Agriculture biologique : 67 % des céréaliers bio insatisfaits de leur revenu
Fortement dépendants des structures collectives et confrontés à une rentabilité en berne, les producteurs de grandes cultures bio expriment majoritairement un sentiment d’insatisfaction économique et peinent à envisager un développement de leur activité.
Au printemps 2025, l’Agence bio a donné la parole aux producteurs bio français pour la seconde édition de son « Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio ». Parmi eux, 12 % sont à la tête d’exploitations spécialisées en grandes cultures bio, avec une SAU généralement plus élevée que la moyenne nationale des fermes bio qui se situe à 43 ha. Les céréaliers se convertissent au bio d’abord pour des motivations environnementales (46 % contre 40 % au global), suivies par des raisons éthiques ou idéologiques (38 % contre 44 %) et sanitaires (22 % contre 26 %).
Les motivations économiques sont davantage plus présentes que dans les autres filières (21 %, contre 17 %). Certains producteurs de grandes cultures évoquent la recherche de circuits courts mieux valorisés ou la continuité d’exploitations déjà engagées en bio de longue date.
Des producteurs de grandes cultures bio principalement coopérateurs
Leur mode de commercialisation les distingue nettement des autres filières. Alors que près des deux tiers des producteurs bio (65 %) ont recours à la vente directe, seuls 37 % des céréaliers y recourent. En revanche, 74 % s’appuient sur les coopératives, contre seulement 34 % en moyenne. Les magasins spécialisés bio ne représentent qu’un débouché minoritaire (18 %), bien en dessous de la moyenne (30 %). Enfin, ils ont peu de débouchés vers la restauration ou le commerce de proximité. Cette dépendance accrue aux structures collectives souligne leur faible marge de manœuvre commerciale et leur difficulté à accéder à des marchés différenciés.
Un tiers des exploitations de grandes cultures bio dans la tranche basse des revenus
Près d’un tiers des producteurs de grandes cultures bio affiche un chiffre d’affaires inférieur à 50 000 euros, contre 43 % pour l’ensemble des fermes bio, et 30 % annoncent un chiffre d’affaires entre 100 000 euros et 250 000 euros (contre 20 % au global). Côté revenu disponible, un tiers annonce un revenu inférieur à 5 000 euros, soit la tranche basse des revenus, et 78 % un revenu inférieur à 25 000 euros. Ils se situent dans la moyenne des fermes bio, mais 67 % des céréaliers bio se déclarent insatisfaits de leur revenu contre 57 % en moyenne.
Quand on parle d’avenir, 71 % n’ont pas l’intention de développer leurs surfaces et ceux qui souhaitent réduire ou arrêter la production bio évoquent à 95 % des raisons économiques et à 49 % des problèmes de filières (contre 35 % au global). L’amélioration du prix de vente de la production agricole bio est pour 97 % des céréaliers bio le moyen de pérenniser leur exploitation.