Les actions du réseau local
Constitué d’une quarantaine de conviviums, c’est-à-dire d’associations locales dont une trentaine très actives, le mouvement Slow Food assure disposer d’outils à la mesure de ses ambitions. « Plus qu’une question de simple alimentation, c’est à un changement de société in fine que nous appelons » affirme Jean Lhéritier. Plusieurs outils sont utilisés pour mettre la question alimentaire au cœur des enjeux. À commencer par le « manifeste pour l’accès à une haute qualité alimentaire », comme il existe une haute qualité architecturale ou environnementale. C’est notamment cette charte qui porte les trois piliers « bon, propre et juste » auxquels Jean Lhéritier fait référence durant l’entretien.
Le mouvement Slow Food est par ailleurs doté en France d’un centre de formation qui entend délivrer à partir de cette année un diplôme de « responsable de restauration haute qualité alimentaire ». La formation s’appuie sur trois points majeurs : la « transmission de connaissances et de pratiques qui prennent en compte les problématiques alimentaires de la production jusqu’à la consommation, la haute qualité alimentaire et la valorisation des patrimoines locaux ». Plusieurs formations ont déjà été dispensées, dont une en direction du personnel des cantines scolaires (comme celles de Millau, dans l’Aveyron). L’association diffuse par ailleurs un film à destination des gestionnaires de restauration collective dans lequel la parole est donnée à des professionnels, notamment deux chefs de cuisines d’établissements scolaires (lycée Paul Héraud à Gap et Lempéri à Salon-de-Provence). Déstabilisé par la perte de son association nationale, le mouvement devra désormais s’organiser différemment pour mener à bien tous les projets engagés par les conviviums, et faire perdurer les autres.