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Bâtiment vaches laitières : de la lumière et de l’air grâce au bâtiment toit d’usine

En optant pour une stabulation à toit en écailles, Erwann Citeau et Anthony Lemière, du Gaec Le bassin du Mes, logent leurs vaches dans un bâtiment clair et aéré.

« L’été dernier, quand la température avoisinait les 40 °C, les vaches étaient tranquillement dans leurs logettes. Pourtant, elles avaient accès aux prairies. Et elles n’ont pas perdu en lait. » Par ces signes, Erwann Citeau et Anthony Lemière, les deux associés du Gaec Le bassin du Mes, à Mesquer en Loire-Atlantique, ont la confirmation que leur bâtiment est adapté, été comme hiver, aux besoins de leurs 90 vaches, notamment en termes de confort thermique.

Avec son toit en écailles, son bardage brun et sa forme plus carrée que rectangulaire, cette stabulation, en activité depuis le 23 décembre 2021, se fond dans le paysage. « C’est pour que la stabulation s’intègre bien que je ne voulais pas d’un bâtiment bipente qui aurait été beaucoup plus haut », souligne Erwann Citeau.

Des ouvertures de toiture pour favoriser la ventilation

Avec l’objectif de garder l’ancienne salle de traite pour réduire les coûts, les deux éleveurs débutent leur réflexion à l’été 2020 et enchaînent les visites. Leur première conclusion est que le nouveau bâtiment doit être construit à l’emplacement de l’ancienne stabulation avec aire paillée. Ce qui laisse une largeur de 40 mètres pour s’aligner avec l’existant. « Sur une telle largeur, la ventilation naturelle aurait été difficile », souligne Guillaume Cailler, conseiller spécialisé en bâtiment à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, qui parle aux éleveurs des toits en écailles ou toit d'usine.

« Comme le soleil ne tape pas directement, les différentes parties du toit font effet parasol tout en laissant l’air circuler »

Ces toitures se composent de plusieurs parties monopentes toutes orientées dans le même sens. Entre elles, une large ouverture favorise la ventilation naturelle. Des débords empêchent la pluie d’entrer. Ici, la largeur de 40 mètres est couverte par trois modules monopentes, complétés par un petit bipente au-dessus d’un des deux couloirs d’alimentation.

Au sud-est, le bâtiment est bardé de tôles perforées. Au nord-ouest, il y a un filet brise-vent. « En termes d’ambiance, c’est top. » L’orientation permet aux vents venant de la mer d’assurer la ventilation sans pour autant présenter une trop grande prise aux vents. L’orientation des ouvertures de toits est au sud-est.

Une orientation contrainte mais convenable

Le soleil levant entre par les ouvertures de toit en matinée. Cela permet d’assécher les logettes creuses. Plus tard dans la matinée, il ne pénètre plus directement dans le bâtiment. La luminosité entre donc mais pas la chaleur. « Comme le soleil ne tape pas directement, les différentes parties du toit font effet parasol tout en laissant l’air circuler », complète Guillaume Cailler. Ce bâtiment parasol très ouvert est particulièrement adapté au climat océanique, sans hivers trop rigoureux.

Sans différence majeure de coût par rapport à un classique bipente, les bâtiments à toit en écailles ont aussi l’avantage d’être évolutifs. « Si besoin, on pourra rajouter une travée de logettes de l’autre côté de la table d’alimentation, il suffit de créer une quatrième pente et de déplacer le filet brise-vent », projettent les deux associés.

Côté éco

Pour 129 places et un bâtiment de 1 963 m2, le coût total s’est élevé à 569 842 €, soit 4 417 €/VL, pour le logement et le stockage des effluents dont :

 

  • Terrassement (sol/réseaux/fosse) : 66 204 €
  • Maçonnerie (y compris fosse) : 234 769 €
  • Charpente : 114 221 €
  • Rideaux et portails : 28 055 €
  • Électricité : 7 072 €
  • Équipements (racleurs, tubulaires, DAC) : 105 521 €
  • Rainurage, études : 14 000 €

 

Source : chambre d’agriculture des Pays de la Loire

Des rampants hauts et orientés nord pour optimiser le confort thermique

Lors de la construction d’un bâtiment en toit d’usine, deux facteurs sont à prendre en considération : le rayonnement par le toit et par les décalages. Des rampants exposés sud présentent un risque de rayonnement élevé. Quant au rayonnement par les ouvertures, les expositions nord et nord-est sont à privilégier. Il n’est pas toujours évident de combiner ces deux paramètres. Dans tous les cas, pour maximiser la ventilation, les décalages de toiture doivent être le plus ouverts possibles. Il faudra également veiller à la dimension de la toiture. Plus la succession de rampants sera courte et la toiture basse et proche des animaux, plus le volume du bâtiment sera réduit et le rayonnement sera d’autant plus important.

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