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Jaunisse de la betterave en 2023 : la CGB rappelle au gouvernement ses engagements pour une compensation intégrale des pertes

S’il est encore trop tôt pour avoir une vision précise des pertes de rendement en betterave occasionnées par la jaunisse en 2023, le niveau d’infestation actuelle de certaines parcelles, malgré une pression faible à modérée à l'échelle nationale, conduit la CGB à rappeler au gouvernement ses engagements de compensation.

Certaines parcelles de betteraves situées en Centre-Val de Loire et en Ile-de-France sont contaminées par la jaunisse en 2023.
© J.-C. Gutner

La vigilance est de rigueur cette année pour les planteurs de betteraves, bousculés en début d’année par la non-reconduction de la dérogation permettant d’utiliser les néonicotinoïdes (NNI) en traitement de semences. Encore marquée par les pertes de rendement liées à la jaunisse en 2020, la filière betteravière se montre prudente, malgré un scénario catastrophe qui semble désormais écarté à l’échelle nationale.

« S’il est prématuré de dresser un bilan définitif de la jaunisse pour 2023, les observations faites dans les différentes régions betteravières indiquent que les surfaces touchées par la jaunisse, à ce stade, sont faibles à modérées au niveau national », se réjouit la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) dans un communiqué datant du 10 août 2023.

Une pression jaunisse forte dans certains secteurs

Pour autant, le syndicat se mobilise déjà en faveur des producteurs de betteraves qui pourraient néanmoins être touchés cette année sur certains secteurs géographiques, observés par l'Institut technique de la Betterave (ITB). « Il existe des foyers où la pression jaunisse est déjà forte (régions Centre-Val de Loire et Île-de-France notamment), avec des parcelles touchées à plus de 50 %, constate la CGB. Les agriculteurs concernés pourraient connaître des pertes très significatives de rendement. »

Il n’est pour autant pas envisageable de tirer des conclusions hâtives sur l’étendue de ces pertes de rendement. « À ce stade nous restons prudents sur ce qui va se passer, précise Jean-Philippe Garnot, secrétaire général de la CGB et producteur de betteraves en Seine-et-Marne. C’est vraiment le début de la récolte qui permettra de mesurer précisément les pertes de rendement et l’ampleur du phénomène ».

Des modalités d’indemnisation qui restent à préciser

Quelle que soit l’issue de la campagne en cours, la CGB monte déjà au créneau pour rappeler au gouvernement les engagements pris lors de l’annonce début 2023 de la non-reconduction de la dérogation permettant de traiter les semences de betteraves aux NNI.

« Début février 2023, le ministre de l’Agriculture s’est publiquement engagé à ce que les pertes dues à la jaunisse soient intégralement compensées, sans franchise, ni plafond. L’interprofession vient de recevoir un courrier du Délégué interministériel auprès de la filière sucre indiquant « qu’en l’absence de crise de grande ampleur, il ne sera très vraisemblablement pas possible de justifier l’activation de l’article 221 de l’OCM », ce qui signifierait revenir au régime dit « de minimis », indique la CGB.

Du côté des producteurs concernés par des parcelles de betterave infestées par la jaunisse en 2023, il subsiste donc des interrogations. « Certains se demandent à quel degré ils vont être touchés par les pertes de rendement, s’ils seront éligibles aux compensations et à quel niveau ils pourront être indemnisés. Nous devons nous réunir prochainement avec le Délégué interministériel pour définir ces critères. Nous souhaitons également insister sur l'importance de disposer de solutions techniques efficaces. Les producteurs touchés par des attaques en 2020, puis en 2023, risquent de se détourner de la culture de la betterave » conclut Jean-Philippe Garnot.

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