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Comment doubler le poids des génisses entre la naissance et 60 jours

Si le doublement du poids à 60 jours n’est pas atteint, soit la génisse a eu un ou des problèmes sanitaires (diarrhées, pneumopathies…), soit le plan d’alimentation lactée, le concentré ou sa distribution ne sont pas adaptés.

 

1 Le colostrum est indispensable à la prévention des maladies et à la croissance

Le colostrum est un concentré d’énergie et de vitamines. Il contient aussi des substances antivirales et antibactériennes, des hormones dont l’insuline et des leucocytes. Pour assurer une quantité suffisante d’anticorps dans le sang du veau, il faut distribuer au moins 4 litres de colostrum de la première traite dans les douze premières heures de vie : la distribution de 4 litres à la sonde à la naissance garantit la prise d’anticorps nécessaires et l’énergie, même si le veau n’a plus envie de boire dans les heures suivantes.

 

Dans la mesure du possible, le colostrum est à distribuer frais : la congélation détruit les leucocytes qui ont un effet de protection locale. Il est préférable de distribuer un minimum de colostrum de la mère car seuls les leucocytes de la mère peuvent passer la barrière intestinale et apporter une protection complémentaire générale au veau. Distribuer du colostrum des deux premiers jours de lactation pendant quatre jours assure une meilleure croissance avant et après le sevrage.

En cas de pathologies, les points à vérifier sont :

- l’hygiène de la distribution du colostrum ;

- la concentration en anticorps du colostrum : supérieure à 50 g/l ou, mesurée au réfractomètre (supérieure à 22 % brix) ;

- la concentration en anticorps dans le sérum du veau (supérieure à 10 mg/l) ou en protéines totales (supérieure 55 g/l), par prise de sang entre 2 à 6 jours.

2 L’alimentation lactée sécurise la croissance

Pour atteindre l’objectif, le croissance moyenne quotidienne doit être supérieure à 900 g/j. Pour obtenir cette croissance, il faut que le veau consomme, par jour et dès la 3e semaine, au moins 8 litres de lait entier à 4 % de matières grasses en deux repas. Si le lait est à 4,5 % de matières grasses, au moins 7 litres. Ou le veau doit consommer 1 kg de lait en poudre.

Il existe deux grandes catégories de poudres de lait. Celles sans poudre de lait écrémé (PLE) : elles peuvent être distribuées en un repas par jour à part à partir de la 5e semaine. Elles sont digérées rapidement et favorisent la consommation de concentrés, sont moins chères mais les croissances sont plus hétérogènes. Les poudres de lait avec plus de 30 % de PLE (la PLE est le 1er ingrédient sur l’étiquette) : elles sont plus chères, mais les résultats de croissance sont plus constants grâce à une digestion plus lente. Un repas par jour est possible dès la 3e semaine. Les poudres de lait à 50 % de PLE sont particulièrement recommandées lorsque les veaux ont eu un problème de diarrhée.

Si la croissance n’est pas optimale, les points à vérifier sont :

- le nettoyage, la désinfection des seaux et l’hygiène préparation et de distribution ;

- la température de distribution : supérieure à 40 °C ;

- La concentration de l’aliment d’allaitement : en général 125 g par litre de buvée (soit 142 g par litre d’eau) pour deux repas de 4 litres par jour, ou 200 g par litre de buvée pour un repas de 5 litres ;

- en région froide (quand il fait en dessous de 7 °C), il faut deux repas par jour et concentrer à 140 g par litre de buvée ;

- la température de mélange et le mode de préparation doivent être conformes aux recommandations du fabricant : ainsi, au DAL, il faut choisir des poudres de lait se diluant à 50 °C au maximum ;

- pour limiter la compétition et les risques de contamination, il vaut mieux éviter le DAL avant 15 jours ;

- la qualité de la poudre de lait : le taux de protéine doit être supérieur à 22 % et celui des matières grasses à 18 %.

3 Du concentré et de l'eau à volonté dès la naissance

Il faut préparer la génisse à devenir un ruminant en distribuant du concentré dès la naissance et de la fibre (plutôt de la paille) à partir de 15 jours - 3 semaines. Même si, pour assurer la croissance jusqu’à 60 jours, l’alimentation lactée est prépondérante. D’autre part, pour diminuer les coûts d’élevage, il est souvent préconisé de diminuer l’alimentation lactée ; dans ce cas, une bonne gestion de l’alimentation solide est indispensable.

Il faut être exigeant sur la qualité de l’aliment « démarrage ». Il doit être appétent. Le taux de protéines doit être supérieur à 17 % et le taux de cellulose brute à 10 %. Et il ne doit pas être acidogène, avec peu de céréales à paille (blé, orge, triticale). Cet aliment « démarrage » est à distribuer à volonté dès la naissance. Les refus doivent être enlevés matin et soir.

La fibre doit elle aussi être distribuée à  volonté, et être accessible à partir de 15 jours - 3 semaines. Il faut vérifier la consommation : elle peut être insuffisante du fait du manque d’appétence. Préférez de la paille ou du foin dur pour favoriser la rumination.

Les veaux doivent disposer d’eau à volonté dès la naissance. De l’eau propre et potable, dans un seau jusqu’à 3 semaines et, éventuellement, avec de petits abreuvoirs à pipette ensuite.

Les recommandations ci-dessus pendant la période d’allaitement garantissent d’atteindre les objectifs de croissance hors pathologie. D’autres pratiques donnent des résultats satisfaisants mais demandent une rigueur supérieure dans la gestion de l’élevage.

Le saviez-vous ?

Dans la ferme de l’université de Cornell, aux USA, les génisses ayant eu une croissance moyenne supérieure à 1 000 g par jour dans les 60 premiers jours ont produit 850 kg en plus en 305 jours en 1re lactation. Celles d’un grand troupeau conventionnel américain 1 113 kg en plus.

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