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Paratuberculose bovine : un nouvel outil de dépistage en élevage allaitant

Pour détecter la paratuberculose bovine, le GDS de l’Aveyron a testé et validé un nouvel outil applicable en élevage allaitant. Il s’agit des pédichiffonnettes, un dispositif permettant de rechercher la maladie dans l’environnement.

paratuberculose bovine prélèvement élevage pédichiffonnettes
Pour un bon prélèvement avec les pédichiffonnettes, il faut insister derrière les tables d’alimentation et autour des abreuvoirs afin d’avoir assez d’humidité et de collecter les bouses de tous les animaux.
© Ludivine Gonzales

La paratuberculose apparaît dans les élevages après l’introduction d’un individu infecté. Pour s’assainir, il est préconisé de dépister et d’écarter les animaux positifs ainsi que leur descendance. De nombreux GDS ont mis en place des plans de maîtrise afin d’accompagner les éleveurs. Un vaccin existe, mais son utilisation est réglementée, car il interfère avec le dépistage de la tuberculose. Il est donc réservé aux élevages très touchés et qui ont déjà déployé des programmes de lutte. Le vaccin limite les symptômes ainsi que l’excrétion, sans toutefois l’éviter.

Lire aussi : Paratuberculose bovine : une maladie mortelle causée par une mycobactérie

Plusieurs outils de dépistage sont disponibles aujourd’hui, dont deux prédominent par leur aspect pratique et leur coût modéré. Sur les bouses, la méthode la plus utilisée est la PCR quantitative. Elle permet de détecter si la mycobactérie responsable de la maladie est présente et en quelle quantité. Par voie sanguine, les tests sérologiques Elisa sont privilégiés. Ils ne peuvent cependant être utilisés que sur des animaux âgés de plus de 24 mois.

Un arsenal de dépistage de la paratuberculose

La paratuberculose est une maladie sournoise, assez compliquée à détecter. En effet, en phase subclinique, elle induit une séropositivité et une excrétion fécale variables. Par conséquent, un animal infecté peut présenter à un instant t une sérologie ou une PCR négative. C’est pourquoi il est important de varier les méthodes de dépistage.

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Céline Pouget du GDS de l'Aveyron

La docteure Céline Pouget, vétérinaire conseil et directrice adjointe du GDS de l’Aveyron, a encadré une étude sur l’usage des pédichiffonnettes en élevage bovin allaitant. Les pédichiffonnettes sont un dispositif de prélèvement dans les aires de vie couvertes des animaux, qui s’enfile sur une paire de surbottes. « Face aux difficultés de dépistage de la maladie, le GDS de l’Aveyron a souhaité développer une méthode facile, abordable, répétable et faisable par l’éleveur lui-même. Des études concernant les prélèvements de milieu existaient déjà en élevage laitier, mais aucune publication n’avait été réalisée en allaitant », présente la vétérinaire.

Un dispositif rapide et peu coûteux : les pédichiffonnettes

L’étude a porté sur 135 élevages ayant effectué des analyses sérologiques du troupeau entre 2019 et 2022, catégorisés en fonction de leur prévalence. Tous les cheptels vaccinés ont aussi servi de support. Chaque élevage a été caractérisé selon la race bovine, le type de logement, la production, le protocole en cas d’introduction et leur historique avec la paratuberculose. Chaque élevage a été l’objet d’un ou plusieurs prélèvements, en marchant dans les aires des bâtiments avec les pédichiffonnettes.

Les résultats confirment la corrélation entre la séroprévalence et la détection de la mycobactérie dans l’environnement. « Trouver de la mycobactérie dans les cheptels avec une séroprévalence inférieure à 2 %, nous permet de conférer au dispositif une excellente sensibilité », explique Dr Céline Pouget. Dans les élevages les plus séropositifs, des prélèvements ont aussi été réalisés dans les zones exclusivement fréquentées par les veaux.

Une excellente sensibilité avec les pédichiffonnettes

La mycobactérie a été détectée dans onze prélèvements sur 25 élevages, soit par la présence de bouses des mères, rapportées par les veaux, soit par leur propre excrétion. « Dans les cheptels vaccinés, des tests de milieu répétés négatifs peuvent servir d’indicateurs d’arrêt de la vaccination. Le protocole est aussi admis par les stations de testage comme outil complémentaire de détermination du statut des cheptels vis-à-vis de la maladie. »

Rédaction Réussir

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