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Le quart des exploitations à transmettre d’ici cinq à dix ans
Installer et transmettre pour demain

Vignette

La filière caprine a besoin de lait et de jeunes éleveurs. Toutes les régions se mobilisent pour pérenniser la production et passer le flambeau à une nouvelle génération.

Dans le plan de filière caprin remis fin 2017 au ministère de l’Agriculture, l’interprofession caprine pointait le besoin d’améliorer l’attractivité du métier d’éleveur face au vieillissement de la population d’éleveurs caprins. « Au niveau national, 1 770 exploitations, soit le quart des exploitations, sont à transmettre dans les cinq à dix ans », rappelait ainsi le document de référence.
Les perspectives sont plutôt bonnes pour la filière caprine avec une consommation de produits caprins en hausse régulière,
une appétence pour le lait français et des opportunités à l’export. « La filière caprine a besoin de lait et a besoin de jeunes », témoignait par exemple Jean-Marc Ressegand, vice-président de la coopérative Terra Lacta, lors de Capr’inov.
Pour accompagner l’installation et la transmission, l’Anicap vient d’éditer une petite brochure Devenir éleveur caprin de huit pages pour promouvoir le métier caprin et défendre une diversité de modèles et de formes d’organisation du travail sur les élevages. Il existe en effet de multiples modèles d’installations.
Seul ou en association, en bio ou conventionnel, fromager ou livreur de lait, pâturant ou non, le métier est divers et chacun peut construire son projet en fonction de sa vision de l’élevage, de ses motivations et de ses priorités de vie. 
La filière veut aussi mettre en avant la diversité des activités et donc la multiplicité des compétences à acquérir.
Être éleveur de chèvres impose d’être aussi cultivateur, chef d’entreprise, infirmier, nutritionniste ou spécialiste de la reproduction. Pour expliquer en détail ce qu’est un éleveur de chèvre, l’Institut de l’élevage finalise une nouvelle édition de son guide Pour une installation réussie en élevage caprin. Ce document de 132 pages donne ainsi des outils pour construire et dimensionner son projet.
Car une installation ne peut être réussie que si elle permet de se dégager de bons revenus et si elle reste vivable dans le temps. Il faut alors bien avoir en tête l’astreinte et la charge de travail pour ne pas s’essouffler au bout de quelques années. Des solutions existent pour améliorer le temps et les conditions de travail (salarié, Gaec, service de remplacement, monotraite, équipements…) mais elles doivent être anticipées si possible dès l’installation.
Le revenu disponible moyen d’un éleveur de chèvre, laitier ou fromager, était de 27 000 euros par an et par travailleur en 2017. Mais ces revenus sont variables d’un élevage à l’autre, selon le système, la taille de l’exploitation, le niveau d’endettement ou l’efficacité.
Dans tous les cas, la formation et les compétences pratiques sont indispensables à la réussite du projet. Il faut aussi bien réfléchir à son projet et multiplier les stages et les visites chez des producteurs qui ont des systèmes différents. Certaines régions mettent en place des tutorats avec la mise en relation de jeunes ou futurs éleveurs avec des plus anciens.
Enfin, si créer un élevage caprin permet de le faire à son image, en reprendre est souvent moins coûteux. Avec un élevage immédiatement fonctionnel, la trésorerie est plus facile à gérer. Mais, là aussi, la transmission d’une exploitation est complexe et doit s’anticiper pour qu’une nouvelle génération devienne éleveurs de chèvres demain.

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