Dans les yeux d’Amélie : « Je dois maintenant chiffrer et dessiner mon projet d’installation comme chevrière-fromagère »
Après avoir validé le choix de l’exploitation, il faut préciser le projet et les investissements nécessaires. Nous continuons d’accompagner Amélie dans son installation comme chevrière-fromagère en Isère.
Après avoir validé le choix de l’exploitation, il faut préciser le projet et les investissements nécessaires. Nous continuons d’accompagner Amélie dans son installation comme chevrière-fromagère en Isère.

« Finie la phase plutôt sympathique de découverte de la ferme qui a permis de conforter mon projet d’association, cette fois, les choses sérieuses commencent ! En effet, il me faut affiner les contours de mon atelier caprin pour avancer sur les travaux et le prévisionnel économique.
L’aménagement de l’aire de vie des chèvres dans l’ancienne stabulation des vaches laitières retient notre attention un moment. Il n’y a pas de table d’alimentation surélevée mais je cherche une solution pour ne pas avoir à soulever du foin un demi-mètre au-dessus du sol tous les jours. Nous optons à la construction d’un plancher en bois pour poser et distribuer le foin.
Le choix de l’installation de traite me fait hésiter également. Je ne veux pas passer plus d’une heure à traire mais pas non plus surinvestir par rapport aux 50 chèvres qui sont prévues dans un premier temps ! Un quai de 16 places avec 8 postes de traite devrait convenir.
Chaque jour, gommer puis redessiner !
Enfin, la conception des plans de la future fromagerie m’occupe de longues heures. Chaque jour, je dessine, puis gomme et recommence pour faire bouger une paroi, agrandir une pièce au détriment d’une autre… Difficile d’arrêter une version définitive !
C’est le moment de solliciter son réseau : je rappelle les anciens patrons et vais visiter les chevriers voisins pour voir comment leurs bâtiments sont aménagés. Je sollicite également les conseils des techniciens du contrôle laitier et de l’APFI (Association des producteurs fermiers de l’Isère).
Parler le même langage pour analyser les devis
Vient ensuite l’étape des devis. Si pour le matériel d’élevage, c’est assez simple car les mêmes entreprises commercialisent tout le nécessaire, pour l’aménagement de la fromagerie c’est autre chose ! Nous devons solliciter maçon, carreleur, plombier, électricien, frigoriste, fournisseur de panneaux sandwich et portes… Dont certains n’ont jamais fait de fromagerie ! Il faut donc être précis sur ce qu’on attend d’eux, ce qui n’est pas évident quand on a aucune connaissance de ces différents corps de métier. Même le vocabulaire me manque parfois pour expliquer ce que je veux et comprendre ce qu’ils proposent ! Je prends aussi quelques cheveux blancs en analysant les devis. Difficile de s’y retrouver et comprendre les différences de prix… Heureusement, je peux m’appuyer sur mon futur associé. Le livre La fromagerie à la ferme de Patrick Anglade m’est aussi d’une aide précieuse.
En parallèle, j’entame la longue série de démarches administratives qui jalonnent le parcours à l’installation. Nous sommes allés voir un juriste pour évoquer les différentes options pour notre association. Avec la transparence des aides, le Gaec présente un intérêt économique non négligeable et c’est l’option que nous allons retenir. En revanche, la valeur des parts sociales de l’exploitation doit être réévaluée et la situation des bâtiments construits par la société sur des terrains appartenant à mon futur associé doit être clarifiée. Nous allons aussi rencontrer la banque pour la première fois, pour parler du projet. Il faudra revenir avec le prévisionnel économique quand il sera prêt. »
Établir le cahier des charges de sa fromagerie
Avant de se lancer tête baissée dans ses plans de fromagerie, il est important de se poser quelques questions pour définir ce que l’on en attend et en dresser le cahier des charges :
- Combien de personnes vont y travailler quotidiennement et qui (associés, salariés…) ?
- Quels types de fromages souhaite-t-on fabriquer (plutôt lactiques, pâtes pressées…) ?
- Quel statut sanitaire souhaite-t-on adopter, en fonction du mode de commercialisation, notamment quelle part de vente à des intermédiaires ou sans intermédiaires ?
- Quel volume de lait prévoit-on de transformer, par an et par jour au pic ?
Les réponses à toutes ces questions doivent aider à définir les pièces nécessaires et leur taille, tout en se gardant la possibilité d’agrandir la fromagerie par une de ses faces si la structure venait à évoluer dans le temps.