) en boîtes rondes sont fabriqués exclusivement à Capdenac (Aveyron). L'usine de Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne), qui fabriquait les plats cuisinés français en boîte pour les MDD, est désormais entièrement consacrée aux barquettes thermoscellées. Enfin, le site de Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) est dédié aux plats italiens (pâtes fraîches et sauces tomate) et taboulés. « Cette démarche est de nature à pérenniser l'entreprise et à assurer à terme l'équilibre économique de l'ensemble des sites », explique le directeur général.

Le PSE de départ prévoyait la suppression de 42 postes sur le site de Sainte-Livrade. « Nous devions licencier 22 personnes, et proposions à 20 salariés du site de rejoindre un autre site de production », explique-t-il. Mais la localisation des usines, éloignées les unes des autres, n'a pas convaincu le personnel. Au final, seuls deux salariés de Sainte-Livrade ont accepté de rejoindre les deux autres sites de production. « C'est un échec. Nous avons dû licencier 40 personnes et en embaucher 20 nouvelles », constate Norbert Glemet.

Un contexte difficile en 2013

C'est au cœur de l'été que le site de Capdenac a entièrement été repensé. Cinq semaines de travaux ont été nécessaires pour être prêts en septembre au redémarrage de la production. «Nous avons intégré de nouvelles machines, et transféré celles de l'autre site », explique Éric Gineste, directeur de l'usine de Capdenac. L'atelier des viandes, où sont préparées les saucisses, est à l'image de cette refonte. « Ici, tout a bougé, reconnait-il. 100 % des machines présentes sont soit nouvelles, soit transférées. » 10 millions d'euros en 5 ans, dont 2,6 en 2013, ont été investis sur ce site, faisant passer la capacité de 13 à 22 000 tonnes. «Nous sommes toujours en phase de montée en puissance », explique Norbert Glemet. Mais l'objectif est atteint. « En plats cuisinés français, nous avions un objectif de gain de compétitivité chiffré : 20 % en main d'œuvre et 5 % de baisse des coûts au global. Je pense que nous allons largement l'atteindre », se félicite-t-il. C'est dans ce contexte social difficile que la crise de la viande de cheval survient à la mi-février. Si l'entreprise n'est pas directement touchée (elle ne fera aucun retrait de produit), elle subit comme tous les fabricants de plats préparés les conséquences de cette perte de confiance du consommateur.

« Je démarre l'année 2014 beaucoup plus libre ! », avoue Norbert Glemet. Notamment grâce à un changement de l'actionnariat en ce début d'année. Raynal et Roquelaure et Zapetti sont les deux marques de Cofigéo – numéro 2 français des plats cuisinés appertisés (130 millions de chiffre d'affaires en 2013). L'actionnaire majoritaire du groupe, BGHL, a quitté l'actionnariat au début de l'année pour laisser entrer MBO Partenaires et Société générale capital partenaires (tous deux à 46 %) qui s'associent à l'équipe des principaux cadres dirigeants (maintenant 38 %) et au partenaire historique, Crédit agricole (16 %). « Nous avons fait le choix de partenaires qui vont nous permettre de pouvoir investir à nouveau », explique Norbert Glemet, tout en assurant l'indépendance du groupe. Ce nouvel actionnariat doit accompagner l'entreprise dans ses nouveaux projets : la diversification vers de nouveaux marchés tels que la restauration hors foyer (RHF), l'accélération à l'export et la croissance externe.

CANDIDAT À LA REPRISE DU CABANON

L'objectif de la recapitalisation de Cofigéo est de permettre à l'entreprise d'investir en croissance externe. Le conserveur avait déposé une offre pour la reprise du site de fabrication Le Cabanon, mais le tribunal de commerce d'Avignon a préféré l'offre du portugais Unitom. Actuellement, l'entreprise sous-traite sa fabrication de sauces tomate. La gamme étiquetée «provençale», sous marque Zapetti, est fabriquée par la conserverie Louis Martin, spécialiste des marques de distributeurs et de la sous-traitance. Le reste de la gamme de tomates cuisinées est fabriqué dans une usine Nestlé du sud de l'Espagne.

L'export et la RHF comme clefs de la croissance

Fin 2014, les trois sites seront certifiés Iso 14001, IFS et BRC. Des certifications nécessaires pour accompagner les ambitions du groupe. À l'export, un nouveau salarié a rejoint l'entreprise. « Cette équipe renforcée a pour but d'accompagner notre développement dans l'Union européenne », explique Norbert Glemet. L'objectif est de doubler le chiffre d'affaires à l'export en 5 ans, à travers le développement de Zapetti au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et en Espagne ; et une licence de marque en Nouvelle Calédonie. Le groupe a également décidé d'investir le marché de la RHF et propose désormais ses produits en poches souples adaptées aux cuisines collectives. Cette nouvelle technologie est implantée sur le site de Camaret. L'objectif est d'atteindre 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 10 ans. « On porte cette diversification depuis un certain temps. Les retours sont très bons. Ça marche ! », se félicite le directeur général.

Des produits en poches souples adaptées aux cuisines collectives

” En grandes et moyennes surfaces, Raynal et Roquelaure diversifie son offre, notamment à travers l'obtention d'une nouvelle certification halal (AVS), de nouvelles recettes et une gamme de produits bio. R&R mise également sur les nouveaux usages. Les Français aiment cuisiner, l'entreprise propose donc des raviolis « natures » en boîtes de conserve, « à cuisiner ». En 2013, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 129 millions d'euros. « Nous avons subi la crise de la viande de cheval, mais nous nous en sommes mieux sortis que nos concurrents », explique Norbert Glemet. En 2014, l'objectif est de repartir sur les bases de 2012 en réalisant un chiffre d'affaires de 141 millions d'euros.

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