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« Nous luttons contre la paratuberculose bovine depuis six ans »

Jérôme est confronté à la paratuberculose bovine depuis six ans. Son élevage a participé à l’étude sur les pédichiffonnettes pour la détection de la mycobactérie dans l’environnement.

éleveur limousine prairies
Jérôme lutte contre la paratuberculose en dépistant, isolant et réformant régulièrement.

Jérôme est à la tête d’un élevage de 120 vaches limousines conduites en filière veau sous la mère. Il est en Gaec avec son père depuis 2019. « Lorsque nous avons arrêté la production laitière, nous avons acquis une cinquantaine de vaches. Nous les avions fait tester avant l’introduction dans notre élevage. Elles étaient toutes négatives à la paratuberculose. Néanmoins, nous soupçonnons que la maladie est arrivée chez nous à ce moment-là », confie l’éleveur.

La sérologie comme guide

En 2018 sont apparus les premiers cas cliniques. « La maladie s’est déclarée sur des génisses et des vaches nées sur l’exploitation, dont une de 12 ans ! Nous avons alors tout de suite isolé le lot dans lequel les cas cliniques étaient apparus. En parallèle, nous avons avancé la date de prophylaxie afin de tester la sérologie de toutes les vaches et les génisses de plus de 2 ans. » 

Lire aussi : Paratuberculose bovine : une maladie mortelle causée par une mycobactérie

Résultat : douze animaux positifs dont six jeunes. « Nous avons alors regroupé toutes les vaches positives ensemble. » Elles ont pu finir d’élever leur veau puis ont été engraissées pour leur mise à la réforme. Les vaches séronégatives, mais qui ont été en contact avec les positives, ont alors été inséminées en race blonde d’Aquitaine, pour ne pas être tenté de garder des descendantes. Elles ont été ensuite testées à nouveau. Une seule est sortie séropositive, les autres ont pu être remises avec le reste du troupeau.

Depuis l’apparition de la paratuberculose, les éleveurs ont dédié une partie de leur bâtiment aux animaux séropositifs, avec ceux de réforme. Ils sont aussi entrés en plan de maîtrise, leur octroyant pendant trois ans une aide au dépistage par test sérologique annuel de tout le troupeau. « Lorsqu’une vache présente des symptômes, je réalise aussi tout de suite une coprologie. »

Tester, isoler, réformer

Le jeune éleveur est aujourd’hui très sensibilisé à la biosécurité. « Nous possédons des vêtements et des bottes dédiés aux parcs logeant des animaux atteints. Je dispose toujours de désinfectant pour les intervenants extérieurs amenés à entrer dans le bâtiment. » Le fumier est stocké sur des parcelles labourées éloignées, non dédiées au pâturage. « Lorsque je cure les bâtiments, je termine toujours par celui-là. Le matériel d’épandage est nettoyé avec beaucoup d’application, d’autant plus quand il vient de la Cuma. Nous nettoyons aussi les roues du tracteur même si c’est assez difficile. Nous avons la chance d’avoir conservé de vieux tracteurs qui nous servent dans les bâtiments à tour de rôle », détaille Jérôme.

En 2023, le vétérinaire a réalisé la prophylaxie chaussée de pédichiffonnettes. Il a ainsi réalisé deux prélèvements : un pour les vaches à veaux de boucherie, un pour les vaches dédiées au renouvellement. Trois vaches sur tout le troupeau se sont avérées séropositives alors que l’analyse des deux pédichiffonnettes a été négative. « Nous pensons utiliser aussi les pédichiffonnettes pour surveiller les génisses de 1 an, vu qu’elles ne peuvent pas être testées sérologiquement. » Motivés à enfin se débarrasser de la paratuberculose, les éleveurs mettent bien en pratique les conseils des vétérinaires et du GDS, à savoir : tester, isoler, réformer.

Deux sites d’exploitation et trois bâtiments

L’exploitation est répartie sur deux sites et dispose de trois bâtiments distincts, de type stabulation. Un site héberge les mères des veaux destinés à la vente en boucherie, l’autre est consacré aux vaches dont les filles seront conservées. Les génisses sont dans le troisième bâtiment. Avant l’installation du jeune éleveur, la ferme disposait aussi d’un cheptel laitier, qui a été vendu pour agrandir le troupeau allaitant. Autre changement à l’arrivée du jeune éleveur : les génisses de renouvellement sont issues du cheptel, alors qu’elles étaient toutes achetées auparavant.

Lire aussi | Biosécurité : empêcher les maladies de circuler

Rédaction Réussir

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