Prix du lait 2023 : quelles incertitudes pour le reste de l’année ?
Géopolitique, négociations commerciales... Les facteurs influençant le prix du lait sont de plus en plus incertains. À l’inverse de nos voisins, le prix du lait conventionnel ne devrait pas décrocher.

« Il ne faut pas que le prix du lait décroche par rapport à 2022 », plante Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. « Je vois le prix moyen 2023 supérieur à 2022 », assure Pascal Le Brun, président de la Coopération laitière. Pourtant de fortes incertitudes pèsent sur les mois à venir.
Des négociations commerciales pas à la hauteur pour les industriels
« L’objectif minimum doit être de 470 euros en prix de base sur le marché français », assure Pascal Le Brun. Dans l'Hexagone, ce sont les négociations commerciales qui donnent le « la ». Finalisées au 1er mars, elles devraient marquer une hausse des tarifs de 10 % pour tous les produits alimentaires. Un atterrissage inférieur de cinq points aux demandes des industriels, rapporte Agra Presse.
Des renégociations devraient être ouvertes très prochainement pour coller au mieux avec la réalité de la baisse de l'inflation. « Nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands industriels », a expliqué Bruno Lemaire, ministre de l’économie. « Nous n’allons pas attendre la fin 2023 pour que la baisse des prix de gros se répercute sur les prix des produits de détail », s’engage-t-il.
Le regard tourné vers les marchés internationaux
Autre composante du prix du lait : les 40 % de lait français qui sont exportés chaque année. Les cours de commodités qui avaient atteint de hauts niveaux décrochent depuis quelques semaines et les prix du lait sont déjà en baisse chez nos voisins.
« En Allemagne, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande et en Angleterre, le prix du lait diminue déjà, illustre Jean-Marc Chaumet, économiste à Idele. Il y a eu une très forte volatilité sur le marché des commodités et de l’énergie en 2022. Est-ce que cela va continuer en 2023 ? De nombreux facteurs exogènes sont à la manœuvre : géopolitique, inflation et taux d’intérêt élevé, demande chinoise… » Pour autant l’expert considère, à date, qu’il ne devrait y avoir ni une forte hausse, ni un effondrement « comme chez nos voisins », du prix du lait.