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« Écorner les veaux efficacement, facilement et sans douleur »

La prise en charge de la douleur par l’éleveur lors de l’écornage est enfi n actée par les pouvoirs publics et la profession vétérinaire. Des formations sont proposées pour faire évoluer les pratiques.

"C’est une corvée mais un choix, sinon mes vaches se font mal entre elles et au cornadis. » L’écornage est vécu comme indispensable pour limiter les risques pour les hommes et les animaux. Mais c’est aussi une tâche pénible et peu appréciée.

Le réseau mixte technologique bien-être animal a travaillé pendant trois ans pour apporter des solutions pour la prise en charge de la douleur et de l’inflammation dues à l’intervention, tout en améliorant le travail de l’éleveur.

Dans le cadre du projet AccEC (1), une formation spécifique sur l’écornage a été créée. Ses travaux ont aussi permis aux pouvoirs publics et à la profession vétérinaire de discuter d’un protocole d’écornage avec la possibilité pour les vétérinaires de prescrire des médicaments pour prendre en charge la douleur.

Agir sur les trois composantes de la douleur

« L’écornage est pratiqué par les éleveurs depuis plusieurs années. Maintenant, le vétérinaire est en mesure de prescrire des médicaments pour que l’éleveur puisse agir sur les différentes composantes de la douleur », explique Marylise Le Guénic, vétérinaire à la chambre d’agriculture de Bretagne.

Mais pour que cette prescription soit efficace, un véritable échange est nécessaire entre l’éleveur et son vétérinaire. Ce dernier doit pouvoir comprendre comment est réalisé l’écornage pour prescrire les bons médicaments et qu’ils soient utilisés dans de bonnes conditions. C’est le moment de faire le point sur les bonnes pratiques d’écornage et de prise en charge de la douleur : quelle anesthésie, évaluation du poids du veau pour calculer la dose à apporter, apprentissage du geste pour réaliser l’anesthésie locale…

 

Dans le cadre du projet AccEC, des essais ont été menés pour mieux comprendre la douleur ressentie par les veaux au cours de l’écornage. La zone du cornillon et de la corne est fortement innervée. Intervenir sur cette zone est douloureux, quel que soit l’âge de l’animal. Cette douleur peut être indirectement mesurée par le taux de cortisol sanguin. Elle comporte trois composantes :

le stress ressenti par l’animal du fait des manipulations et de la contention ;

la douleur aiguë lors de l’application du fer due à la brûlure des tissus ;

l’inflammation des tissus cautérisés, qui peut persister au moins neuf heures après l’intervention.

Pour prendre en charge la douleur, il faut agir sur ses trois composantes (voir tableau ci-contre). L’utilisation d’un sédatif permet de réduire le stress de l’animal. L’anesthésiant local réduit la douleur, et l’anti-inflammatoire réduit l’inflammation qui peut persister plusieurs heures après l’intervention.

La réglementation recommande de réaliser l’écornage et l’ébourgeonnage des animaux de plus de quatre semaines sous anesthésie locale ou généraleAvant quatre semaines, l’anesthésie n’est pas obligatoire.

Réaliser l’écornage sur des veaux de 2 à 4 semaines

Pour un ébourgeonnage thermique réussi, un certain nombre de bons gestes, simples, doivent être mis en oeuvre. Ils permettent de réduire la douleur ressentie par le veau, mais aussi de faciliter l’intervention de l’éleveur. « Il faut écorner le plus jeune possible, entre deux et quatre semaines (voir schéma), avoir une bonne contention, tondre et utiliser un matériel adapté,explique Gwenaël Tabart du GDS Bretagne. La tête doit être bien immobilisée, aussi bien pour tondre que pour appliquer le brûle-corne. L’idéal est d’avoir une cage de contention ou a minima un cornadis équipé d’un anneau de contention. La tonte permet de découvrir le bourgeon cornual et donc d’écorner plus tôt, d’être plus efficace et de limiter les risques d’infection. » Il faut aussi utiliser un matériel adapté.

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