Aller au contenu principal

TRACTEURS DE PLUS DE 120 CHEVAUX
Les quatre cylindres ont leur mot à dire

Bien que démocratisés dans l’offre des constructeurs, les tracteurs à quatre cylindres de 120 chevaux et plus ont du mal à convaincre, victimes de nombreux préjugés.

Les préjugés ont la dent dure! Bien qu’aujourd’hui la majorité des tractoristes proposent des trac- teurs motorisés par un bloc quatre cylindres délivrant 130 à 140 chevaux, voire même jusqu’à 155 chevaux, une grande majorité d’agricul- teurs n’envisagent qu’un six cylindres lorsqu’ils projettent d’investir dans un tracteur de 120 à 160 chevaux. Manque de poids, donc de traction, pour le travail du sol, mauvaise répartition des charges avec un combiné de semis, moins de couple, etc. Les arguments en défa- veur du quatre cylindres puissant fusent... le plus souvent à tort.

DES COUPLES MAXI COMPARABLES

Les normes antipollution ont en effet eu comme bénéfice d’introduire certaines technologies, comme l’injection par rampe commune, la gestion électronique ou encore le refroidissement du turbo. Ces améliorations techniques ont permis aux blocs quatre cylindres d’atteindre des puissances élevées, mais aussi d’étaler les plages d’utilisation, avec des caracté- ristiques couple/puissance comparables à leurs équivalents en puissance en six cylindres. Et ceci sans pénaliser la consom- mation. Le tableau, en haut ci-contre, montre des valeurs de couple maximal comparables entre les modèles quatre et six cylindres de puissance identique. Au regard des performances moteur, il devient ainsi envisageable de réaliser les mêmes travaux qu’avec des six cylindres. Des tests compa- ratifs réalisés en 2008 par la chambre d’agriculture de Poitou-Charentes entre un Fendt 414 et un 714 ont confirmé les valeurs très proches de couple et de puis- sance entre les deux tracteurs.

PLUS LÉGER ET PLUS MANIABLE

Les tracteurs quatre cylindres sont plus courts et proposent un empattement moindre (13 à 43 cm selon les marques) que leurs équivalents en six cylindres. Leur plus grande maniabilité et leur aisance aux travaux de manutention n’est pas à mettre en doute.Seule exception à la règle, le 6 534 Premium de John Deere. Remplaçant depuis le début de l’année le 6 530 Premium (le plus petit tracteur six cylin- dres de la gamme),il hérite du châssis de son prédécesseur tout en logeant un bloc quatre cylindres. Il bénéficie d’un léger gain de poids du fait des deux cylindres en moins, tout en conservant le rayon de braquage et la répartition des charges des modèles six cylindres. Chez les autres constructeurs, le gain en empattement s’accompagne souvent d’un gain de poids, en moyenne autour de 500 kg. C’est un atout peu contesté pour des travaux d’épandage d’engrais ou de pulvérisation, le céréalier chassant les kilos superflus pour tasser au minimum le sol. En revanche, avec un combiné de semis, les avis sont plus partagés, poin- tant du doigt l’équilibre et le relevage. Avec des valeurs de 5,8 à 9,2 tonnes, les capacités de relevage des gros quatre cylindres sont difficiles à prendre en défaut. Quant au manque de poids sur l’avant, ces tracteurs sont conçus pour pouvoir être copieusement lestés si besoin.

PLUS NERVEUX SUR ROUTE

Au transport, les tracteurs quatre cylin- dres sont très à leur aise avec un outil remorqué. Du fait du gain de poids mort, le quatre cylindres est plus réactif que le six cylindres. Et cela se ressent au niveau de la consommation kilométrique, avec une économie de carburant pouvant atteindre 10 %(1). En revanche, c’est en travail du sol profond que le tracteur six cylin- dres se démarque. D’après les essais réalisés par Fendt, comparativement au 714, le 414 met plus de temps à remonter dans les tours après avoir enfoncé l’outil, malgré un lestage adapté du quatre cylin- dres, des valeurs de couple semblables et un équilibre identique entre les deux tracteurs. « La moins bonne effi- cacité en traction se traduit par une dégra- dation de la consommation, explique Antoine Brissart, chef produits tracteurs Fendt. On obtient même une consomma- tion inférieure avec le six cylindres. » Il en conclut qu’au-delà de 50 % des tâches réalisées en travaux lourds, le six cylin- dres se justifie.

MOINS CHERS

Dernier point, les deux catégories de trac- teurs se distinguent au niveau du tarif. Les quatre cylindres sont moins chers à équipements équivalents. Ils embarquent fréquemment, souvent de série et à coup sûr en option : circuit hydraulique, distri- buteurs électrohydrauliques, automa- tismes de bout de champ, cabine et pont avant suspendus... Chez Valtra, un modèle N121 Advance (4 cylindres) est environ 5 000 euros moins cher qu’un T121 Hitech (6 cylin- dres). Tandis que l’économie se chiffre autour de 8 % pour un Fendt Vario 414 par rapport à un 714, à dotations sembla- bles.

Ludovic Vimond

(1) Source : Fendt.

Les plus lus

<em class="placeholder">Paysage avec diversité culturale.</em>
Telepac 2025 : la rotation des cultures de la BCAE 7 n’est plus obligatoire

La version révisée du plan stratégique national (PSN) de la PAC 2023-2027 vient d’être validée par l’Europe. Pour la PAC…

<em class="placeholder">Plante de datura stramoine en fleur. </em>
« La télédétection du datura par drone me coûte 72 €/ha, mais c’est un outil de lutte indispensable sur mon exploitation des Pyrénées-Atlantiques »

Anne Darrouzet est agricultrice en bio à Bougarber, dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle a mené pendant des années une…

<em class="placeholder">Vincent Prévost, agriculteur à Gueux, dans la Marne</em>
Chardon : « Je garde une attention constante tout au long de la rotation pour limiter cette adventice dans mes parcelles dans la Marne »
Producteur de grandes cultures à Gueux dans la Marne, Vincent Prévost reste vigilant tout au long de la rotation pour limiter au…
<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

<em class="placeholder">Visite d&#039;un essais colza organisé par la coopérative Vivescia.</em>
Colza : « Nous recherchons dans le Grand-Est des variétés calmes à l’automne pour les semis de début août, et des variétés très dynamiques pour les semis plus tardifs »
Étienne Mignot est expert innovation agronomique au sein du groupe coopératif Vivescia. Il explique quelles sont les gammes de…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures