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Industrie betteravière
« Nous avons bien anticipé l´évolution du secteur sucrier » estime Philippe Duval

Conséquence de la réforme du règlement sucre en préparation, il faut s´attendre à une sévère restructuration du secteur au sein de l´UE à 25. Commentaires de Philippe Duval, président du directoire de Tereos*.


Pour Philippe Duval, président du directoire de Tereos, la réforme proposée par la Commission européenne dans le secteur du sucre va se traduire par « un fort développement des échanges intracommunautaires de sucre. Jusqu´à présent, les marchés sont restés fortement nationaux, chaque pays produisant son sucre. A l´avenir, le marché va devenir vraiment européen », a-t-il expliqué, s´exprimant lors des quatrièmes rencontres Agriculture et Mondialisation organisées par l´Ifri. Sous l´effet des négociations du cycle OMC de Doha, du panel perdu par l´UE et de l´accord « tout sauf les armes », le nouveau règlement sucre se caractérisera par des droits de douane plus faibles, des prix intérieurs réduits et la perte des exportations de sucre hors quota. « La facture pour l´UE à 25 va être sévère. Tout ceci va se traduire par une réduction de l´activité sucrière européenne de 30 %. De vingt, la production va tomber à quatorze millions de tonnes au grand bénéfice du Brésil qui va récolter au moins 80 % des parts de marché perdues. D´une trentaine de sociétés sucrières actuellement présentes dans l´UE, on pourrait tomber à cinq ou six », au terme des restructurations.
L´activité de raffinage devrait aussi souffrir en subissant une perte de marge de moitié. Le renchérissement de l´énergie et le différentiel de coût de main-d´oeuvre « devraient pousser à raffiner en local. D´exportateurs de sucre brut, les pays les moins avancés vont devenir progressivement exportateurs de sucre blanc ».
« Compétitivité supérieure en France »
Philippe Duval évalue que la France bénéficie au sein de l´Union européenne d´une « compétitivité sensiblement supérieure, de l´ordre de 20 %, ce qui devrait lui permettre de sauver la mise du point de vue des quantités ».
Rappelant que l´on voit venir ces évolutions depuis plusieurs années, le dirigeant de Tereos a souligné la stratégie d´anticipation du groupe sucrier coopératif. « En devenant numéro deux européen avec un production de 2,5 millions de tonnes, nous avons bien anticipé la perte des marchés exports et nos chances sont sauvegardées. Parallèlement, nous avons investi au Brésil et en Tchéquie pour ne pas rester en marge de la progression régulière du marché mondial ». L´activité dans ces pays représente aujourd´hui la moitié de la production de Tereos.

* Groupe agro-industriel coopératif spécialisé dans la transformation de betteraves, canne et céréales en sucres (Béghin-Say) et en alcools.

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