« Les deux robots d’alimentation nous font économiser un mi-temps »
En Vendée, le Gaec Bauchet utilise depuis trois ans deux automates Lely Vector pour alimenter les 350 bovins blonde d’Aquitaine de leur troupeau à 145 vêlages. Le gain de main-d’œuvre et la réduction des refus sont plus nets que l’amélioration de la croissance des animaux.
Fabrice Bauchet suit en temps réel le fonctionnement des robots depuis son Smartphone. Il peut ajuster très facilement certains paramètres en fonction de l'observation de ses lots d'animaux.
Fabrice Bauchet suit en temps réel le fonctionnement des robots depuis son Smartphone. Il peut ajuster très facilement certains paramètres en fonction de l'observation de ses lots d'animaux.
Aux Landes-Genusson, les deux petits robots rouges parcourent les quatre bâtiments du Gaec Bauchet depuis février 2022. « Avec le recul, l’automatisation a vraiment répondu à notre principal objectif, qui était de réduire l’astreinte liée à l’alimentation, reconnaît Fabrice Bauchet, un des trois associés du Gaec, qui a la charge de l’atelier bovins viande. On estime économiser un mi-temps sur l’année par rapport à notre ancienne organisation avec la mélangeuse. Les week-ends peuvent désormais être gérés à deux. »
Les deux robots de 2 m3 à vis verticale alimentent environ 350 têtes, le troupeau blonde d’Aquitaine affichant 145 vêlages par an (70 % inscrits). « Auparavant, nous passions trois heures tous les deux jours pour préparer et distribuer les rations. Le chargeur télescopique faisait 1 400 heures par an ! Nous repoussions aussi le fourrage avec un petit automoteur. Maintenant, nous nous limitons à une petite demi-journée deux fois par semaine pour remplir la cuisine, sauf l’été où l’on passe à trois ravitaillements de façon à limiter l’échauffement de l’ensilage. Si les tas d’ensilage étaient plus proches de la cuisine, nous pourrions perdre moins de temps à ramener les cubes, car il ne faut pas rouler trop vite pour qu’ils ne s’éboulent pas. »
Plus de refus avec la multidistribution
L’arrivée des robots a ouvert la voie à une distribution plus précise des rations. « Je réalisais déjà sept recettes avec la mélangeuse, mais j’ai pu passer à treize avec les Vector. Une fois que l’on a assimilé le fonctionnement du logiciel, il est très facile d’ajuster les ingrédients et le nombre de distributions (jusqu’à cinq par jour) en fonction de la croissance des animaux, pour chaque lot. Et comme les robots scannent le fourrage restant à l’auge et le repoussent lorsqu’ils ne distribuent pas, on arrive à être très précis. D’ailleurs, on n’a plus de refus ! » Revers de la médaille, la multiplication des rations et le temps nécessaire pour desservir les quatre bâtiments ont nécessité le recours à deux robots. « Si tous les animaux avaient été sous le même bâtiment, un seul aurait suffi. Pour limiter les coûts, Lely a utilisé un modèle reconditionné pour le deuxième Vector », précise Fabrice Bauchet.
Tout au long de ces trois années, l’éleveur a réussi à peaufiner ses rations pour mieux valoriser les aliments produits sur la ferme. « Même si je n’ai pas pris encore assez de temps pour analyser précisément l’évolution de la consommation des différents ingrédients des rations, certains changements sont déjà payants.Grâce au robot, j’ai par exemple ajouté une troisième phase dans l’engraissement des vaches de réforme. Au début, j’utilise un mélange maison (foin, paille, céréales, pois fourrager, orge, ensilage RGI et sorgho) auquel j’ajoute, dans la ration suivante, 4 à 5 kg d’aliment acheté. La phase de finition réalisée à 100 % avec un mash du commerce a été ramenée à 60 jours. Nous avons ainsi pu réduire nos achats d’aliments. »
Fabrice Bauchet est en revanche prudent pour se prononcer sur la croissance des animaux. « Avec notre mélangeuse à pales et le suivi de Bovins croissance depuis trente ans, on avait déjà atteint un très bon niveau. Je n’ai pas observé d’écart significatif sur la croissance depuis la mise en route des robots, estime-t-il. Si les deux Vector ont l’avantage de multiplier les distributions avec une ration fraîche, leur vis verticale offre une qualité de mélange qui n’est pas meilleure que celle de l’ancienne machine à pales. »
« Pour le contrat de maintenance, on a choisi la formule de base, qui nous coûte 2 600 euros par an. Cela comprend un passage de technicien du Lely Center tous les six mois, mais pas les pièces d’usure qui restent à notre charge, détaille Fabrice Bauchet. Quand on le peut, on intervient nous-mêmes. Chaque robot a seulement quelques points de graissage. Les couteaux de la vis sont renouvelés tous les six mois et les quatre batteries de 12 V tous les deux ans. Lely préconise aussi le changement de l’interface de branchement électrique du robot tous les six mois. » Les éleveurs regrettent d’avoir incrusté la bande de guidage métallique dans les bétons, ce qui se traduit par une usure prématurée des roues du Vector. « Elles ne durent que trois mois, au lieu de deux ans, selon le constructeur. Il faudra que l’on trouve une solution. » Second point d’amélioration, le système informatique du robot est régulièrement perturbé par des microcoupures électriques. « Ça le fait buguer et provoque des alarmes. On risque de devoir investir dans un onduleur pour y remédier. » Du côté de la cuisine, l’éleveur met en avant la simplicité des composants et leur bon vieillissement. « C’est sûrement moins frayeux que les systèmes utilisant des stockeurs. »
En installant la cuisine au bout d’un hangar de stockage existant, le Gaec Bauchet a limité les coûts. « Le chargement des robots à l’aide d’un grappin a l’avantage de simplifier l’infrastructure. Il nous suffit de déposer les différents fourrages sur des espaces délimités. Il y a en tout une trentaine de cases auxquelles on affecte les différents fourrages : foin, ensilage d’herbe, sorgho, paille et enrubannage de céréales. La seule contrainte est d’avoir un fourrage bien coupé. Le rotocut est indispensable au pressage. Car si les fibres sont trop longues, le grappin n’arrive pas à peser des quantités précises. » Le principal investissement s’est porté sur trois trémies accueillant le maïs grain, l’orge et l’aliment de pré-engraissement. La cuisine comprend aussi cinq petites trémies à minéraux et deux cuves de 1 000 litres pour la mélasse et la saumure, équipées chacune d’une pompe.
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