Pomme bio : de nouveaux défis à relever pour Juliet
L’association de producteurs Les Amis de Juliet fête ses vingt ans. L’occasion de faire le point sur les perspectives de plantation et les nouveaux défis à relever en production pour la pomme biologique.
L’association de producteurs Les Amis de Juliet fête ses vingt ans. L’occasion de faire le point sur les perspectives de plantation et les nouveaux défis à relever en production pour la pomme biologique.
« Les projets de plantations sont en attente de confirmation de la timide reprise du marché bio », indique Jean-Noël Carles, président de l’association Les Amis de Juliet, dans un communiqué. Les quotas de plantations sont établis par l’association, dans l’objectif de ne pas produire plus que ce qu’il est possible de commercialiser à un prix satisfaisant.
Hors renouvellement, il n’y a donc plus de plantation depuis quelques années, pour cette pomme essentiellement cultivée en Centre-Val de Loire, en vallée du Rhône, dans le Sud-Ouest et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La menace de nouveaux ravageurs de la pomme Juliet
Juliet est une championne de la résistance à la tavelure, peu exposée au puceron cendré et peu sensible à l’oïdium. Mais elle fait face à d’autres défis. En appui des producteurs, Guilhem Severac, son coordinateur technique, chef de service arboriculture et maraîchage à la chambre d’agriculture du Vaucluse, travaille notamment sur la mineuse cerclée. Ce papillon passe à travers les filets Alt’Carpo, qui protègent les pommiers du carpocapse, de la punaise diabolique et de la grêle. « La mineuse cerclée fait des mines sur les feuilles et peut provoquer des défoliations très importantes », décrit l’expert. En 2025, une expérimentation a débuté en vue de mettre au point un diffuseur de confusion sexuelle.
Autre ravageur : le puceron lanigère qui, dans la majorité des cas, est régulé par Aphelinus mali. « Il engendre des dégâts importants dans certains vergers, relate Guilhem Severac. Nous avons conduit des essais de lâchers de divers auxiliaires qui malheureusement n’ont pas été concluants à ce jour. » De plus, des maladies dites secondaires telles que la suie, les crottes de mouche, le monilia sur fleurs doivent être prises en considération pour établir une stratégie de protection en fonction du contexte (situation du verger, inoculum, conditions climatiques…), précise le coordinateur.
Un enjeu de chute de fruits
Juliet est aussi confrontée à des chutes de fruits problématiques. « Il y a celles qui sont liées aux expulsions, le pédoncule de cette variété étant court, explique Guilhem Severac. Un éclaircissage manuel qui vise à ne laisser qu’un seul fruit par bouquet permet de les éviter. Il y a également les chutes physiologiques à l’approche de la maturité. Elles sont plus ou moins marquées selon les années. »
Autant de solutions à trouver pour cette pomme aux multiples atouts. « On ne lâche pas l’affaire », affirme Guilhem Severac.
La pomme bio Juliet en chiffres
190 producteurs, 650 ha
22 000 t en 2024
2002 premières Juliet sur le marché
2005 création de l’association