Aller au contenu principal

Covid-19 : Légère remontée des cours des produits laitiers

En France, la baisse de la collecte laitière et le bond de la consommation des ménages ont aidé à ne pas trop déséquilibrer le marché.

La collecte des principaux exportateurs mondiaux jouera sur les équilibres des prochains mois, dans un contexte où les échanges mondiaux sont en retrait par rapport à 2019.  © J. Chabanne
La collecte des principaux exportateurs mondiaux jouera sur les équilibres des prochains mois, dans un contexte où les échanges mondiaux sont en retrait par rapport à 2019.
© J. Chabanne

Le scénario catastrophe n'a pas eu lieu. La collecte a été assurée, le prix du lait a peu baissé (-3,7 € en mars et -5 €/1000 l en avril pour le lait conventionnel, d'après FranceAgriMer), les transformateurs ont réussi à réorienter leurs activités. « Les achats supplémentaires des ménages sont supérieurs en volume aux pertes sur la restauration hors foyer (RHF) », souligne l'Institut de l'élevage. Donc, à l'exception de certains producteurs fermiers et de TPE-PME spécialisées sur les circuits de distribution et les produits les plus impactés par les mesures de confinement, la filière française s'en sort plutôt bien.

La réduction de la collecte laitière française y a contribué : -0,2% en avril et -1,4% en mai par rapport aux mêmes mois 2019. Dans l'Union européenne, la collecte d'avril a marqué le pas : +0,8 % par rapport à avril 2019, contre +1,5 % au premier trimestre.

Les prix du beurre, de la poudre de lait écrémé et des fromages d'exportation allemands, ont fortement décroché entre la mi-mars et la mi-avril : -670 €/t pour le beurre, -590 €/t pour la poudre de lait écrémé ; -550 €/t pour l'edam allemand entre la mi-mars et la mi-mai. Source : Les Marchés, d'après Atla et bourse de Kempten. Puis, ils sont remontés au niveau d'avant le confinement pour le beurre (3220 €/t mi-juin), mais dans une moindre mesure pour la poudre maigre : 2 190 €/t mi-juin, contre 2 460 €/t la semaine avant le confinement. Et la remontée reste faible pour les fromages : +75 €/t en moyenne pour l'edam allemand.

Les aides au stockage privé semblent peu jouer (dispositif ouvert jusqu'au 30 juin). A la mi-juin, les demandes d'aide concernaient plus de 11 000 tonnes de poudre, soit 12% seulement des capacités ouvertes par la Commission européenne. Elles concernaient plus de 50 000 tonnes de beurre, soit 35% du plafond. Pour l'aide au stockage privé des fromages, les demandes concernent plus de 40 000 tonnes sur un plafond de 100 000 tonnes. La demande est donc plutôt bonne.

Mais l'export est en baisse

Les chiffres export français des quatre premiers mois de 2020 ne sont pas trop mauvais : -10 % pour le lait conditionné, -4 % pour les fromages, -3 % pour les poudres maigres... Mais « la baisse des exportations de fromages s'accentue avec les mesures de confinement », souligne l'Institut de l'élevage. Par ailleurs, il y a au moins deux à trois mois de décalage entre la conclusion d'une vente et la livraison d'un produit, et donc son entrée dans les statistiques. Les difficultés à l'export pourraient se voir davantage dans les chiffres de mai. Côté positif, les importations ont baissé, notamment de beurre et de crème, car les ménages consomment davantage français que la RHF et l'industrie agroalimentaire.

Grosses incertitudes pour le second semestre

Pour la suite, rien n'est joué. « Les échanges mondiaux sont en-deça de l'an dernier. Or, la collecte augmente toujours aux États-Unis et en Australie, et dans une moindre mesure dans l'UE. Les stocks grossissent aux USA, ce qui pèsera sur les marchés », rappelle l'Institut de l'élevage. Si la collecte néozélandaise n'augmente pas en septembre, et que l'offre finit par se réduire aux USA et dans l'UE, il y a une chance que les marchés se tiennent malgré la crise économique.

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans leur bâtiment vaches laitières</em>
« Nous sommes passés de 8 300 à 14 500 litres de lait corrigé par vache en cinq ans »
Le Gaec des Landelles, en Loire-Atlantique, a maximisé la production de matière utile par logette. Les divers leviers…
<em class="placeholder">franck et </em>
Élevage laitier bio : « Nous avons le goût de la productivité en Mayenne »

La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite…

<em class="placeholder">Maxime Besnard, éleveur, dans sa luzernière.</em>
« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et…
<em class="placeholder">jeunes semis de luzerne</em>
Luzerne : sept erreurs à éviter au semis

La luzerne est une culture fourragère exigeante qui réclame de la rigueur et une certaine technicité pour bien démarrer. Tour…

<em class="placeholder">franck et émilie hivert devant leur robot alimentation en bio en mayenne</em>
Robot d’alimentation : « Nous consacrons six heures par semaine à nourrir 140 UGB en bio en Mayenne »

En Mayenne, les associés du Gaec Hivert ont opté pour un robot d’alimentation pour nourrir les vaches, les taries et les…

<em class="placeholder">Distribution de concentrés à des vaches laitières</em>
Produire plus de lait par vache, est-ce vraiment rentable ?
Le contexte de prix du lait favorable incite les éleveurs à produire plus de lait par vache. Si le lait coûte plus cher à…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière